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Norman Finkelstein : Les Etats-Unis reconnaissent que les colonies israéliennes constituent un crime de guerre

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Norman Finkelstein sur la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies


 

Durant un vote retentissant à l’ONU, Obama a changé sa politique sur les colonies israéliennes, les considérant comme un crime de guerre – Finkelstein

Philip Weiss, le 4 janvier 2017

Durant les fêtes de fin d’année, j’ai eu deux conversations téléphoniques avec Norman Finkelstein au sujet de la résolution historique 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 23 décembre, qui qualifiait les colonies israéliennes de violations flagrantes du droit international. La transcription est légèrement raccourcie.

Philip Weiss : Dites-moi ce que vous pensez de la résolution.

Norman Finkelstein : Tout d’abord, en parlant strictement du texte de la résolution et non de sa résonance ou de son importance politiques (sur lesquelles je vais revenir), c’est une assez bonne résolution et nous devrions être clairs à ce sujet. Et textuellement, je la compterais comme une victoire. Pour les raisons suivantes.

Premièrement, le texte commence par réaffirmer explicitement le principe de « l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la force ». C’est un fait important pour la raison suivante. Lorsque cette déclaration a été inscrite dans le préambule de la résolution 242 des Nations Unies [en novembre 1967], Israël a farouchement protesté contre l’inclusion de ce principe, reconnaissant qu’il anticipait une révision territoriale, ce qui signifiait qu’Israël allait devoir rendre chaque pouce de territoire acquis par la force. Israël a plus tard obtenu une sorte de compensation avec la suppression de l’article défini « les » devant « territoires » dans le texte de la résolution [la phrase « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés dans le récent conflit » est devenue « retrait des forces armées israéliennes deterritoires occupés dans le récent conflit »]. Israël a réussi à déplacer tout le débat pendant plusieurs décennies, en se concentrant exclusivement sur la suppression de l’article défini. Et ce sont les États arabes qui ont toujours insisté sur le fait quil fallaitégalement considérer le préambule qui établissait l’inadmissibilité de l’acquisition du territoire par la force. 

L’argument avancé par Israël était que le paragraphe du préambule qui faisait référence à l’inadmissibilité de l’acquisition du territoire par la force n’était pas aussi important que le paragraphe contraignant [« le retrait des forces armées israéliennes deterritoires… »]. Dans cette nouvelle résolution, est déclarée, conformément au droit international, « l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la force », et c’est donc une forte réaffirmation de ce principe. Celle-ci vient directement en tête de la résolution 2334. Fait intéressant, elle n’est même pas balancée comme l’était la résolution 242 originelle. La résolution 242 comporte deux déclarations en préambule. L’une concernait l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la force, et l’autre le droit des États de vivre en paix avec leurs voisins. Cela a été concédé pour Israël. Ils ne l’ont pas mentionné cette fois-ci. Ils ont simplement mentionné la clause d’inadmissibilité.

Ce texte est important pour une autre raison. [L’ambassadeur israélien] Ron Dermer a proclamé partout que « nous savons qui a rédigé cette résolution, cette résolution a clairement été écrite par un Etat occidental », justifiant la remarque [du Premier ministre israélien] Netanyahu selon laquelle tout cela aurait été concocté par les États-Unis. Ce n’est clairement pas le cas. Les États-Unis ne partent pas de la clause d’inadmissibilité. Comme l’indique clairement le discours de John Kerry, il considère déjà que tout le territoire du côté Est du mur appartient à Israël, ce qui contredit manifestement la clause d’inadmissibilité. Ce n’était donc pas une résolution occidentale. Ce qui est occidental dans la résolution est la partie sur le terrorisme, l’os jeté aux États-Unis pour les amener à s’abstenir.

Le quatrième paragraphe est également très fort parce qu’il condamne non seulement « toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est », et il mentionne également explicitement les colonies [« y compris… la construction et l’expansion de colonies, le transfert de colons israéliens, la confiscation de terres, la démolition de maisons et le déplacement de civils palestiniens, en violation du droit international humanitaire et des résolutions concernées »]. C’était important parce que c’était le nœud de discorde dans l’accord d’Oslo. L’accord d’Oslo stipulait que vous ne pouviez pas modifier le caractère démographique mais il ne mentionnait pas explicitement la construction de nouvelles colonies.

Donc en termes légaux, c’est clairement une amélioration par rapport à l’accord d’Oslo. Vous vous souvenez peut-être qu’à l’époque, des gens comme Haider Abdel-Shafi ont refusé de soutenir Oslo parce que cet accord ne disait rien au sujet des colonies. Ici, vous n’avez pas seulement le fait d’ « altérer la composition démographique, le caractère et le statut » [de la Palestine], mais aussi la construction et l’expansion de colonies. C’est donc selon moi une victoire importante.

La troisième raison pour laquelle cette résolution est une victoire est qu’elle déclare : « Réitérant sa vision d’une région où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix, dans des frontières sûres et reconnues ». C’est aussi d’une très grande importance car dans son discours, Kerry a parlé d’un Etat juif et d’un Etat arabe. Ce qui est techniquement correct parce que c’est ce que la résolution 181 de l’ONU disait – la résolution de partition originale en 1947. Mais la résolution 2334 était différente. Il s’agit de deux États démocratiques, Israël et la Palestine. Donc, cette résolution a été très prudente, veillant à ne pas donner de cachet d’approbation à un Etat juif, bien que John Kerry l’ait fait. C’était aussi une grande victoire.

De fait, ce sont là des choses que Kerry et Samantha Power ont pris grand soin d’ignorer. Kerry a affirmé qu’il n’y avait là aucune politique qui contredise la politique américaine. Mais cela contredit bien évidemment la politique américaine, la politique actuelle des États-Unis, et Kerry a menti à ce sujet. Kerry a dit que la politique américaine a de longue date soutenu Israël en tant qu’Etat juif. C’est complètement faux. Cela n’a même jamais été évoqué. Lors des négociations d’Annapolis, la déclaration exceptionnelle du côté israélien était le plan Olmert, qu’il a présenté en privé à Abbas. Si vous regardez le texte, il n’y avait aucune mention de la reconnaissance d’un Etat juif. C’est tout nouveau, c’est apparu avec Netanyahu. Donc quand dans son discours, Kerry essaie de justifier le fait d’appeler Israël un État juif en se basant sur la politique américaine de longue date, ce n’est tout simplement pas vrai.

La déclaration de Samantha Power selon laquelle le fait de considérer les colonies comme illégales était une politique américaine de longue date est également complètement fausse. C’était une politique de longue date jusqu’à ce qu’Obama arrive au pouvoir. Ils ont ensuite transformé le terme « illégales » en « gênantes ». Le fait qu’elles étaient considérées illégales est très précisément ce que la politique des États-Unis a nié durant les 8 dernières années. Durant les conférences de presse, on leur a demandé plusieurs fois de but en blanc si elles étaient illégales. Ils répondaient : « Nous les considérons gênantes ». C’est donc quelque chose de nouveau.

Il est intéressant de noter que j’ai été surpris en lisant que cette résolution « Réaffirme que l’établissement par Israël de colonies dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n’a aucune validité juridique et constitue une violation flagrante du droit international. »

En recourant à ce vocabulaire, ils considèrent les colonies comme un crime de guerre. S’ils avaient seulement dit qu’il s’agissait d’une violation du droit international, cela ne constituerait pas nécessairement un crime de guerre. Pour constituer un crime de guerre, elles doivent être qualifiées de violation grave ou flagrante du droit international.

Cela aussi était nouveau – ou plutôt, ce qui est nouveau, c’est que les États-Unis l’ont enfin reconnu, ce qu’ils dénient obstinément en prétendant que c’est une politique américaine de longue date. Ce n’est absolument pas le cas. Ils ne considéraient même pas les colonies comme illégales sous Obama.

Et il est vrai, étonnamment, qu’ils ont recouru au vocabulaire international standard et ont inclus Jérusalem comme territoire occupé. Il est vrai que c’est une politique de longue date, mais cela ne faisait certainement pas partie de la politique américaine au cours des 8 dernières années.

Le cœur de la résolution est les colonies. Nous ne devrions pas vilipender, à mon avis, le fait qu’elle fasse référence aux actes de terreur et d’incitation aux paragraphes 6 et 7. Ils ont simplement donné cela aux États-Unis pour leur permettre de s’abstenir en sauvant la face, afin que Kerry puisse essayer de justifier l’abstention. La résolution de 2011 [à laquelle les États-Unis avaient opposé leur veto] ne comportait pas ces paragraphes. Il s’agissait évidemment de permettre aux États-Unis de sauver la face.

Donc dans l’ensemble, textuellement – je ne parle pas des ramifications politiques –, textuellement, c’était une bonne résolution, et elle était très distincte de ce que Kerry disait dans son discours : Kerry qui parlait d’Etats juif et arabe, Kerry qui parlait d’échanges de territoires, et ne cessait de distinguer les territoires des côtés Est et Ouest de ce qu’ils appellent la barrière de séparation.

Il faut être très reconnaissant pour le fait que l’administration Obama n’appuie pas le vote dune nouvelle résolution de l’ONU qui viserait à inscrire les paramètres de Kerry dans une résolution. Nous ne voulons pas d’une telle chose. Il vaut bien mieux n’avoir que cette résolution 2334.

En ce qui concerne le discours de Samantha Power, elle a dit : « Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a réaffirmé son consensus établi selon lequel les colonies n’ont aucune validité juridique. »

Eh bien, c’est exactement ce qu’ils ne disaient pas depuis huit ans. Ils disaient qu’elles étaient gênantes. Ils ont refusé de recourir au vocable de la validité juridique. C’est pourquoi je ne crois pas que c’était une résolution occidentale. Le vocabulaire utilisé dans cette résolution a été le langage constant des Nations Unies depuis au moins 1967 et ils n’allaient certes pas le remettre en question. Dans le cadre de l’ONU, il n’y a pas la moindre possibilité qu’on commence à utiliser des mots comme « gênantes ». C’est vraiment un point très important. C’est le langage d’une maîtresse d’école. « Johnny, quand tu jettes du papier à Sally pendant l’heure du déjeuner, c’est gênant. Il serait temps d’arrêter ! » Quel genre de langage est-ce là ? C’est vraiment infantile.

Le langage que l’administration Obama a développé est antithétique à la nature entière de l’ONU et du droit international. Il est extrêmement important de comprendre ce que les États-Unis ont fait. Les États-Unis savent ce qu’est la loi et ils redoutent la loi, et ils ont donc inventé et conjuré un langage qui échappe à ce que dit la loi. Cest pourquoi ils disent « gênantes ».

Ensuite, si vous lisez attentivement le discours de Kerry, il ne cesse de dire qu’une résolution doit être basée sur les « besoins » respectifs des deux parties. Si vous entrez le mot « besoins » dans une barre de recherche pour le discours de Kerry, vous verrez qu’il revient encore et encore et encore. Il est absolument essentiel de savoir ce qui se passe. La résolution devrait être fondée sur la loi. Mais ils savent très bien que si vous vous basez sur la loi, Israël perd sur tous les points et les Palestiniens gagnent sur tous les points. Jérusalem, comme l’indique clairement cette résolution, Jérusalem-Est appartient aux Palestiniens. Les colonies constituent un crime de guerre selon le droit international. Les frontières : toute la Cisjordanie et Gaza sont un territoire palestinien. Les réfugiés : la loi impose le droit de retour ou à une compensation basée sur la résolution 194. Ils savent qu’en se basant sur la loi, Israël perd sur tous les points.

Ils ont essayé de déplacer ou de restructurer le langage, et ils parlent maintenant de « besoins ». Comment une résolution peut-elle être fondée sur les besoins ? Si Israël dit : « Nous avons besoin de Jérusalem-Est », et que les Palestiniens disent « Nous avons besoin de Jérusalem-Est », comment pouvez-vous arbitrer sur la base des besoins ? Vous ne pouvez arbitrer que sur la base de la loi. Israël peut penser qu’il en a besoin, mais la loi dit quil ne l’aura pas.

Donc toute cette refonte du conflit en termes de « besoins » et de choses « gênantes » ou non est une tentative délibérée d’éluder la loi. Vous riez, mais il y a une méthode derrière l’infantilisme du vocabulaire. C’est pour échapper à ce qu’impose la loi.

Philip Weiss :Donc Netanyahu a-t-il raison de considérer que les États-Unis se retournent contre lui ? 

Norman Finkelstein : Je pense que Netanyahu a raison de dire que la résolution n’est pas cohérente avec la politique américaine récente. Je pense que c’est exact. L’abstention d’Obama ne s’est pas conformée à la politique américaine récente, qui atténue clairement, voire ignore complètement le fait que Jérusalem-Est est un territoire palestinien occupé, point final. C’est ce que chaque résolution réaffirme et c’est la loi.

Deuxièmement, l’administration Obama a très clairement occulté le fait que les colonies sont illégales et constituent même un crime de guerre en utilisant un langage tel que les colonies sont « gênantes ». Donc Netanyahu a raison de souligner que cela n’est pas conforme à la politique américaine, au moins pour les huit dernières années.

C’est également vrai de dire que Kerry ment quand il dit des choses comme « La politique consistant à soutenir un Etat juif a été la politique américaine de longue date ». C’est un gros mensonge. Cela n’a jamais été évoqué, la question n’a jamais été soulevée, jusqu’à ce que Netanyahu le fasse pour des raisons transparentes, parce qu’il savait qu’il n’obtiendrait jamais une reconnaissance de ça par les Palestiniens.

Personnellement, j’ai l’impression que la formule utilisée par Kerry dans son discours n’était pas un désastre. Il a utilisé la formulation « deux États pour deux peuples, un juif et un arabe, avec une reconnaissance mutuelle et des droits pleinement égaux pour tous leurs citoyens respectifs ». On pourrait dire que les deux propositions sont incohérentes : comment pourrait-il à la fois s’agir d’un État juif, et que tous les citoyens arabes y jouissent des pleins droits ? C’est la formule de [l’ancien ambassadeur] Dan Kurtzer, et il est clair que Kerry se l’est appropriée. À mon avis, c’est une formulation qui est pleine de tensions, de contradictions et de points de friction, mais tant que vous incluez cette deuxième clause de rééquilibre, ce n’est pas un désastre. Cela remonte évidemment à la résolution 181 de l’ONU [la résolution de partition de 1947], qui a appelé à un Etat juif et à un Etat arabe, puis comportait toutes ces dispositions selon lesquelles il devait y avoir l’égalité absolue des droits dans les deux Etats. Kerry a veillé attentivement à inclure la clause d’équilibrage. Tous les Arabes d’Israël doivent jouir de droits égaux en tant que citoyens. Mais il faut reconnaître que la formulation de Kerry est distincte de la résolution de l’ONU, qui ne parle que de deux Etats démocratiques, Israël et un Etat palestinien [« Réitérant sa vision d’une région où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues »]. Je préfère la résolution de l’ONU, je pense que c’est la loi. Mais d’un autre côté, je pense que la formulation de Kerry – qu’il s’est appropriée de Kurtzer – n’est pas un désastre. Je pense qu’il l’a dit deux fois, qu’il doit y avoir de pleins droits égaux pour tous les citoyens arabes d’Israël. Ce qui, venant des États-Unis, est une grande concession. Obama aurait dit « un Etat juif et un Etat arabe », il n’a jamais abordé la nature démocratique des États.

Kerry a ce que vous pourriez appeler un motif rationnel, national à la promotion de la solution à deux États, en termes d’intérêt national, et, ce qui est intéressant, cela vient à la toute fin de son discours. Quand Kerry dit :

    Avec la paix israélo-palestinienne, Israël, les États-Unis, la Jordanie et l’Égypte – avec les pays du Conseil de Coopération du Golfe – seraient tout à fait prêts à définir un nouveau partenariat de sécurité pour la région qui serait absolument révolutionnaire.

Puis il dit un peu plus loin :

    En attendant, les défis sécuritaires pourraient être résolus par un accord de sécurité entièrement nouveau, dans lequel Israël coopèrerait ouvertement avec les principaux États arabes.

Ainsi, Kerry reconnaît que même si les Saoudiens coopèrent déjà avec Israël en coulisses, afin d’en faire un accord ouvert et plus efficace, ils doivent résoudre ce conflit israélo-palestinien, qui constitue un obstacle à la collaboration ouverte entre Israël et les Saoudiens. Donc quand il prononce ce discours, il le fait aussi en direction des Saoudiens, et il doit inclure quelque chose sur l’égalité des droits des Arabes en Israël, parce qu’ils ne vont pas accepter et ne peuvent pas vraiment accepter un « Etat juif » dans cette seule formule.

C’était intéressant, parce que si vous regardez le gros titre d’Haaretz aujourd’hui, selon lequel les Etats arabes ont approuvé le discours de Kerry, Barak Ravid insiste largement là-dessus, disant « Ils ont approuvé la clause de l’Etat juif ». Je présume que c’est ce que voulait Kerry, et pour l’obtenir, il a dû inclure cette clause d’équilibrage sur les droits pleins et égaux pour les Arabes d’Israël.

Mais autrement, il n’y a pas d’intérêt national des États-Unis à essayer de résoudre le conflit. Si vous regardez le discours de Kerry, il n’a cessé de mentionner le fait que les États-Unis ont un intérêt à cela. Mais ses arguments sont assez faibles. Il demande « Pourquoi suis-je impliqué, pourquoi ai-je travaillé sur ce dossier avec tant d’énergie ? » :

    Pour une raison simple : parce que la solution à deux États est le seul moyen de parvenir à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.


D’accord, mais cela n’a rien à voir avec les États-Unis.

    C’est la seule façon d’assurer l’avenir d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, vivant en paix et en sécurité avec ses voisins.

Cela n’a rien à voir avec les États-Unis.

    C’est la seule façon d’assurer un avenir de liberté et de dignité au peuple palestinien.

Quand les États-Unis se sont-ils souciés de cela ?

    Et c’est un moyen important de favoriser les intérêts des États-Unis dans la région.

Le seul intérêt perceptible est que face à l’Iran, les Etats-Unis ont besoin d’une collaboration franche et ouverte entre Israël et les Saoudiens. C’est ce que j’en retiens. Je pense toujours que c’est un intérêt national relativement faible, mais ça reste un intérêt national. Le discours a été en partie conçu pour que les [Etats] Arabes s’embarquent sur son plan de paix.

Philip Weiss : Mon point de vue est le point de vue conventionnel exprimé par [le Secrétaire général de la Défense nominé par Trump, le Général des Marines James] « Mad Dog » Mattis, à savoir que nous payons un prix dans tout le Moyen-Orient pour notre soutien envers Israël. Un mot anglais que tous les Arabes connaissent est «  justice », comme je l’ai découvert quand j’ai pris un taxi à Damas il y a 10 ans, et ils ne considèrent pas notre politique comme juste. Oussama Ben Laden a largement fait référence à la cause palestinienne. Pourquoi tout cela, contenu implicitement dans le discours de Kerry sur la paix au Proche-Orient, n’est-il pas considéré comme un intérêt américain ?


Norman Finkelstein : Il faudrait une longue discussion pour répondre à cela. On peut avoir ce que vous pourriez appeler un intérêt national théorique, abstrait, général. Mais vous avez aussi un intérêt national qui s’impose à une administration qui, dans le cas des États-Unis, est bombardée de crises chaque jour. C’est la nature d’une superpuissance. La question est celle-ci : Qu’est-ce que vous mettez à votre ordre du jour ? Le cas de Jimmy Carter lorsqu’il a négocié l’accord de Camp David en 1978 – il y avait là un intérêt très pressant. L’intérêt était qu’Israël occupait un territoire, et que Sadate était déterminé à récupérer sa terre (le Sinaï). Il y avait un énorme mécontentement dans le monde arabo-musulman à l’époque parce que les États-Unis soutenaient Israël qui occupait des terres arabes, et l’Union soviétique capitalisait sur ce mécontentement. Et il y avait des régimes au Moyen-Orient qui sympathisaient avec l’Union soviétique. Il y avait tout un nombre de facteurs qui pesaient si dur sur les États-Unis que Carter a décidé d’en faire son principal point à l’ordre du jour lorsqu’il est entré en fonction, pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Et je dois dire que j’ai lu récemment les deux volumes d’archives américaines consacrés à Camp David. Il s’agit d’environ 3000 pages. Carter était incroyable. Il était tout simplement extraordinairement intelligent, pointu et engagé. Je lui tire mon chapeau. Carter a clairement établi que cela n’avait rien à voir avec les droits de l’homme, mais avec l’intérêt national des États-Unis. Et il y a investi énormément de temps. Parce qu’il y avait un intérêt pressant, le pétrole, et que la région était en effervescence en raison de cette occupation.

Comparez cela avec les années Obama, où il n’y a qu’un vague problème persistant causé par le conflit israélo-palestinien. Le fait est, et je pense que vous serez d’accord, que depuis le 11 septembre, certainement durant les 8 dernières années, à cause de ce qui s’est passé avec le printemps arabe, la désintégration de l’Irak, le Bahreïn et l’Afghanistan, la question palestinienne n’était pas une question urgente. Donc je pense que Netanyahu avait tout à fait raison quand il a dit que toute cette question palestinienne était morte. Certes, elle a été nettement reléguée par les événements en Syrie. Laissant de côté la Libye, le Yémen et d’autres endroits, il a demandé : « Pourquoi diable faites-vous ça maintenant, quel est le but ? »


Philip Weiss :
Comment répondez-vous à cela ?


Norman Finkelstein : Ma réponse est simple. Obama le fait parce c’est quelqu’un de narcissique, extrêmement susceptible aux critiques et aux insultes, et il veut rendre à Netanyahu la monnaie de sa pièce pour ce qu’il a fait non seulement pendant les négociations sur le dossier iranien – quand le racisme était transparent, la manière raciste avec laquelle Netanyahu se conduisait avec Obama. Obama n’a pas supporté cela et il a certainement la patience de Job ; il attendait l’occasion et elle s’est présentée à la fin de sa présidence. Je pense que c’est un facteur. C’est le facteur de susceptibilité.

Le facteur narcissique est que le bilan d’Obama sur Israël et la Palestine est horrible. Les pires massacres de l’histoire du conflit depuis 1982 et l’invasion du Liban – les massacres les plus graves et les plus flagrants ont eu lieu sous son mandat. L’opération Plomb Durci commence le 27 décembre [2008]. Il n’a pas dit un mot alors qu’il était déjà le Président élu. L’opération Plomb Durci se termine le 18 janvier, parce qu’Obama fait signe à Israël : « Je ne veux pas que l’attention soit détournée de mon investiture. Donc vous feriez mieux de mettre fin à l’opération maintenant. » Elle se termine le 18. Il est investi le 20. L’opération Bordure Protectrice, en 2014, n’aurait pas pu se produire sans Obama. Et tout au long de l’opération, Obama ne cesse de répéter qu’Israël a le droit de se défendre, Israël a le droit à l’autodéfense. Il ne l’a finalement condamné qu’après que même Ban Ki-Moon ait condamné le bombardement israélien, pour la septième fois, de l’école de l’UNRWA convertie en refuge – quand il a été abandonné par le monde entier, y compris sa marionnette comateuse, Ban Ki-Moon.


Son bilan sur Israël et la Palestine était une abomination. En fait, c’était drôle de voir Samantha Power et Kerry s’en vanter. Ils ont répété maintes et maintes fois que c’était la première fois dans toute l’histoire moderne du conflit qu’aucune résolution du Conseil de sécurité de l’ONU hostile à Israël ou opposée par Israël n’avait été adoptée au cours d’une présidence américaine. Pas une seule. Et ils se sont vantés de cela encore et encore pour montrer combien ils soutenaient Israël. C’était un reflet de la servilité rampante de leur soutien à Israël. Je sais que cela semble mesquin, mais la politique est aussi mesquine. Et Obama a voulu pouvoir mettre quelque chose de rédempteur dans ses mémoires sur le conflit israélo-palestinien, alors il a accepté de s’abstenir sur la résolution.


Philip Weiss : Et même s’il le fait pour la pire des raisons, on s’en moque, non ?


Norman Finkelstein : J’ai dit que je pensais que c’était une bonne résolution. La question est de savoir ce que vous en faites. Il y a eu littéralement des dizaines de résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU, ainsi que d’avis de la Cour internationale de Justice [CIJ] condamnant les colonies comme illégales. Je suis d’accord – si vous considérez strictement le texte, c’est une bonne résolution et je suis heureux qu’elle ait été adoptée. En termes de potentiel politique, ce qui est un autre sujet, elle ne vaut pas grand-chose, et Obama ne l’a pas fait pour des raisons politiques, il l’a fait pour des raisons mesquines, narcissiques et personnelles. Nous devons être clairs : même si sa genèse est le narcissisme, c’est toujours une bonne résolution. Je ne vais pas contester cela.

Quant à savoir pourquoi Kerry a prononcé son discours, c’était très clair pour moi. Parce que Kerry a consacré neuf mois – nous avons déjà oublié l’initiative Kerry, mais il a consacré neuf mois à ces pourparlers et si vous vous souvenez de sa première conférence de presse après l’échec des négociations, et après qu’Israël ait annoncé, qu’ils allaient construire de nouvelles colonies, souvenez-vous qu’il a dit que les pourparlers étaient terminés. Il est donc fâché d’avoir gaspillé autant de temps et d’énergie dans une initiative à laquelle il a attaché sa propre personne et sa réputation, et qui n’a mené à rien à cause des Israéliens.


Philip Weiss : Croyons les gens sur parole une seconde. Pourquoi ne pas considérer qu’une partie de leur motivation, indépendamment de leur ego personnel et de l’héritage qu’ils veulent laisser, est qu’ils voient la solution à deux États, que vous soutenez, comme se trouvant sur son lit de mort, et qu’ils veulent envoyer un signal d’alarme au monde ?


Norman Finkelstein : Ce n’est pas comme s’ils n’avaient pas pu le faire il y a des mois, au moment où ils auraient vraiment pu faire quelque chose de politiquement efficace pour pousser les événements dans un autre sens. Ils ne peuvent pas sérieusement vouloir avoir un impact politique durant leurs deux dernières semaines et demie au pouvoir. Cornel West a dit la semaine dernière, j’ai oublié dans quel contexte, qu’Obama est très bon pour les gestes symboliques. Il ne s’agit que de symbolisme. Ce n’est pas la politique.

Philip Weiss : Mais comme Cornel West l’a observé l’été dernier, Hillary Clinton ne voulait pas qu’Obama fasse quoi que ce soit sur cette question.

Norman Finkelstein : Je suis entièrement d’accord avec cela. Si Schumer avait été le chef de la majorité au Sénat et qu’Hillary avait été élue, ils auraient enterré cette résolution. Bien sûr qu’ils l’auraient enterrée. Je n’en doute pas.

Tout cela est tellement ridicule. Ils prétendent que la résolution n’a rien à voir avec les États-Unis. Elle venait du côté adverse ; il n’y avait pas d’initiative américaine. La (véritable) question n’a jamais porté sur l’origine de l’initiative, la question était de savoir si les États-Unis allaient la saboter, si les États-Unis allaient l’arrêter, et le fait est que les États-Unis ne l’ont pas sabotée. Hillary Clinton était très fière d’avoir saboté le rapport Goldstone. La question n’est donc pas de savoir si les États-Unis étaient à l’origine de cette initiative. La question est pourquoi cette fois-ci, ils ne l’ont pas sabotée. Pourquoi est-ce que cette fois-ci, ils n’ont pas empêché ce que Samantha Power et Kerry ont fièrement proclamé avoir empêché durant les 8 dernières années, à savoir une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Pouvez-vous croire sérieusement qu’ils ne pouvaient pas arrêter la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Venezuela et le Sénégal, qu’ils ne pouvaient pas les empêcher de mettre sur pied une résolution du Conseil de sécurité ? Barack Obama n’aurait-il pas pu appeler le Premier ministre néo-zélandais et lui dire : « Ne faites pas cela ! » Allons ! Ils voulaient donc clairement que cela se produise. La question est de savoir pourquoi.

Dire qu’ils voulaient sauver la solution à deux États – je trouve cela très invraisemblable. Ils avaient huit ans pour le faire. Les colons ont augmenté de 100 000 sous Obama. Vous me dites qu’il vient juste de le remarquer ? Cela vient juste d’apparaitre sur son écran radar ? Lorsque la présidence Obama a commencé, il y avait 500 000 colons, et maintenant, il y en a 600 000, donc ils ont augmenté de 20 %. Il n’a pas remarqué ça plus tôt ?

Je suis tout à fait d’accord pour dire qu’il voulait la résolution.... Je suis entièrement d’accord avec Netanyahu : les États-Unis étaient, à leur façon, derrière son adoption. Ils n’étaient pas derrière elle au sens où ils en auraient pris l’initiative, mais en au sens où ils ont signalé aux Anglais que s’ils mettaient sur la table une nouvelle résolution, ils n’opposeraient pas leur veto. Puis les Anglais ont négocié avec la Nouvelle-Zélande.

Philip Weiss : Mais les États-Unis ont approuvé une résolution qui, selon vous, fournit une voie claire pour agir contre les colonies. Pourquoi ne l’ont-ils pas édulcorée ?

Norman Finkelstein
: Ma réponse à cela est que l’ONU, pour le meilleur ou pour le pire, fonctionne sur la base du précédent. Vous ne pouvez pas réviser radicalement l’ensemble des résolutions. La résolution commence par énumérer 1, 2, 3, 4..., 10 résolutions antérieures. Vous ne pouvez pas simplement les saisir toutes d’un coup et appuyer sur le bouton de suppression. Ce n’est tout simplement pas la façon dont l’ONU fonctionne. Ils ne pouvaient pas contourner ce mode de fonctionnement.

Tout ce que vous avez à faire est de juxtaposer le discours de Kerry et la résolution pour voir à quel point la politique américaine est différente. Et s’il a accepté la résolution, c’est parce qu’il a reconnu que vous ne pouvez tout simplement pas défaire cela. C’est pourquoi j’ai systématiquement soutenu dans mes interventions publiques et mes livres que c’est la loi, il est très difficile de la changer.

Philip Weiss : Autre chose ?


Norman Finkelstein : Je ne peux pas être exhaustif, mais il y a beaucoup de choses qu’on peut développer et commenter. Comme ce que Samantha Power a dit, par exemple, quand elle a réprimandé le Conseil de sécurité de l’ONU pour son inaction lorsque le gouvernement syrien ciblait les hôpitaux, les civils. Vous comprenez l’idée : le même gouvernement américain a bloqué toute action quand Israël ciblait les hôpitaux et les civils à Gaza.

Philip Weiss : Parlez-moi donc des conséquences politiques.


Norman Finkelstein : De toute évidence, c’est la question la plus importante, et tout cet exercice laisse en suspens la question de – eh bien, comme nous le savons, depuis 1980 déjà, une résolution de l’ONU condamnant les colonies et réclamant le démantèlement des colonies existantes a été adoptée. Et depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Nous avons eu l’avis de la Cour internationale de justice [CIJ] de 2004 qui a réaffirmé l’illégalité de toutes les colonies. C’est-à-dire qu’il y a déjà d’importantes archives de résolutions et de déclarations au sein de l’Assemblée générale de l’ONU, mais aussi au sein du corps juridique le plus respecté du monde, la CIJ, sans parler du Comité international de la Croix-Rouge et de toutes sortes d’organisations de défense des droits de l’homme, qui ont toutes déclaré les colonies illégales. Un sceptique dirait, « A quoi bon une autre résolution ?  Nous avons déjà tant de documents respectés, y compris des résolutions du Conseil de sécurité condamnant les colonies. En quoi cela change-t-il quoi que ce soit ? »

Ce type de scepticisme à l’égard de cette résolution est justifié. Je voudrais toutefois avancer le point suivant. Je crois qu’il y a un très grand malentendu sur le sens de ces résolutions. Il est tout à fait clair qu’elles ne seront pas appliquées, du moins dans l’alignement ou la configuration des forces d’aujourd’hui, elles ne vont pas être appliquées d’elles-mêmes, parce que les États-Unis bloqueront une telle application. Selon certaines spéculations, cette résolution de l’ONU servira alors de munition pour que la Cour Pénale Internationale (CPI) poursuive l’enquête sur les crimes israéliens. Imaginons que la CPI déclare Israël coupable d’avoir commis des crimes de guerre, ce qui est une possibilité très lointaine selon moi, mais pour notre argumentation, supposons qu’ils le fassent. On resterait toujours dans la même situation, avec un document inapplicable, un verdict de culpabilité de la part de la CPI, mais qu’il faudrait encore appliquer.


La question clé est la question politique. Comment faire pour que ces documents soient appliqués ? Ici, mon opinion est qu’il n’y a tout simplement pas eu beaucoup de réflexion ou d’analyse sur cette question, à savoir « Quelle est la portée de ces documents ? » En la matière, je pense que les leçons les plus importantes à tirer proviennent du mouvement sioniste, de la manière dont ils ont pris des documents et des déclarations, qu’il s’agisse de la Déclaration Balfour il y a 100 ans ou de la résolution de partition en 1947, comment le mouvement sioniste s’en est emparé et a transformé ces documents anodins – Arthur Balfour était un ministre des Affaires étrangères insignifiant, et la résolution de partition n’était même pas une résolution du Conseil de sécurité, c’était une résolution de l’Assemblée générale, à ce stade une parmi des milliers de résolutions adoptées par l’Assemblée générale –, comment le mouvement sioniste est-il parvenu, même après 100 ans, à imprimer cette Déclaration Balfour et la résolution de partition de l’ONU dans l’esprit du public ? Ou comme l’a alors dit Abba Eban, l’Assemblée générale avait donné à Israël un acte de naissance. Comment se fait-il que nous connaissions tous cet acte de naissance ?


La réponse est que le mouvement sioniste a compris que les documents, bien que non forcément appliqués, peuvent devenir une force politique si vous savez mobiliser un public en leur nom, et faire en sorte d’avoir le pouvoir d’agir seul, comme le mouvement sioniste l’a fait en 1947 avec la légitimité accordée par la résolution de partition ou en 1917 avec la Déclaration Balfour, et de mobiliser assez l’opinion publique pour que la Grande-Bretagne se sente obligée de mettre en œuvre la Déclaration jusqu’au bout. Il y a eu de nombreux moments où les Britanniques ont voulu abroger la Déclaration Balfour parce qu’elle semblait entrer en conflit avec leurs intérêts. Ils l’ont finalement fait en 1939. Mais le mouvement sioniste a su utiliser ces documents lui donnant une légitimité. Même l’OLP disait après les années 1970, le terme qu’ils ont continué à utiliser, en particulier Arafat et ses lieutenants, ils ont dit que leur cause s’était vue marquée d’une illégitimité internationale. En réalité, sa légitimité avait été consacrée dans diverses résolutions, en l’occurrence des résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU au moment où Arafat s’exprimait.


C’est ce que les résolutions, les avis de la Haute cour, les avis de la CIJ, même une décision de la CPI font. Dans ce contexte, je considère la résolution comme une victoire. Vous avez un nouveau document. Il est vrai qu’il répète des choses qui ont déjà été dites, mais il utilise un langage assez – je dirais – sévère et sans équivoque, disant en tant de termes explicites qu’Israël commet des crimes de guerre dans les territoires occupés, son entreprise de colonisation est maintenant un crime de guerre colossal. Et alors, qu’est-ce que vous en faites ? Comment rejouez-vous ce que le mouvement sioniste a fait ? Parce que le mouvement sioniste a compris – et je le souligne, je l’encadre et je le mets en gras – ils ont compris la valeur de l’opinion publique. Ils ont compris que si vous voulez gagner cette cause, vous devez avoir l’opinion publique de votre côté.


Venons-en aux détails. Si les Palestiniens avaient d’authentiques dirigeants, ce qu’ils n’ont pas en ce moment, dès le lendemain de la résolution, ils élaboreraient des stratégies et mobiliseraient leurs masses en Cisjordanie pour organiser une sorte de marche sur les colonies, bloquer les routes qui y mènent, rendre la vie très misérable pour ces colonies et proclamer « Nous ne faisons que faire respecter le droit international. Le Conseil de sécurité de l’ONU a déclaré que ces colonies constituent un crime de guerre, et nous essayons de manière non-violente de démanteler ce crime de guerre ou d’infliger des sanctions à Israël pour avoir commis ce crime de guerre. » Une fois que vous avez la légitimité de cette résolution et, dans ce cas tout à fait exceptionnel en fait, l’abstention des États-Unis, ce qui signifie qu’ils ne nient pas la légitimité de la revendication palestinienne et ne nient pas qu’Israël commet des crimes de guerre, les Palestiniens ont une vraie chance. Et je sais que vous savez combien l’opinion publique américaine et l’opinion publique juive américaine sont hostiles à ces colonies.


Et maintenant, vous avez un document. Vous avez maintenant un certificat d’illégitimité, vous avez un certificat d’illégalité et vous avez un certificat de criminalité, et les Palestiniens peuvent d’eux-mêmes brandir ces documents et aussi, de façon critique et cruciale –conjuguée et coordonnée avec le mouvement de solidarité internationale –, ils peuvent tenter d’appliquer cette résolution.


Nous devons garder à l’esprit que cela a été vrai pour les 30 ou 40 dernières années. C’est la tragédie du conflit. Prenez le cas de l’avis de la CIJ de 2004 sur l’illégalité du mur. À ce moment-là, il faut se rappeler qu’Israël était en panique face à l’avis de la CIJ alors qu’il était encore en phase préliminaire, avant même qu’il ait été validé par la cour. Ils débattaient sur l’opportunité de s’absenter et de les ignorer ou alors de présenter leur cas à la cour, ils étaient très effrayés par cet avis de la CIJ. Et ce qui était tragique à ce propos est que c’était en fait brillamment orchestré par Nassar al-Qudwe, qui était à l’époque le représentant de l’OLP à l’ONU. En tous points de vue, il a fait un travail tout à fait brillant, il a recruté les meilleurs avocats internationaux dans le monde, présentant clairement et défendant le dossier palestinien, et ce fut une victoire éclatante.


Mais que s’est-il passé ? Rien. Parce qu’il n’y a pas de leadership palestinien qui comprenne ce que vous êtes censé faire avec ces victoires.


Le revers de la médaille est que si vous ne faites rien, elles sont inutiles, elles sont juste rangées dans un tiroir. Qui se souvient même de l’avis de la CIJ ? Israël a perdu sur tous les points et les Palestiniens ont tout gagné dans l’avis de la CIJ. Israël a perdu sur toute la ligne. La CIJ a déclaré Jérusalem-Est comme faisant partie des territoires palestiniens occupés, elle a déclaré les colonies illégales, l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre. C’était un grand chelem pour les Palestiniens. Et cet avis disait : premièrement, le mur est illégal ; deuxièmement Israël devait démanteler le mur ; troisièmement, Israël devait payer des compensations pour les dommages causés par le mur. Et surtout quatrièmement, si Israël ne démantelait pas le mur, la communauté internationale avait l’obligation de faire quelque chose. C’était tout simplement une énorme opportunité d’organiser une marche sur le mur, une marche du selà la Gandhi, brandissant l’avis de la CIJ dans une main et une pioche ou un marteau dans l’autre et proclamer « Nous allons casser le mur ». Tout comme le préconisait la CIJ. Rien ne s’est passé. C’est le problème.


Il est exact de dire que cette résolution est une autre consécration du droit international. C’est vrai, il y a un important portefeuille de documents qui la précèdent, et c’est un motif de cynisme. Mais d’un autre côté, ça ne fait pas de mal d’avoir ces principes inscrits dans un document. Il est également vrai de dire que c’était une résolution forte. Nous devons être clairs à ce sujet, nous ne pouvons pas être cyniques au point de ne pas voir que c’était une résolution forte. Toute résolution qui commence par « Nous soulignons l’application du droit international, par exemple, l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre – cela tue tout simplement l’ensemble de l’occupation israélienne. Point final. Nous ne devrions donc pas être cyniques au point de négliger le texte de cette résolution et reconnaître que c’était une grande victoire, parce que les États-Unis se sont effectivement abstenus.


Maintenant, l’abstention des États-Unis était totalement insincère parce qu’elle prétendait qu’il n’y avait pas de conflit entre cette résolution et la politique américaine, ce qui était un mensonge flagrant. Mais le revers de la médaille est qu’il y a d’excellents motifs de scepticisme, parce que sur la base des antécédents, les dirigeants palestiniens ne font rien avec ces résolutions. Ils se contentent simplement de les enregistrer, ils prétendent que c’est une victoire. C’est une victoire s’ils en font quelque chose. Mais elles ne sont évidemment pas auto-exécutoires, et cela inclut aussi la CPI. Je suis exaspéré quand je vois ces avocats parler de l’importance des poursuites engagées par la CPI. Mais vous avez déjà ces victoires sur papier. Le problème n’est pas d’avoir les documents. C’est d’en faire quelque chose. Il y a infiniment plus de documents qui consacrent les droits palestiniens qu’il n’y en a jamais eu pour le mouvement sioniste.


Philip Weiss : Quand vous parlez du succès des sionistes, il est difficile de parler de la Déclaration Balfour ou de la partition sans parler du problème juif en Europe. Cela devint une question tragiquement urgente. Vous avez parlé de la résolution 181 de l’ONU comme ayant force de loi…


Norman Finkelstein : La résolution 181 n’avait pas force de loi. Cependant, le mouvement sioniste l’a tellement diffusée et s’est tellement appuyé sur elle que c’est devenu un document ayant force de loi.

Philip Weiss : Le droit est une forme d’opinion, et il y a eu des occasions où vous avez dit qu’il y avait un édifice d’opinion selon lequel il devrait y avoir un État juif – un consensus auquel ceux qui sont antisionistes et ne veulent pas de partition doivent faire face.


Norman Finkelstein : L’expression « un État juif » est une très ambiguë et elle peut recevoir de nombreux contenus différents. Certes, la résolution de partition de 1947 est remplie d’ambiguïté voire de points de friction, sinon de contradictions, car elle appelle à deux Etats, un juif et un arabe. Elle souligne également que dans les deux États, il doit y avoir des droits absolument complets et égaux pour les deux peuples.


Philip Weiss : Vous avez dit que ce consensus était consacré. Mais si vous regardez un récent article du Los Angeles Times, les Palestiniens demandent « Eh bien, pourquoi pas un seul Etat avec des droits égaux ? » Ou Buzzfeed qui soulève également la possibilité d’une solution à un Etat. Cette résolution est-elle en quelque sorte un coup porté  au consensus historique selon lequel il devrait y avoir un État juif ?


Norman Finkelstein
: Je crois bien plutôt le contraire. Peut-être que nous sommes sur des longueurs d’onde différentes. L’ensemble de la résolution est ancré dans la notion de deux Etats. Parce que c’est ce qui rend les colonies illégales. La résolution ne parle pas de Tel Aviv ou de Haïfa ou de n’importe quel endroit à l’intérieur de la Ligne Verte comme des colonies illégales. Ce qui rend une colonie illégale est sa présence en territoire occupé, et la Convention de Genève stipulant qu’il est illégal pour un pouvoir d’occupation de transférer la population. La résolution est clairement ancrée comme elle le dit à plusieurs reprises, ad nauseam, dans la création de deux États démocratiques, Israël et la Palestine, et elle cite tous ces documents, y compris la Feuille de route et Oslo. L’ensemble du texte, son cadre ainsi que son esprit et sa lettre sont solidement ancrés dans (la solution à) deux États.


Philip Weiss : Certains ont interprété le discours de Kerry comme un éloge de la solution à deux Etats. Yousef Munayyer a souligné que Kerry avait jadis annoncé une date limite pour la solution à deux États qui a maintenant expiré. Kerry s’est référé à une réalité à un Etat. Les discours au Conseil de sécurité reflétaient le désespoir de ne jamais créer un État palestinien, après 70 ans de promesses. Et oui, je vis dans un silo d’antisionistes ; mais ce sentiment en amène certains dans les médias dominants à dire « Peut-être que cette solution est morte. »


Norman Finkelstein : Je vois ce que vous voulez dire. Mais il est beaucoup trop tard ce soir pour que j’essaye de marquer des points dans le débat. Je parle maintenant comme une personne qui ne s’intéresse pas seulement aux théories, pas seulement à l’exégèse textuelle, mais surtout à la politique. Et l’idée maîtresse que nous avons évoquée ce soir a été « Qu’est-ce qu’on peut faire avec la résolution ». Ma conviction est que ce qu’on pourrait faire s’il y avait un mouvement, c’est utiliser une résolution pour cibler les colonies. Pouvez-vous utiliser la résolution pour cibler la Ligne Verte ? Non. Pouvez-vous utiliser la résolution pour essayer d’implémenter une résolution juste de la question des réfugiés ? La réponse est non.


La raison pour laquelle vous m’avez appelé et pour laquelle nous avons entamé toute cette conversation a commencé avec cette résolution, et je crois effectivement que dans cette résolution, tout comme dans la décision de la CIJ, il existe des possibilités réelles d’action politique. Rien dans la résolution ne renforce la possibilité d’une solution à un seul État. C’est tout le contraire. L’ironie est que les gens qui préconisent un seul Etat sont les mêmes personnes qui rendent nulle et vide cette dernière résolution. Qu’est-ce que je veux dire ? En ouvrant le livre d’Ali Abunimah sur un seul Etat [Un pays : une proposition audacieuse pour mettre fin à l’impasse israélo-palestinienne, 2007], il dit qu’il ne s’oppose pas aux colonies. Il dit que les colonies peuvent rester dans un seul Etat. Et Virginia Tilley dit la même chose dans son livre [La solution à un Etat, 2010]. Donc, si vous prenez le cadre des partisans d’un seul État, ce cadre empêche de faire porter l’accent sur les colonies. Il dit que les colonies ne posent pas de problème, qu’ils ne sont pas un obstacle à la résolution du conflit. L’ironie est que les partisans d’un seul État sapent l’importance des résolutions comme celle qui vient d’être adoptée. Les colonies ne sont qu’un problème, comme l’a dit Kerry dans la seule partie de son discours qui avait de la substance – quand Kerry a dit que les colonies détruisent l’Etat palestinien. Si vous voulez plaider pour un seul Etat, alors une résolution disant que les colonies sont illégales est totalement sans importance. Il faut vous décider. Vous ne pouvez pas déclarer une victoire lorsque l’ONU déclare les colonies illégales et constituant des crimes de guerre, puis d’autre part dire que vous soutenez un seul Etat. Au moins, Ali Abunimah et Virginia Tilley sont cohérents.


Philip Weiss : Trump ?



Norman Finkelstein : Je suis d’accord avec le professeur Chomsky, lorsqu’il dit qu’une chose prévisible au sujet de Donald Trump est qu’il est imprévisible. Vous ne pouvez pas vraiment dire où les choses vont aller avec lui. Je suppose que pour le conflit israélo-palestinien, à moins d’une résurgence de la résistance populaire de masse qui ne serait pas manifestement stimulée ou orchestrée par les dirigeants, qui pourrait être spontanée – en l’absence de cela, le conflit restera tranquille et Trump se concentrera sur l’économie et sur des actions déchaînées à l’échelle internationale, mais Israël et la Palestine ne seront pas sur son radar.


Philip Weiss : Déplacera-t-il l’ambassade à Jérusalem ?


Norman Finkelstein : Je n’en ai aucune idée. Je serais porté à en douter, il ne veut pas être distrait. Ça ne lui apporterait rien. Ça lui causerait seulement des ennuis.


Philip Weiss : Sommes-nous face à un conflit géré ?


Norman Finkelstein : Oui. Je suis pessimiste maintenant. Je ne le crie pas sur les toits parce que je ne veux pas verser de l’eau froide sur les efforts des gens. Mais en parlant à titre strictement personnel, je viens de finir un gros livre sur Gaza, environ 450 pages. Je dis essentiellement que j’écris pour l’histoire. Je n’écris pas pour la politique parce que je vois rien de tel : les États-Unis, de mèche avec les puissances européennes travaillant avec les dirigeants palestiniens, ont trouvé un moyen de stabiliser le conflit. Et les Palestiniens eux-mêmes ont été au moins pour le moment – je ne veux pas prédire l’avenir – mais pour l’instant, ils ont été vaincus. Mais je ne crois pas, comme je l’ai dit 1 000 fois, je ne crois pas qu’ils n’ont pas d’options. Je pense que c’est très difficile maintenant. Parce qu’entre autres choses, le conflit a été éclipsé par d’autres catastrophes régionales. Et une grande partie du monde arabe est très près de s’aligner ouvertement avec Israël, ce qui est sans précédent. Il faut se rappeler, dans le cas de l’Afrique du Sud, qu’il était inconcevable que la lutte de résistance au régime sud-africain aille bien loin sans le soutien régional. Toute l’Afrique considérait l’apartheid comme un tel affront à tous les peuples d’Afrique que l’ensemble du continent était uni dans la lutte pour abattre l’apartheid. Et pendant une longue période, l’analogie avec le monde arabe a fonctionné. La lutte palestinienne avait une si profonde résonance dans le monde arabo-musulman. Les régimes arabes, si corrompus qu’ils fussent, devaient au moins souscrire en paroles à la cause palestinienne. Mais c’est fini. Les Palestiniens ont perdu cette base régionale pour la lutte. C’est un gros revers.


D’un autre côté, le mouvement de solidarité n’est pas mort. Et je pense qu’il y a des raisons d’espérer. Le mouvement de solidarité s’est maintenant contracté. Mais il y a certainement des possibilités et des potentiels pour éveiller la pleine force du mouvement de solidarité et avec de nouveaux alliés, dans la communauté juive, en particulier les jeunes juifs. Il y a de vraies possibilités, mais c’est beaucoup plus difficile maintenant à cause de l’effondrement du soutien régional.


Si vous l’observez historiquement, ce soutien était très frappant pendant, par exemple, les années Carter. Même lorsque Carter a exécuté le retrait israélien du Sinaï égyptien, il était très inquiet du fait que s’il ne parvenait pas à gagner quelque chose pour les Palestiniens, parce que la cause palestinienne avait une telle résonance dans le monde arabe, à moins qu’il ne gagne quelque chose pour les Palestiniens, [le président égyptien Anwar al-] Sadate serait très isolé et les Etats-Unis seraient en conséquence isolés dans la région. Carter n’avait aucune préoccupation humanitaire particulière, mais il comprenait le pouvoir et la résonance de la cause palestinienne dans le monde arabe. A moins de leur gagner quelque chose, les Etats-Unis seraient très isolés dans la région, ayant détourné l’Egypte du front arabe sans rien donner aux Palestiniens. Littéralement jusqu’au dernier jour de son régime, il se battit bec et ongles avec [le Premier ministre israélien Menahem] Begin pour donner quelque chose – quoi que ce soit – à ce régime d’autonomie palestinienne, pour sauver la face de Sadate. En fait, la vérité est que, c’est une chose dure à dire, mais Carter fut singulièrement responsable de l’assassinat de Sadate. Parce qu’il ne pouvait rien obtenir avec Sadate, ou qu’il n’était pas disposé à exercer de pression politique pour obtenir quelque chose d’Israël sur l’autonomie palestinienne.


Je le mentionne parce que les temps ont changé. Personne n’a l’impression que le prestige ou le pouvoir des États-Unis au Moyen-Orient dépend de l’obtention de quelque chose pour les Palestiniens, parce que la cause palestinienne est morte. Les régimes arabes, l’Arabie Saoudite, l’Égypte – ils se sont ouvertement alignés avec Israël pendant l’opération Bordure Protectrice. La Ligue arabe ne s’est réunie qu’une seule fois au cours de l’opération et elle a soutenu Israël. La donne est très différente. Est-ce sans espoir ? Non, pas à mon avis. Ils ont obtenu un bon document, ils ont obtenu une bonne résolution, ils ont la légitimité internationale de leur côté, il existe un mouvement de solidarité, il existe une conscience parmi des segments importants de Juifs que ce qu’Israël fait est mal. Il existe une possibilité réelle de construire un véritable mouvement. Je ne suis pas désespéré. Mais le problème est que le leadership est en faillite et que les gens ont abandonné, c’est le grand obstacle.


Philip Weiss
: Qu’en est-il de l’opposition au sionisme dans la diaspora juive, dynamisée par Trump ? Quelle est l’importance de ce changement ?


Norman Finkelstein : C’est révélateur de l’aliénation croissante entre les Juifs américains, qui sont massivement à l’extrémité libérale du spectre (politique), et Israël, qui est massivement à droite. Ce sont vraiment des images en miroir. Regardez le spectre israélien. Environ 20 % se disent travaillistes ou sont des libéraux de Tel-Aviv, puis il y a un centre assez grand et il y a une très forte aile droite, environ 40 %. Regardez le spectre juif américain, c’est encore environ 20 % de Républicains, environ 50 % de modérés et 30 % de libéraux. Ce sont vraiment des images en miroir. Et ces différences deviennent de plus en plus marquées, parce que le centre disparaît aux États-Unis et en Israël. Il se contracte. Je ne pense pas que beaucoup de Juifs aient voté pour Trump, et Netanyahu considère Trump comme une aubaine. C’est donc de l’aliénation. Netanyahu est tout simplement un personnage révoltant, c’est un suprématiste juif raciste, braillard et odieux. Ce n’est pas du tout la façon dont les Juifs aiment voir les Juifs se comporter. Il est vraiment embarrassant.


Et vraiment, à moins que les choses changent radicalement, ce que je ne vois pas se produire, je pense que nous avons dépassé le point de non-retour. Les Juifs Américains, surtout avec le temps, ne ressentiront plus bien longtemps ce genre de sentiment pour Israël. C’est un sujet d’embarras.

 
Philip Weiss
: Votre prochain livre ?


Norman Finkelstein : Le livre doit sortir en octobre aux Presses de l’Université de Californie. (Il est intitulé) Gaza: Une enquête sur son martyre. Le manuscrit est terminé. C’est une analyse politique, légale et historique de ce qui est arrivé à Gaza au cours des 10 dernières années. Je suis heureux qu’il sorte, parce que je pense que la vérité doit être connue. Je suis pessimiste sur les possibilités de transformer cette vérité en une arme politique, mais la vérité doit néanmoins être connue.

Mission laïque française et néo-colonialisme : de l’Egypte au Liban (VOSTFR)

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Emission De l'intérieur, Al Mayadeen



Transcription de l'introduction :


Elle constitue le visage oppresseur de l'une des agences de diffusion de la langue et de la culture françaises, dans le monde arabe et en particulier en Egypte et au Liban.

Selon Pierre Deschamps, le fondateur de la Mission laïque française, l'enseignement est en réalité un moyen de contrôle et de domination sur les peuples indigènes, et en constitue même l'outil le plus efficace. Deschamps a vu dans les établissements dépendant de la Mission laïque française un vecteur pour la diffusion de cette hégémonie. C'est ce qu'il a annoncé en 1956, lorsqu'il a déclaré :

« Tandis que, par sa force militaire, la puissance de son industrie et de son commerce, l’Europe dominait le Monde au point de vue matériel, elle en poursuivait aussi la conquête spirituelle par la propagation de ses croyances, de ses idées, par la diffusion des découvertes qu’elle réalisait dans les sciences ; elle en était arrivée à diriger l’évolution universelle. Autant que ses soldats et ses négociants, ses missionnaires, ses professeurs, ses savants comptent parmi les facteurs de sa suprématie. […] [L’Europe [devra] réviser ses conceptions pédagogiques : une autre méthode doit présider aux rapports culturels entre les peuples. Il apparait déjà que, à ce point de vue, elle s’oriente vers une formule voisine de celle que, il y a cinquante ans, proposa la Mission laïque [...] s’il en est temps encore, si les Blancs peuvent encore orienter l’histoire. Craignons, en effet, que les peuples jusqu’alors soumis ne s’émancipent et, forts de ce que nous leur avons appris, ne se donnent à eux-mêmes une éducation plus conforme à leurs aspirations. » (Pierre Deschamps, L’Education des peuples de couleur par les Blancs considérée du point de vue maçonnique, 1956)]

Cet objectif semble être toujours en vigueur dans certaines écoles de la Mission laïque française, mais avec d'autres méthodes. Depuis quelque temps, au Lycée franco-libanais Verdun à Beyrouth, appartenant à la Mission laïque française, l'association des parents d'élèves a, depuis le début de l'année 2015, dénoncé la violence de l'établissement dans son comportement avec eux, révélant au grand jour des actes de la Mission laïque française qui fait fi du cadre du débat démocratique, et atteignant un niveau indigne d'une association française ayant la responsabilité de l'instruction de milliers d'élèves partout dans le monde.

Selon les principaux concernés, la Mission laïque recourt à des provocations et à des menaces contre les parents d'élèves, aux pressions psychologiques contre les élèves et méprise la souveraineté et de la loi libanaises.


Voir également :


Les marchands de soupe de la Mission laïque française


Combien de députés britanniques (et français) travaillent pour Israël ?

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Cet article concerne la Grande-Bretagne, mais un pays qui organise une conférence pour la paix en Palestine et décommande les Palestiniens, dont la capitale arbore le drapeau israélien, dont le candidat socialiste à la présidentielle se targue d’être « éternellement lié à Israël, quand même ! », où la Ligue de Défense Juive, classée organisation terroriste par Washington et Tel-Aviv, peut jouer les vigilantes (et les vigiles) en toute impunité (fi des promesses gouvernementales de démanteler la miliceMeyer Habib veille au grain), où un Président de région finance la colonisation israélienne avec l’argent public, et où la dénonciation de l’influence du premier lobby américain (l’AIPAC, ouvertement sioniste) équivaut à un arrêt de mort politique (liste non exhaustive) devrait certainement se poser la question : des élus français feraient-ils passer les intérêts d’Israël et leurs intérêts personnels avant ceux de la France ? Et qu’en est-il des médias ? La France reste-t-elle le pays des droits de l’homme ou le pays collaborationniste par excellence ?

Voir, en fin d’article, la liste interminable des « Amis Français d’Israël» où gauche et droite rivalisent de servilité : votre élu en fait-il partie ? N’hésitez pas à l’en féliciter :
les valeurs racistes, colonialistes et suprématistes se perdent, et les criminels de guerre et criminels contre lhumanité sont par trop décriés. Heureusement que des hommes et femmes courageux savent reconnaître le mérite et portent haut nos couleurs. Mention spéciale pour le Front de Gauche François Asensi, Député-maire de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, qui conjugue la vice-présidence du groupe France-Palestine avec celle du groupe d’Amitié France-Israël. Comme disait l’autre, « Ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent. »




Sayed Hasan




Al Jazeera doit être félicitée pour une enquête clandestine exposant quelque chose que la plupart d’entre nous aurions probablement pu deviner : que certains membres du personnel de l’ambassade d’Israël au Royaume-Uni – ne faisons pas les vierges effarouchées, des agents du Mossad – travaillent avec des militants et de hauts responsables politiques des Partis conservateur et travailliste afin de subvertir leurs propres partis de l’intérieur, et réorienter la politique étrangère britannique pour qu’elle profite aux intérêts d’Israël au lieu des intérêts britanniques.

On ne peut pas vraiment blâmer Israël pour cela. La plupart des Etats promeuvent leurs intérêts du mieux qu’ils peuvent. Mais on peut et doit exposer et faire honte aux politiciens britanniques qui collaborent avec Israël pour nuire davantage à la démocratie représentative de la Grande-Bretagne.

Ce n’est pas comme si ces personnes ne pouvaient pas être facilement identifiées. Ils annoncent même ce qu’ils vont faire. Ils sont membres du groupe parlementaire des Amis conservateurs d’Israël et des Amis travaillistes d’Israël. Ils dominent les deux partis du Parlement, mais surtout les conservateurs. Selon les chiffres des Amis conservateurs d’Israël, 80% des députés conservateurs appartiennent au groupe des Amis d’Israël du parti.

Jadis, personne n’aurait hésité à appeler les politiciens britanniques agissant dans l’intérêt d’une puissance étrangère, et obtenant très probablement des avantages financiers pour le faire, des « traîtres ». Et pourtant, comme le montrent les vidéos secrètement filmées par Al Jazeera, les espions israéliens comme Shai Masot peuvent facilement rencontrer et conspirer avec le proche assistant d’un ministre conservateur pour discuter de la meilleure façon de « faire tomber » le ministre adjoint des Affaires étrangères, Alan Duncan, à cause de ses critiques contre les colonies illégales d’Israël dans les territoires occupés. Maria Strizzolo, l’assistante du ministre de l’éducation Robert Halfon, suggère de façonner un « petit scandale » pour porter préjudice à Duncan.

Masot et les services de renseignement d’Israël ne peuvent pas influencer la politique étrangère britannique à travers le parti d’opposition travailliste, mais cela ne les empêche pas d’avoir aussi un vif intérêt pour les députés travaillistes. Masot est filmé en train de parler au Président des Amis travaillistes d’Israël, Joan Ryan, à propos de « beaucoup d’argent » – plus d’un million de livres sterling – qu’il a reçu du gouvernement israélien pour envoyer encore une autre brochette de députés travaillistes dans un voyage tous frais payés en Israël, où ils seront choyés, cajolés, et apprêtés par de hauts fonctionnaires israéliens pour qu’ils adoptent des positions pro-israéliennes encore plus extrêmes. Les Amis travaillistes d’Israël sont connus pour envoyer la plus grande proportion de députés en Israël dans ces genres de voyages.

Est-ce que cela a un effet sur la politique intérieure britannique ? Vous pouvez le parier ! Israël n’est pas un organisme de bienfaisance.

Un grand nombre de ceux qui ont rendu misérable la vie du leader travailliste Jeremy Corbyn font partie des Amis travaillistes d’Israël. Ce sont les mêmes députés qui ont fait tout un tapage sur une prétendue « crise d’antisémitisme » dans le parti travailliste – basée sur zéro preuve tangible – depuis que Corbyn est devenu le chef du parti. Suivaient-ils alors ce que leur dictait leur conscience ? Craignaient-ils vraiment qu’une épidémie d’antisémitisme ait soudainement frappé leur parti ? Ou jouaient-ils une politique profondément cynique pour évincer un leader qui soutient la justice pour le peuple palestinien et est considéré par le gouvernement de droite d’Israël, qui n’a aucun intérêt à faire la paix avec les Palestiniens, comme de mauvaises nouvelles pour Israël ?

L’enquête menée par Al Jazeera n’a pas encore été diffusée, et nous ne pouvons donc nous baser que sur les extraits publiés jusqu’à présent, soit par Al Jazeera elle-même, soit d’autres fuites de l’enquête fournies par le Mail dimanche.

Il vaut la peine d’écouter un ministre conservateur du gouvernement de David Cameron, qui nous a récemment quittés, qui s’exprime anonymement dans le Mail dimanche. Il/Elle nous avertit d’un double coup dur pour la politique du Royaume-Uni causé par Israël et ses partisans britanniques – et qui commence à se rapprocher des dommages causés au système politique des États-Unis par Israël.

Le gouvernement britannique biaise sa politique étrangère pour éviter de contrarier les donateurs juifs, dit-il/elle. Les députés, quant à eux, agissent comme des agents d’une puissance étrangère – à leur insu, suppose-t-il/elle généreusement – plutôt que des représentants du peuple britannique. Oubliez le droit international, ces politiciens ne promeuvent pas même les intérêts britanniques.

Voici ce que le/la ministre écrit :

La politique étrangère britannique est soumise à l’influence israélienne au cœur de notre politique, et les personnes en autorité ont ignoré ce qui se passe.


Pendant des années, les Amis conservateurs d’Israël et les Amis travaillistes d’Israël ont travaillé avec – et même pour – le gouvernement israélien et leur ambassade de Londres pour promouvoir la politique israélienne et contrecarrer la politique du gouvernement du Royaume-Uni et les actions des ministres qui tentent de défendre les droits des Palestiniens.

Beaucoup de pays essaient d’imposer leurs points de vue aux autres, mais ce qui est scandaleux au Royaume-Uni est que, au lieu d’y résister, les gouvernements successifs s’y sont soumis, ont pris l’argent des donateurs, et ont permis au trafic d’influence israélien de façonner la politique et même de déterminer le sort des ministres.

Même maintenant, si je devais révéler qui je suis, je serais soumis(e) à un barrage incessant d’injures et à une mise à mort politique. [...]

Il semble maintenant clair que les membres des Partis conservateur et travailliste ont travaillé avec l’ambassade d’Israël, qui les a utilisés pour diaboliser et honnir les députés qui critiquent Israël ; une armée d’idiots utiles d’Israël au Parlement.

C’est quelque chose de politiquement corrompu et de diplomatiquement indéfendable. La conduite de certains députés doit être exposée au grand jour, de même que l’infiltration toxique et trompeuse de notre politique par les agents involontaires d’un autre pays. [...]

Nous avons besoin d’une enquête complète sur l’ambassade d’Israël, les liens, les accès et le financement des Amis conservateurs d’Israël et des Amis travaillistes d’Israël.
Il est rare que je sois d’accord avec un ministre du gouvernement conservateur, mais une telle enquête ne peut pas être diligentée trop tôt.

Notez également que le fait qu’Al-Jazeera, plutôt que le quatrième pouvoir britannique, ait exposé les agissements d’Israël pour subvertir le système politique britannique constitue un acte d’accusation contre les médias du Royaume-Uni.  Ce n’est pas comme si les journalistes de la BBC, du Guardian, du Times et du Mail n’avaient pas vu des ministres comme celui/celle citée précédemment se plaindre à eux durant des années au sujet des interférences en provenance d’Israël. Alors pourquoi n’ont-ils pas envoyé depuis longtemps des équipes d’infiltration pour exposer cette collusion entre Israël et les députés britanniques ?

Nous avons eu des semaines d’histoires sur les efforts supposés de la Russie et de Poutine pour subvertir l’élection américaine, sans encore le moindre soupçon d’aucune preuve, et sur la base d’une allégation centrale contre les Russes selon laquelle ils auraient compromis le résultat des élections en diffusant des informations véridiques sur des actes répréhensibles du Parti démocrate. Des diplomates russes ont été expulsés sur la base de ces affirmations infondées, et le Président Obama a promis d’autres mesures secrètes contre la Russie.

Ici, nous avons des preuves documentées que le gouvernement israélien complote secrètement avec des députés britanniques « amis » pour évincer un ministre du gouvernement britannique. Si ce n’est pas là de l’ingérence dans le système politique britannique, je ne sais pas ce qui en serait. Aurons-nous de même des semaines de couverture de cette histoire dans les médias au Royaume-Uni, ou sera-t-elle rapidement classée et oubliée ?

Et au-delà du renvoi de Masot, une quelconque action sera-t-elle exigée par le gouvernement britannique ? Cela semble peu probable. Le Ministère des Affaires étrangères a déjà publié une déclaration disant que, après le renvoi de Masot, il considérait l’affaire close.

Jonathan Cook est un journaliste britannique indépendant basé à Nazareth, lauréat du prix spécial Martha Gellhorn pour le journalisme, et spécialiste du conflit israélo-palestinien. 

Episodes du documentaire d’Al-Jazeera (en anglais)






 



Composition du groupe d’Amitié France-Israël (http://www2.assemblee-nationale.fr/instances/fiche/OMC_PO675764)  


Président

Vice-Présidents

Secrétaires

Membres

Guerre du Vietnam : Hô Chi Minh face au langage des journalistes (1964)

Syrie : Casques Blancs, le masque de la terreur

Bachar Ja'fari à la conférence d'Astana : l'Occident a fait du terrorisme une arme politique

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La conférence d’Astana pour la paix en Syrie, organisée sous l’égide de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, a commencé lundi 23 janvier à Astana, capitale du Kazakhstan promue capitale internationale de la diplomatie, avec une présence occidentale purement ornementale en la personne de l’ambassadeur américain, invité à l’initiative de la Russie en guise de main tendue à la nouvelle administration US. Celle-ci a maintes fois affirmé faire de la lutte contre Daech, création d’Obama et Clinton selon l’aveu de Trump, une priorité absolue, et renoncer à la politique de déstabilisation et d’ingérence désastreuse de son prédécesseur. L’intervention de Bachar Ja’fari, représentant de la Syrie à l’ONU et à Astana, nouvelle capitale diplomatique mondiale, est intégralement transcrite ci-dessous.

Contrairement à la déclaration de la délégation syrienne, sobre, conciliante et mesurée au point de ne désigner nommément aucune entité ennemie sinon Daech et al-Nosra, et considérant « L’Armée de l’Islam » comme un interlocuteur légitime (bien qu’elle soit également terroriste, elle ne fut nullement caractérisée comme telle, une issue lui étant proposée conformément à la politique de réconciliation nationale du gouvernement syrien), la délégation de « l’opposition syrienne armée » n’a omis aucune hostilité : propos sectaires, clivants et belliqueux, accusations grandiloquentes et épithètes flétrissantes à destination exclusive du régime syrien et de ses alliés, amalgamés au terrorisme, prétention à représenter le peuple syrien dans son ensemble et refus de reconnaître la légitimité de la délégation officielle syrienne, négation de toute ingérence étrangère hormis la Russie  l’Iran et le Hezbollah, exigence de l’extension du cessez-le-feu à toute la Syrie et à toutes les factions combattantes (y compris Daech et àl-Nosra) et du départ de Bachar al-Assad comme des préliminaires indispensables, accusation de violations du cessez-le-feu par les forces syriennes et alliées – jusqu’à Wadi Barada, d'où les terroristes ont empoisonné les sources d’eau potable de 4 millions de résidents de Damas et de ses environs (ce qui de fait cautionne cet acte) et d'où le gouvernement veut les déloger, dénonciation d’un expansionnisme iranien dans tout le Moyen-Orient, etc. On comprend plus aisément la réaction de Bachar Ja’fari, dénonçant un amateurisme voire une tentative de sabotage de la conférence orchestrée de l’extérieur.

La conférence se clôturera mardi 24 janvier. Son succès – elle vise à consolider le cessez-le feu pour toutes les factions combattantes, hormis Daech et al-Nosra, exclues de facto – dépendra des négociations en coulisses entre les sponsors régionaux et internationaux du djihadisme et les alliés de la Syrie. Mais quoi qu’il arrive, sur le terrain, l’avancée du régime face aux groupes terroristes se poursuivra, de même que le processus de reconstruction qui est déjà en cours.

Sayed Hasan




Transcription :


Bachar Ja’fari :Cher ami le Ministre des Affaires Etrangères de la République amie du Kazakhstan, Kheirat Abd-al-Rahmanov, je te remercie vivement de ta déclaration d'ouverture que nous avons écoutée très attentivement.

Et permets-moi  d'adresser également des salutations particulières au Président de la République amie du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, pour nous avoir accueillis dans votre belle capitale d'Astana.

Honorables assistants,

Je commence cette déclaration d'ouverture en adressant mes plus vifs remerciements au Président, au gouvernement et au peuple de la République amie du Kazakhstan pour votre accueil dans votre beau pays qui est lié à la nation syrienne par les empreintes de l'histoire et leurs accomplissements que le temps n'efface pas, et dont l'espace témoigne. Voici le tombeau du Grand Baybars et le mausolée d'al-Farabi, et bien d'autres encore qui reposent en terre syrienne, (grâce auxquels) les distances géographiques ont été réduites et des ponts d'amitié ont été bâtis entre deux peuples et deux pays.

Messieurs,

Votre belle capitale d'Astana accueille cette réunion syro-syrienne, conformément à la diplomatie kazakhe de médiation et d'ouverture, et fruit des efforts communs de plusieurs partis, surtout les amis, la Fédération de Russie et la République Islamique d'Iran, dans le but d'implémenter la décision de faire cesser les hostilités dans toutes les contrées de notre pays bien-aimé, la Syrie - à l'exception des régions dans lesquelles se trouvent les groupes de Daech et du Front al-Nosra et les autres organisations armées qui ont refusé de se joindre à l'accord de cessez-le-feu et de participer à cette rencontre.

(Cette rencontre) aspire également à pouvoir semer la confiance dans la possibilité d'une action commune en tant que Syriens pour faire face à la guerre terroriste imposée à notre pays, la Syrie.

Messieurs,

Cette rencontre est le fruit des efforts de Son Eminence le Président Poutine, et après des années d'une guerre imposée à la Syrie, et qu'on veut caractériser de manière simplificatrice comme la crise syrienne.

Cette rencontre est et doit être syro-syrienne par excellence pour discuter de la façon d'en sortir avec une décision nationale commune qui met fin à cette situation anormale et dangereuse qui prévaut.

Toutefois, une évaluation objective des dimensions de cette guerre par les chercheurs, les analystes, et les politiques met clairement en évidence que c'est un déni de la vérité et de la réalité que commettent certains  en insistant pour considérer la guerre terroriste internationale menée contre la Syrie comme une crise intra-syrienne, ou en prétendant qu'il s'agit d'une guerre civile.

Les hordes terroristes takfiries ont été acheminées depuis les quatre coins du monde, organisées, entraînées, armées et financées, transportées à travers nos frontières avec les pays voisins, et poussées à verser le sang syrien et à justifier leur terrorisme obscurantiste en se prétendant « opposition syrienne modérée » génétiquement modifiée, selon un agenda préparé à l'avance.

Tout cela décrit fidèlement (la vérité de) la scène et confirme que bien des choses qui se sont passées dans nos pays ont été fomentées et téléguidées par des puissances étrangères, pour des agendas visant à l'ingérence dans nos affaires internes et des projets diaboliques qui n'ont aucune relation, ni de près ni de loin, avec les aspirations et les espoirs du peuple syrien.

Et la preuve de la véracité de ce que nous disons, Messieurs, se trouve dans ce qu'a déclaré dernièrement le Secrétaire d'Etat américain sortant John Kerry, à savoir que l'expansion de Daech en Syrie avant l'intervention de la Russie et son assistance (directe) à Damas pour combattre l'organisation allait contraindre le gouvernement syrien à négocier avec Washington. Et cela confirme de manière explicite le fait que l'administration américaine sortante et ses alliés régionaux et mondiaux ont instrumentalisé le terrorisme comme une arme politique pour détruire des pays indépendants et pour leur imposer son hégémonie et réaliser ses objectifs.

Messieurs,

Le gouvernement de la République Arabe Syrienne n'a épargné aucun effort depuis le début de la guerre terroriste internationale contre notre pays, la Syrie, pour trouver une issue politique (au conflit), et elle a prouvé cette disposition à maintes reprises, poussée dans cette voie par son souci de mettre fin à l'épanchement du sang syrien, de restaurer la sécurité et la stabilité et d'accomplir la volonté du peuple syrien.

Le gouvernement syrien a œuvré efficacement, avec ses partenaires russe et iranien, à libérer la ville d'Alep du terrorisme, parvenant à un accord sur la cessation des hostilités.

Ce qu'espère la République Arabe Syrienne de cette rencontre, est la confirmation prolongée du cessez-le-feu pour une durée déterminée, durant laquelle les organisations signataires disposées à se diriger vers la réconciliation nationale et à participer au processus politique seront séparées des organisations terroristes Daech et al-Nosra et des autres groupes qui leur sont liés, dans l'espoir de combiner tous nos efforts dans la lutte contre le terrorisme, conformément aux demandes de notre peuple

Ce qu'il faut absolument réaliser est la fermeture de la frontière syro-turque pour faire tarir les sources du terrorisme. Nous aurons ainsi ouvert la voie à une solution politique pour la guerre avec la participation du spectre syrien le plus large possible. 

Nous sommes donc tous appelés, Messieurs, à œuvrer ensemble pour fortifier la nation contre l'épidémie de trahison au profit de forces extérieures qui n'apporte à tous les Syriens que le malheur et l'hostilité, et contre l'action en faveur d'agendas subversifs, destructeurs et terroristes.

Les Syriens sont capables, par eux-mêmes, de surmonter leurs différends et bâtir les ponts du dialogue constructif qui permettra à la nation de se redresser dans la majesté et l'honneur. Car la paix, Messieurs, avant de naître dans les conférences (internationales), doit d'abord naître dans nos consciences et nos cœurs. Et plus ceux d'entre nous qui y croiront grandiront en nombre, plus nous nous rapprocherons de la voie de la réconciliation et de la franchise nationales.

Messieurs,

Les forces et courants politiques patriotiques syriens sont unanimes, tant du côté du gouvernement que de l'opposition, de même que les résolutions du Conseil de sécurité relatives à l'évolution de la situation en Syrie, de même que les réunions du dialogue intra-syrien et les réunions consultatives, tous sont unanimes pour respecter la souveraineté de la République Arabe Syrienne, son indépendance, l'intégrité de ses territoires et l'unité de son territoire et de son peuple, et le refus de considérer toute concession sur ces points, et le refus de toute forme d'ingérence extérieure dans les affaires internes syriennes, de manière directe ou indirecte.

De sorte que ce soient les Syriens seulement qui déterminent l'avenir de leur pays par les voies démocratiques, à travers les urnes et la possession du droit exclusif de choisir la forme de leur système politique.

La Syrie que nous aimons est celle de la diversité sous toutes ses formes et manifestations, la patrie en laquelle croient les Syriens, avec les fondements et les bases de leur Etat indépendant, démocratique et séculier, qui repose sur le pluralisme politique, la primauté du droit et l'indépendance de la justice, l'égalité en droits et en devoirs des citoyens, la protection de l'unité nationale et des libertés publiques, la garantie de la diversité culturelle et sociale de toutes les composantes de la société syrienne, et le maintien de l'action des institutions de l'Etat et de toutes ses installations, d'oeuvrer à l'amélioration de leurs performances et à la protection de l'infrastructure et des biens publics et privés.

En conclusion, Messieurs, notre peuple sanctifie la vie et honore la paix et la sécurité, et il rejette le terrorisme, quelle que soit son origine et quelles que soient ses motivations. Aujourd'hui, parmi nous, seul l'ignorant s'entête à comprendre la situation qui nous brûle tous par une lecture sectaire ou partisane qui justifie le terrorisme et lui confère une valeur idéologique, et qui constitue une offense à notre rôle et à notre histoire pour la civilisation et l'humanité. Soyons donc tous à la hauteur de la responsabilité qui pèse sur nos épaules pour préserver le sang des Syriens et réaliser les aspirations du peuple syrien qui a le droit unique et exclusif de déterminer lui-même son avenir et de définir la forme de son système politique, loin de toute ingérence étrangère.

Je vous remercie, Messieurs.

Réaction de Bachar Ja’fari à la déclaration de Mohammad Allouche, représentant « L’Armée de l’Islam »

Merci, Monsieur le Président. Merci de me donner l'occasion de parler à nouveau. Je vous rassure tous, je n'ai pas l'intention de faire une seconde déclaration. Je souhaite seulement faire quelques remarques, à la lumière des déclarations que nous avons entendues.

Monsieur le Président, nous avons veillé, dans notre déclaration d'ouverture, à être positifs (constructifs) et ouverts d'esprit et de cœur, à nous conformer à l'atmosphère d'optimisme, et à respecter les importants efforts consentis par la Fédération de Russie et la République Islamique d'Iran, ainsi que le gouvernement ami du Kazakhstan pour garantir le succès de cette conférence.

Et c'est pourquoi nous avons comprimé nos blessures saignantes et nous n'avons cité (aucun ennemi) nommément, comme vous l'avez remarqué. 

Et je veux déclarer que la délégation de la République Arabe Syrienne est tenue à une lecture politique précise de la direction et des objectifs de cette conférence, et que nous n'avons participé à aucun jeu provocateur visant à l'échec de la conférence d'Astana.

Malgré cela, il apparaît que la délégation des groupes terroristes armés, qui a lu une déclaration que lui ont préparée ses employeurs, n'a pas été à la hauteur de ces efforts (consentis). Elle a présenté une analyse fallacieuse de la situation, et a ignoré toute sagesse et tout esprit pacificateur. 

Monsieur le Président,

Nous avons compris des garants russe et iranien, du représentant des Nations Unies et de l'Etat qui nous accueille que la déclaration de la délégation des groupes armés, qui a accepté l'accord de cessation des hostilités, respecterait les limites des négociations diplomatiques, mais nous avons été stupéfaits d'entendre une déclaration provocatrice, non réaliste, sans aucun lien avec cette conférence.

Une déclaration qui ne respecte pas l'intelligence des personnes présentes, emplie de mensonges, et d'offenses contre les symboles de la souveraineté nationale. Une déclaration qui ne respecte ni les fondements ni les orientations qui organisent le cadre et l'atmosphère de cette conférence d'Astana.

C'est une déclaration irresponsable, qui n'est pas animée de bonnes intentions.

Merci, Monsieur le Président.

Hassan Nasrallah : le chaos au Moyen-Orient ne sauvera pas Israël

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Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 27 décembre 2016, à l'occasion des funérailles du Cheikh Abd-al-Nasser al Jabri, dignitaire sunnite libanais

Depuis le « Printemps arabe », la question palestinienne semble avoir largement disparu des préoccupations politiques et médiatiques tant en Occident qu'en Orient, si bien que des folliculaires comme Eric Zemmour peuvent voir là un triomphe pour Israël. Mais selon Hassan Nasrallah, autorisé à penser et à exprimer son opinion, c'est prendre ses désirs pour la réalité. Le Hezbollah, qui a porté le premier coup d'arrêt à Daech en 2013 avec son intervention en Syrie, garde en permanence un œil rivé sur Israël (et précisément sur le Golan et la Galilée), considéré comme la source première des maux qui frappent le Moyen-Orient, et propose une analyse très différente de la situation.

En rappelant notamment que l'agression israélienne contre le Liban en 1982 a entraîné la création du mouvement de Résistance qui infligea à Israël deux premières défaites historiques, en 2000 et en 2006, Hassan Nasrallah soutient au contraire que les guerres fratricides qui ravagent le Moyen-Orient, téléguidées de l'extérieur, sont vouées à l'échec et profiteront ultimement à l'Axe de la Résistance (Iran-Syrie-Hezbollah, voire Irak-Yémen et au-delà) et à la cause palestinienne, qui constituent les principales cibles de cette guerre par procuration visant à obtenir ce que les agressions américano-israéliennes directes depuis 2003 ont échoué à réaliser.

D'ores et déjà, force est de reconnaître que l'Iran, la Syrie et le Hezbollah, ennemis implacables d'Israël engagés dans une alliance stratégique avec la Russie, sortiront renforcés de cette guerre, ce qui affaiblira notablement les alliés traditionnels de l'Occident qui ont pris fait et cause, plus ou moins ouvertement, pour les factions terroristes (Arabie Saoudite, Israël). 


Et si la politique de colonisation israélienne, qui constitue un crime de guerre voire un crime contre l'humanité selon le droit international et l'ONU, a effectivement rendu toute idée de solution à deux Etats caduque, il est bien possible que ce soit la pérennité d'un Etat juif (et certainement pas démocratique) qui ait été irrémédiablement compromise. Non pas parce qu'il s'agit de la « terre d'Allah » incessible à des infidèles, M. Zemmour (affirmation combien grotesque et scandaleuse), mais parce que selon toutes les lois écrites et non écrites, il s'agit de terre palestinienne interdite aux occupants, quelle que soit leur pays d'origine, leur race ou leur religion. Une agression coloniale n'est une guerre de religion ou de civilisation que dans la parole de ses thuriféraires, qui, pour reprendre le mot de Coluche, plutôt que de débiter de pareilles inepties, devraient bien être autorisés à [se taire].

Sayed Hasan

 


Transcription :

[...] Nous espérons que ce genre d'expérience [de rapprochement interconfessionnel] se répandra dans les autres pays arabes et musulmans.

Aujourd'hui, en ces temps (troublés), nous avons plus besoin que jamais de Cheikh Abd-al-Nasser Jabri, de ses semblables, de sa pensée, de sa voie, de son âme, de sa sincérité, de sa fraternité, car notre monde islamique fait actuellement face à un phénomène très dangereux, à savoir l'extrémisme affranchi de toute limite, que ce soit dans certains milieux sunnites ou certains milieux chiites.

Lorsque nous considérons le phénomène takfiri et le mouvement takfiri, nous voyons que, même avant l'an 2000, avant les années 1990, ils existaient déjà, mais seulement dans certains cadres, dans certains pays, dans certains milieux, et ne s'affirmaient pas comme ils le font à présent. Les takfiris, que ce soit sur les plans idéologique, médiatique, politique ou de terrain, affirment maintenant leurs positions sans limite et sans restriction, et ont poussé les choses jusqu'à leur dernière extrémité. Et c'est quelque chose de très dangereux.

Dans la lutte contre le takfirisme aujourd'hui, on ne fait plus seulement face au takfir (accusation d'apostasie), mais ça va jusqu'au meurtre, aux massacres, aux égorgements, à la prise de captifs (de guerre), aux décapitations, au dépècement (des cadavres), aux crucifixions, etc. Eh bien, c'est là la situation la plus dangereuse à laquelle la communauté islamique puisse arriver. Et c'est ce que nous vivons maintenant.

Et de même, dans certains milieux chiites, malheureusement, certains courants que Son Eminence Sayed Ali Khamenei caractérise comme le chiisme londonien, ou chiisme britannique, qui adoptent eux aussi le travers du takfir (accusation d'apostasie), de l'accusation de trahison, et des insultes contre toutes les sanctités et tous les symboles, et de fait, pas seulement contre les sanctités et symboles de nos frères sunnites, mais même contre ceux des chiites - les savants, les autorités, les plus éminents symboles de science et de vertu.

Aujourd'hui, lorsque l'on voit que tous les moyens sont fournis à ces deux courants, le courant du takfir, de la monstruosité, de l'extrémisme, des imprécations, des injures, des accusations de trahison et autres, des égorgements, des meurtres... Tous les médias sont mis à leur disposition. Quant aux chaînes de la Résistance, on les supprime d'Arabsat, de Nilesat et des satellites européens. Mais les chaines de la sédition, comme Al-Wisal, Safa, Fadak, etc., se voient ouvrir toutes les portes du monde.

Ce qui se passe donc, chers frères et sœurs, chers savants, n'est pas une coïncidence, ce n'est pas dû à de la négligence. Mais il y a des pays, des services de renseignement, des bureaux d'étude qui œuvrent nuit et jour, et ont découvert que la nation islamique et les peuples musulmans se sont réveillés, dressés et ont pris des positions claires face à l'hégémonie américaine arrogante sur les pays musulmans et sur notre région, et qu'elle a pris une position claire et décisive, basée également sur l'enthousiasme dû aux victoires de la Résistance face à Israël, et ils ont conclu que cette communauté islamique doit être livrée aux luttes fratricides, et qu'il fallait absolument combattre cet éveil populaire qui gronde dans les pays arabes, surtout dans les pays arabes et dans tous les pays islamiques de manière générale, que nous avons vu se lever il y a quelques années, et que le seul moyen était de détourner toutes ces masses vers la sédition et la discorde.

Et qu'est-ce qui est plus à même de servir le projet arrogant sioniste de division, de frappe et de partition, de déplacer la lutte de son terrain véritable et juste vers d'autres terrains, sinon le courant du takfir et de la monstruosité ?

Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons assumer notre responsabilité, comme l'a fait le regretté Cheikh Abd-al-Nasser [Jabri]. Nous devons d'un côté isoler et assiéger ces gens-là, leur faire face, les faire taire, et d'un autre côté, nous devons œuvrer à plus de convergence, de rapprochement, d'entraide, de fraternité, d'unité, de co-intégration, car l'objectif de ces takfiris et de ces extrémistes et de leurs maîtres américains et sionistes est que nous nous disloquions, que nous nous éloignions les uns des autres, que nous restions chacun dans notre coin.

Notre insistance pour le rapprochement, la rencontre, l'action conjointe et les cadres communs sur les plans du savoir, de la politique et de la résistance constitue la meilleure réponse et le meilleur défi, et même le meilleur accomplissement à travers lequel nous puissions comprendre l'échec du projet adverse.


Le deuxième point est celui de la résistance. La position de Son Eminence le Cheikh Abd-al-Nasser [Jabri]. Je ne vais pas (tout) répéter... Je soutiens et je confirme tout ce qu'ont dit les frères avant moi, car j'ai suivi cette commémoration depuis le début. Sa position décisive quant à la Résistance depuis les premiers jours. Il n'a pas pris une position vis-à-vis de la Résistance, il faisait partie de la Résistance. Il était l'un de ses savants, de ses combattants, de ses penseurs, de ses acteurs dans le champ politique, médiatique, populaire, social et sur le terrain. Mais dans toutes les étapes difficiles, lorsque la Résistance a eu besoin d'être défendue, dans son projet, sa pensée, sa logique, sa légalité, le Cheikh Abd-al-Nasser [Jabri], comme le reste de ses frères de l'Union des savants musulmans, du Front des oeuvres islamiques, des différentes organisations islamiques, une voix haute, forte, courageuse, surtout après les événements de 2005 au Liban (assassinat de Rafik Hariri, retrait des troupes syriennes), et les événements de 2006 (guerre contre Israël) et tous les faits qui ont suivi. Jusqu'aux derniers instants de sa vie, la Résistance au Liban et en Palestine constituait l'un de ses piliers essentiels en foi, en actes et en sacrifices.

Cette Résistance est encore menacée aujourd'hui, dans ses pays, ses peuples, ses sociétés, ses armées, ses mouvements de djihad (combattants). L'un des titres les plus dangereux de la guerre continue contre notre région depuis des années est la guerre contre la Résistance et l'Axe de la Résistance, et telle est la vérité qui est révélée davantage jour après jour à travers les aveux des dirigeants américains, hommes politiques et diplomates, généraux, responsables sécuritaires, à travers les documents irréfutables (publiés), les témoignages, les enregistrements...

Le but de tout ce qui se produit dans la région est maintenant clair et évident. Aujourd'hui, certains oeuvrent à la destruction des armées arabes dans l'intérêt d'Israël, et au renversement des derniers régimes arabes résistants pour le bien d'Israël, afin que l'armée israélienne redevienne la plus forte, après que la Résistance l'ait vaincue au Liban et en Palestine, et après que la Résistance l'ait humiliée au Liban et en Palestine, et après que cette armée soit devenue une armée écrasée sur le plan moral, dans sa confiance en elle-même, dans la confiance de ses officiers en ses soldats et la confiance de ses soldats dans ses officiers. (Face à cela), il est nécessaire de détruire les armées de la région pour que ne subsiste qu'une seule armée puissante, pour que soient restaurés son moral, ses horizons (radieux), sa confiance - il s'agit bien de l'armée israélienne.

Aujourd'hui, la réputation des mouvements de Résistance au Liban, en Palestine et dans toute la région est isolée, assiégée et salie. La réputation de quiconque supporte et soutient le peuple palestinien et la cause palestinienne est salie. Ceux qui la soutiennent avec justice sont tués, combattus partout dans le monde.

En Syrie, en Irak, au Bahreïn, au Yémen, et dans le reste des pays du monde, jusqu'au Nigeria, dont la population manifeste par centaines de milliers durant la journée internationale d'Al-Quds (Jérusalem), pour la Palestine et pour Al-Quds. La Résistance est ciblée aujourd'hui, et sa défense est aussi de la responsabilité de tous, à l'image de ce que faisait le Cheikh Abd-al-Nasser (Jabri). Et ce ciblage continue sur tous les fronts.

Ne vous imaginez pas qu'Israël est aujourd'hui délaissé et inactif, parce que le monde entier est occupé et épuisé, et qu'Israël se contente de regarder, non. Israël pourchasse toute conscience qui peut se dédier à la Résistance, ou qui a le potentiel de développer tel domaine de la Résistance, comme il l'a fait à travers l'assassinat du martyr Muhamad Zouari  [ingénieur du Hamas] en Tunisie, ou comme il l'a fait par le passé pour le Commandant martyr Hassan Laqqis [du Hezbollah], comme il l'a fait pour les savants nucléaires iraniens, et les savants nucléaires irakiens. Cet Israël ne peut pas supporter qu'existent au sein de nos sociétés et des peuples de notre région des mentalités, des volontés, des armées, des mouvements de Résistance, des savants, des pensées qui peuvent regrouper, unir et permettre de rivaliser avec ce projet sioniste et ce projet arrogant.

Aujourd'hui... et c'est également une responsabilité. Il faut défendre la Résistance, l'Axe de la Résistance, les mouvements de la Résistance et les sociétés de la Résistance. La conscience de Son Eminence le Cheikh [Jabri], que Dieu lui fasse miséricorde, sa position courageuse et franche dans la défense de la Résistance constituent un étendard glorieux ici-bas et dans l'au-delà pour le Cheikh Abd-al-Nasser Jabri.

Nous avons confiance en nos peuples et en notre communauté (arabo-musulmane). Nous avons une très grande confiance en eux. Quelles que soient les souffrances et les tragédies, permettez-moi de dire ceci aujourd'hui, alors que nous commémorons la disparition de ce Cheikh combattant, croyant et pieux : quelles que soient les souffrances, cette communauté n'abandonnera jamais la Palestine. Les calculs israéliens sont des calculs vains et faux. En Palestine, leurs calculs ont longtemps été que le peuple palestinien abandonnerait sa cause, ses lieux saints islamiques et chrétiens, et accepterait les miettes que lui proposeraient les sionistes, mais le peuple palestinien avait de quoi surprendre les Israéliens.

Il les a surpris en 1983 et 1984, il les a surpris par l'Intifada d'Al-Aqsa (2000), et il les a surpris par la résistance armée. Et avant cela, il les avait bien sûr longtemps combattus depuis la Nakba (1948) et la Naksa (1967). Et il les a également surpris par la récente Intifada d'Al-Qods (Jéusalem). Et le peuple palestinien les surprend par son soutien extrêmement fort, un soutien maximal pour le choix de la Résistance. De même au Liban, tous leurs calculs en 1982 ont été déçus, vains, et ils reconnaissent que leurs calculs étaient erronés.

Et aujourd'hui encore, ils croient que la région qui endure une telle guerre, une telle sédition, de telles calamités et une telle tragédie, (ils croient que) toute cette région et ses peuples, ainsi que leurs dirigeants et leurs savants, en sortiront en lambeaux, épuisés, et qu'il n'y aura ni en tête de leurs préoccupations ni nulle part dans leurs soucis le nom d'Israël et la lutte contre le projet sioniste. Ils se bercent d'illusions, je vous le garantis.

L'Axe de la Résistance sortira de cette guerre universelle contre lui victorieux dans tous les pays, si Dieu le veut, de même que les peuples de cette région. Et les mouvements de Résistance sortiront (renforcés) de cette expérience douloureuse, de sorte que la priorité de l'Axe, des régimes, des armées et des peuples, des partis, des forces politiques, des pensées, des médias et des sentiments, la Palestine, redeviendra la priorité, la lutte contre le projet sioniste redeviendra la priorité, et la libération d'Al-Quds redeviendra la priorité. Si les Israéliens espèrent que cette guerre universelle enterrera sous la poussière de cette terre et de cette région tout Résistant, tout combattant, tout homme d'honneur, ils se trompent et se bercent d'illusions. Cela contredirait les voies divines (la marche globale du monde). Cela contredirait la marche de l'Histoire.

Cela contredirait [le propos attesté selon lequel] « Il y a des hommes de Dieu qui, lorsqu'ils veulent quelque chose, Dieu le veut [et le matérialise] » Et dans cette région, tous les Résistants sont déterminés à persévérer, à rester fermes, terme qu'aimait le Cheikh Abd-al-Nasser Jabri, et à poursuivre la lutte jusqu'à la victoire finale.

Cette région ne livrera ni la Palestine, ni le Liban, ni la Syrie, ni l'Irak ni aucun pays. Elle ne les livrera ni à l'hégémonie américaine, ni aux sionistes.

Aujourd'hui, par exemple, alors que l'ennemi israélien fait pression sur tous les terrains, nous voyons l'endurance des prisonniers dans les prisons israéliennes. Ils font la grève de la faim et de la soif jusqu'à l'extrême limite. Ou ceux qui sont injustement tués dans les prisons, comme c'est arrivé hier avec le Cheikh As'ad al-Wali, une personnalité patriotique et résistante dans le Golan syrien occupé. Pour ses funérailles, une foule immense d'habitants du Golan s'est rassemblée, pour proclamer leur identité [syrienne], leur position, leur engagement, leur rejet de cette entité [sioniste] et de la soumission à cette entité.

Aujourd'hui, certains régimes se rendent. Le gouvernement du Bahreïn permet à la pire organisation sioniste de venir au Bahreïn (ils disent israélienne, non israélienne, leur identité est américaine mais ils font partie d'une organisation sioniste au sens large), il permet à la pire organisation sioniste de venir au Bahreïn et d'y être accueillie, et les médias israéliens s'en extasient. Les médias israéliens ont parlé de deux choses : la première, que cette organisation sioniste, avec ses vêtements religieux, avec à leurs côtés des Arabes vêtus de robes traditionnelles, de leur coiffe et de l'igal (foulard et cerceau), tous les vêtements arabes, dansaient ensemble. Et l'autre scène est que cette organisation a chanté dans les rues du Bahreïn la chanson "Le temple sera construit sur les ruines de la mosquée" (Al-Aqsa, 3e lieu saint de l'Islam).

Si le gouvernement du Bahreïn est entré dans la voie de la normalisation (avec Israël) depuis longtemps, le peuple du Bahreïn et les savants du Bahreïn, soumis au fouet par le régime, jetés en prison, dont les hommes et les femmes ont été tués, torturés, et également abandonnés du monde arabe et musulman, n'ont jamais oublié la Palestine, ni la cause palestinienne, ni le fait que le combat primordial est contre l'ennemi israélien. Et c'est pourquoi, alors que le monde entier garde le silence au sujet de la normalisation du Bahreïn, et que seuls quelques mouvements palestiniens le condamnent, le peuple bahreinite et les savants du Bahreïn sortent dans la rue pour dénoncer et refuser (cela).

Cela signifie que quelles que soient nos souffrances, elles ne pourront jamais nous faire oublier la Palestine ni la cause palestinienne.

Au Yémen, siège, faim, bombardements, morts, des milliers d'enfants mourant de faim et de maladie, mais le peuple yéménite brûle pour la Palestine et manifeste pour la Palestine à Sanaa sous les bombardements.

Que signifie toute cela ? Cela signifie que le bien est fort dans cette communauté.

Et c'est pourquoi je dis en conclusion de ce point : je dis aux sionistes de ne pas compter (sur les événements actuels). L'avenir, dans cette région, est pour la Résistance, pour l'Axe de la Résistance et pour le projet de la Résistance. Ce n'est pas un simple discour s rhétorique. C'est un propos qui se traduit par le sang, l'endurance, la persévérance, les sacrifices physiques, dans plus d'un pays et sur plus d'un terrain.



Tulsi Gabbard, élue démocrate : aucune différence entre les rebelles syriens « modérés » et les terroristes

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« Le peuple syrien veut désespérément la paix »



Par Tulsi Gabbard, élue démocrate à la Chambre des représentants des Etats-Unis, vétéran de la guerre dIrak, de retour de Syrie.


Le 24 janvier 2017








Tandis que Washington se préparait pour l’inauguration du Président Donald Trump, j’ai consacré la semaine dernière à une mission d’enquête en Syrie et au Liban pour voir et entendre directement le peuple syrien. Leurs vies ont été consumées par une guerre horrible qui a tué des centaines de milliers de Syriens et a forcé des millions à fuir leur patrie en quête de paix.


C’est maintenant plus clair que jamais : cette guerre visant à un changement de régime ne sert pas l’intérêt de l’Amérique, et n’est certainement pas dans l’intérêt du peuple syrien.



 Nous avons rencontré ces enfants dans un refuge à Alep, leurs familles ayant fui la partie Est de la ville. La seule chose que ces enfants veulent, la seule chose que tous ceux que j’ai rencontrés veulent, c’est la paix. Beaucoup de ces enfants n’ont connu que la guerre. Leurs familles n’ont pas de souhait plus cher que de rentrer chez eux, et de revenir à la vie qu’ils connaissaient avant le début de la guerre visant à renverser le gouvernement. C’est tout ce qu’ils veulent.


J’ai voyagé à travers Damas et Alep, écoutant des Syriens de différentes parties du pays. J’ai rencontré des familles déplacées de la partie orientale d’Alep, de Raqqa, de Zabadani, de Lattaquié et de la périphérie de Damas. J’ai rencontré des leaders de l’opposition syrienne qui ont mené des manifestations en 2011, des veuves et des enfants d’hommes qui luttent pour le gouvernement et des veuves de ceux qui luttent contre le gouvernement. J’ai rencontré le Président du Liban nouvellement élu [Michel] Aoun et le Premier ministre [Rafik] Hariri, l’ambassadeur américain au Liban Elizabeth Richard, le Président syrien Assad, le grand Mufti Hassoun, l’archevêque Denys Antoine Chahda de l’Église catholique syrienne d’Alep, des chefs religieux musulmans et chrétiens, des travailleurs humanitaires, des intellectuels, des étudiants, des petits propriétaires, et plus encore.


Leur message au peuple américain était puissant et cohérent : il n’y a aucune différence entre les rebelles « modérés » et Al-Qaïda (al-Nusra) ou Daech – ce sont tous les mêmes. Il s’agit d’une guerre entre des terroristes sous le commandement de groupes comme Daech et Al-Qaïda et le gouvernement syrien. Ils appellent instamment les États-Unis et d’autres pays à arrêter de soutenir ceux qui détruisent la Syrie et son peuple.


J’ai entendu ce message encore et encore de ceux qui ont souffert et ont survécu à des horreurs inexprimables. Ils m’ont demandé de partager leur voix avec le monde; des voix frustrées qui n’ont pas été entendues en raison de faux rapports unilatéraux et biaisés faisant la promotion d’un récit qui soutient cette guerre de changement de régime au détriment des vies syriennes.


J’ai entendu des témoignages sur la façon dont les manifestations pacifiques contre le gouvernement qui ont débuté en 2011 ont été rapidement prises en main par des groupes de djihadistes wahhabites comme Al-Qaïda (al-Nusra) qui étaient financés et soutenus par l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar, les États-Unis et d’autres. Ils ont exploité les manifestants pacifiques, occupé leurs communautés, et tué et torturé les Syriens qui ne voulaient pas coopérer avec eux dans leur lutte pour renverser le gouvernement.


J’ai rencontré une fille musulmane de Zabadani qui a été enlevée, battue maintes fois et violée en 2012, alors qu’elle n’avait que 14 ans, par les « groupes rebelles » qui étaient en colère contre son père, un éleveur de moutons, qui refusait de leur donner son argent. Elle a regardé avec horreur les hommes masqués assassiner son père dans leur salon, vidant tous leurs chargeurs sur lui.


J’ai rencontré un garçon qui a été kidnappé en marchant dans la rue pour acheter du pain pour sa famille. Il a été torturé, soumis au waterboarding, électrocuté, placé sur une croix et fouetté, tout ça parce qu’il refusait d’aider les « rebelles » – il leur a dit qu’il voulait seulement aller à l’école. Voilà comment les « rebelles » traitent le peuple syrien qui ne coopère pas avec eux ou dont la religion n’est pas acceptable pour eux.


Bien qu’opposés au gouvernement Assad, l’opposition politique a fermement affirmé son rejet catégorique de l’utilisation de la violence pour amener des réformes. Ils soutiennent que si les djihadistes wahhabites, alimentés par des gouvernements étrangers, réussissent à renverser l’État syrien, cela détruirait la Syrie et sa longue histoire d’une société séculaire et pluraliste où les peuples de toutes les religions ont vécu pacifiquement côte à côte. Bien que cette opposition politique continue à demander des réformes, ils sont catégoriques sur le fait que tant que des gouvernements étrangers mèneront une guerre de changement de régime par procuration contre la Syrie en utilisant des groupes terroristes djihadistes, ils se tiendront aux côtés de l’Etat syrien en œuvrant pacifiquement pour une Syrie plus forte pour tous les Syriens.


Au départ, je n’avais pas l’intention de rencontrer Assad, mais quand j’en ai eu l’occasion, j’ai pensé qu’il était important de la saisir. Je pense que nous devrions être prêts à rencontrer n’importe qui s’il y a une chance que cela puisse aider à mettre un terme à cette guerre qui cause tant de souffrances au peuple syrien.




J’ai rencontré ces femmes remarquabes de Barzi, dont beaucoup ont des maris ou des membres de leur famille qui se battent avec al-Nusra / al-Qaeda, ou avec l’armée syrienne. Quand ils viennent dans ce centre communal, tout cela est laissé de côté tandis qu’ils passent du temps avec de nouveaux amis, apprennent différentes compétences comme la couture, planifiant leur avenir. Elles ne se connaissaient pas avant de venir à ce centre communal dont la mission est d’autonomiser ces femmes, et maintenant ce sont des « sœurs » partageant ensemble le rire et les larmes.


Je retourne à Washington DC avec une résolution encore plus grande pour mettre fin à notre guerre illégale pour renverser le gouvernement syrien. De l’Irak à la Libye et maintenant en Syrie, les États-Unis ont mené des guerres de changement de régime, entraînant chacune des souffrances inimaginables, des pertes de vie dévastatrices et le renforcement de groupes comme al-Qaïda et Daech.


J’appelle le Congrès et la nouvelle administration à répondre immédiatement aux griefs du peuple syrien et à soutenir la loi sur l’arrêt du soutien aux terroristes. Nous devons arrêter de soutenir directement et indirectement les terroristes – directement en fournissant directement des armes, de l’entraînement et du soutien logistique aux groupes rebelles affiliés à al-Qaïda et à Daech ; et indirectement via l’Arabie Saoudite, les Etats du Golfe et la Turquie, qui, à leur tour, soutiennent ces groupes terroristes. Nous devons mettre fin à notre guerre visant à renverser le gouvernement syrien et concentrer notre attention pour vaincre al-Qaïda et Daech.


Les États-Unis doivent cesser de soutenir les terroristes qui détruisent la Syrie et son peuple. Les États-Unis et les autres pays alimentant cette guerre doivent cesser immédiatement. Nous devons permettre au peuple syrien d’essayer de se remettre de cette terrible guerre.


Je vous remercie,


Tulsi



La Russie en Syrie : Superbe documentaire sur les soldats tchétchènes à Alep (VOSTFR)

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Tandis que les aboyeurs et moralisateurs patentés font leur office et versent des larmes de crocodile sur le drame syrien qu'ils ont façonné de leurs propres mains, continuant à imposer un blocus criminel à la Syrie et à soutenir les « égorgeurs modérés », la Russie repousse efficacement le terrorisme aux côtés de la Syrie et de ses alliés et envoie ses propres soldats pour assurer la sécurité des Syriens et leur apporter une aide critique refusée par l'Occident. La présence de 400 soldats tchétchènes à Alep (dont les médias ne parlent plus depuis sa libération), qui fait écho à l'engagement du Président de la République de Tchétchénie Ramzan Kadyrovà mettre ses forces au service de la Russie de Vladimir Poutine dans le monde entier, nous réconcilie avec le concept perverti d'intervention militaire humanitaire en nous montrant son visage authentique. La France en particulier, dont les soldats ne semblent bons qu'à soutenir les dictateurs africains, violer des enfants en Centrafrique ou assassiner des ressortissants français au Moyen-Orient, pourrait en tirer des leçons.

Sayed Hasan



Hassan Nasrallah: The chaos in the Middle East won't save Israel

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Speech by Hezbollah Secretary-General Sayed Hassan Nasrallah on December 27, 2016, at the funeral of Sheikh Abd-al-Nasser al-Jabri, a Lebanese Sunni dignitary


Transcript :


We hope that this kind of experience [of interfaith rapprochement] will spread to other Arab and Muslim countries.

Today, in these (troubled) times, we need more than ever Sheikh Abd-al-Nasser Jabri, his fellow men, his thought, his way, his soul, his sincerity, his brotherhood, because our Islamic world is currently facing a very dangerous phenomenon, namely extremism freed from any limit, whether in certain Sunni milieus or certain Shiite milieus.

When we consider the takfiri phenomenon and the takfiri movement, we see that even before the year 2000, before the 1990s, they already existed, but only in certain settings, in certain countries, in certain circles, and they did not assert themselves as they do now. The takfiris, whether on the ideological, media, political or field levels, now assert their unrestricted and unlimited positions and have pushed things to extremes. And this is very dangerous.

In the struggle against takfirism today, it is no longer just takfir (accusation of apostasy) that we face, but it goes as far as murder, massacres, slaughter, captivity, decapitations, profanation (of corpses), crucifixions, etc. Well, this is the most dangerous situation that the Islamic community can reach. And that's what we're living now.

Similarly, in some Shi'ite circles, unfortunately, certain currents that His Eminence Sayed Ali Khamenei characterizes as London Shi'ism or British Shiism, which also adopt the Takfir (accusation of apostasy), the accusation of treason, and insults against all sanctities and symbols, and not only against the sanctities and symbols of our Sunni brothers, but even against those of the Shiites – scholars, authorities, the most eminent symbols of science and virtue.

Today, when we see that all the means are provided to these two currents, the current of takfir, monstrosity, extremism, imprecations, insults, accusations of treason and such, cutthroat, murders... All the media are at their disposal. As for the TV channels of the Resistance, they are suppressed from Arabsat, Nilesat and European satellites. But the channels of sedition, like Al-Wisal, Safa, Fadak, etc., find open all the doors of the world.

What happens then, dear brothers and sisters, dear scholars, is not a coincidence, it is not due to negligence. But there are countries, intelligence services, offices that work day and night, and have discovered that the Islamic nation and the Muslim peoples have awakened, risen and taken clear positions in front of the arrogant American hegemony over Muslim countries and our region, and that it has taken a clear and decisive position, based also on the enthusiasm due to the Resistance victories against Israel, and they have concluded that this Islamic community must be pushed to fratricidal struggles, and that it was absolutely necessary to combat this popular awakening which is rumbling in the Arab countries, especially in the Arab countries and in all the Islamic countries in general, which we saw a few years ago, and the only way was to divert all these masses towards sedition and discord.

And what is better able to serve the arrogant Zionist project of division, strike and partition, to move the struggle from its true and just ground to other lands, if not the current of takfir and monstrosity?
Today, more than ever, we must assume our responsibility, as the late Sheikh Abd-al-Nasser [Jabri] did. On the one hand, we must isolate and besiege these people, face them, silence them, and on the other hand we must work towards greater convergence, rapprochement, mutual aid, fraternity, unity, co-integration, because the objective of these takfiris and extremists and their American and Zionist masters is that we disintegrate, that we move away from each other, that we all stay in our corner.

Our insistence on rapprochement, encounter, joint action and common frameworks in terms of knowledge, politics and Resistance is the best answer and challenge, and even the best accomplishment through which we can understand the failure of the adverse project.

The second point is that of Resistance. The position of His Eminence Sheikh Abd-al-Nasser [Jabri]. I will not (repeat)... I support and confirm everything the brothers said before me, because I have followed this commemoration from the beginning. His decisive position as regards the Resistance since the first days. He did not take a position towards the Resistance, he was part of the Resistance. He was one of its scholars, its fighters, its thinkers, its actors in the political, media, popular, social and field levels. But in all the difficult stages, when the Resistance needed to be defended, in its project, its thought, its logic, its legality, Sheikh Abd-al-Nasser [Jabri], like the rest of his brothers among the Muslim scholars, the Islamic Works Front, the various Islamic organizations, raised a high, strong and courageous voice, especially after the events of 2005 in Lebanon [assassination of Rafik Hariri, withdrawal of Syrian troops] and 2006 [War against Israel] and all the facts that followed. Until the last moments of his life, the Resistance in Lebanon and Palestine was one of his essential pillars in faith, deeds and sacrifices.

This Resistance is still threatened today, in its countries, its peoples, its societies, its armies, its movements of jihad (combatants). One of the most dangerous titles of the continued war against our region for years is the war against the Resistance and the Axis of the Resistance, and this is the truth that is revealed more day by day through the confessions of the American leaders, politicians and diplomats, generals, security officials, through irrefutable documents (published), testimonies, recordings...

The goal of everything that is happening in the region is now clear and obvious. Today, some are working to destroy the Arab armies in the interests of Israel and to overthrow the last resistant Arab regimes for the good of Israel so that the Israeli army becomes the strongest after the Resistance defeated it in Lebanon and Palestine, and after the Resistance humiliated it in Lebanon and Palestine, and after this army became a morally crushed army, in its confidence in itself, in the confidence of its officers in its soldiers and the confidence of its soldiers in its officers. (Faced with this), it is necessary to destroy the armies of the region so that only one powerful army remains, to restore its morale, its (radiant) horizons, its confidence – it is indeed the Israeli army.

Today, the reputation of the Resistance movements in Lebanon, Palestine and throughout the region is isolated, besieged and smeared. The reputation of anyone who supports and supports the Palestinian people and the Palestinian cause is smeared. Those who support it with justice are killed, fought all over the world.

In Syria, Iraq, Bahrain, Yemen, and the rest of the world, in Nigeria, whose population manifests by the hundreds of thousands during Al-Quds (Jerusalem) International Day, for Palestine and for Al-Quds. The Resistance is targeted today, and its defense is also the responsibility of all, just like the Sheikh Abd-al-Nasser (Jabri) did. And this targeting continues on all fronts.

Do not imagine that Israel is now abandoned and inactive, as the whole world is busy and exhausted, and that Israel is content to look, no. Israel is hunting down any consciousness that can dedicate itself to the Resistance, or that has the potential to develop a certain area of the Resistance, as it did through the assassination of the martyr Muhamad Zouari [Hamas engineer] in Tunisia, or as they did in the past for the martyr commander Hassan Laqqis [of Hezbollah], as they did for Iranian nuclear scientists, and Iraqi nuclear scientists. This Israel cannot endure to find, within our societies and peoples of our region, mentalities, wills, armies, Resistance movements, scientists, thoughts that can regroup, unite and allow us to compete with this Zionist project and this arrogant project.

Today ... and it is also a responsibility. We must defend the Resistance, the Axis of Resistance, the movements of the Resistance and the societies of the Resistance. The consciousness of His Eminence the Sheikh [Jabri], may God have mercy on him, his courageous and frank position in the defense of the Resistance constitute a glorious standard here and in the Hereafter for Sheikh Abd-al-Nasser Jabri.
We trust our people and our (Arab-Muslim) community. We have great confidence in them. Whatever the sufferings and tragedies, let me say this today, as we commemorate the disappearance of this fighter, believer and pious Sheikh: whatever the sufferings, this community will never abandon Palestine. Israeli calculations are vain and false calculations. In Palestine, their calculations have long been that the Palestinian people would abandon its cause, its Islamic and Christian holy places, and accept the crumbs offered by the Zionists, but the Palestinian people surprised the Israelis.

He surprised them in 1983 and 1984, surprised them with the Al-Aqsa Intifada (2000), and surprised them with armed resistance. And before that, he had long been fighting them from the Nakba (1948) and the Naksa (1967). And he also surprised them by the recent Intifada of Al-Quds (Jerusalem). And the Palestinian people surprises them with his extremely strong support, maximum support for the choice of the Resistance. Similarly in Lebanon, all their calculations in 1982 were disappointed, unsuccessful, and they recognize that their calculations were wrong.

And still today, they believe that the region that endures such a war, such sedition, such calamities and tragedy (they believe that) this region and its peoples, as well as their leaders and scholars, will come out in tatters, exhausted, and that there will be neither as the main of their preoccupations nor anywhere in their worries the name of Israel and the struggle against the Zionist project. They are lulled by illusions, I guarantee you.

The Axis of Resistance will emerge from this universal war against it victorious in all countries, God willing, as well as the peoples of this region. And the Resistance movements will emerge (reinforced) from this painful experience, so that the priority of the Axis, regimes, armies and peoples, parties, political forces, thoughts, media and feelings, Palestine will once again become a priority, the struggle against the Zionist project will again become a priority, and the liberation of Al-Quds will once again become a priority. If the Israelis hope that this universal war will bury beneath the dust of this land and this region all Resistance, fighters and men of honor, they are mistaken and deluded. This would contradict the divine paths (the global march of the world). This would contradict the course of history.

This would contradict [the attested Prophet’s saying that] “There are men of God who, when they want something, God wants it [and materializes it].” And in this region, all the Resistants are determined to persevere, to remain firm, a term that Sheikh Abd-al-Nasser Jabri liked, and to continue the struggle until the final victory.

This region will not hand over Palestine, Lebanon, Syria, Iraq or any other country. It will not hand them over neither to American hegemony nor to the Zionists.

Today, for example, as the Israeli enemy puts pressure on all terrain, we see the endurance of prisoners in Israeli prisons. They go on hunger and thirst strikes to the extreme. Or those unjustly killed in prisons, as happened yesterday with Sheikh As'ad al-Wali, a patriotic and resilient figure in the occupied Syrian Golan. For his funeral, a huge crowd of Golanians gathered to proclaim their [Syrian] identity, their position, their commitment, their rejection of this [Zionist] entity and submission to that entity.

Today, some regimes are surrendering. The government of Bahrain allows the worst Zionist organization to come to Bahrain (they say Israeli, non-Israeli, their identity is American but they are part of a Zionist organization in the broad sense), it allows the worst Zionist organization to come to Bahrain and to be welcomed, and the Israeli media are ecstatic. The Israeli media spoke of two things: the first, that this Zionist organization, with its religious garments, alongside Arabs dressed in traditional dresses, with their headdress and igal (scarf and hoop), all Arab clothes, danced together. And the other scene is that this organization has sung in the streets of Bahrain the song “The temple will be built on the ruins of the mosque” (al-Aqsa, 3rd holy place of Islam).
If the government of Bahrain has been on the path of normalization (with Israel) for a long time, the people of Bahrain and the scholars of Bahrain, subjected to whipping by the regime, thrown into prison, whose men and women were killed, tortured, and also abandoned from the Arab and Muslim world, have never forgotten Palestine, neither the Palestinian cause, nor the fact that the primordial struggle is against the Israeli enemy. This is why, while the entire world is silent about the normalization of Bahrain, and only a few Palestinian movements condemn it, the Bahraini people and scholars of Bahrain go out into the street to denounce and refuse this.

This means that, whatever our sufferings may be, they will never make us forget Palestine or the Palestinian cause.

In Yemen, siege, hunger, bombing, death, thousands of children dying of hunger and disease, but the Yemeni people burns for Palestine and manifested for Palestine in Sana'a under bombardment.

What does all this mean? This means that the good is strong in this community.

And this is why I say in conclusion this point: I tell the Zionists not to count (on current events). The future, in this region, is for the Resistance, for the Axis of the Resistance and for the project of the Resistance. It is not a simple rhetorical discourse. It is a phrase that translates into blood, endurance, perseverance, physical sacrifice, in more than one country and on more than one terrain.

Le terrorisme israélien dans les territoires occupés

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La vie quotidienne dans « la seule démocratie du Moyen-Orient »

Source : teleSur (10 janvier 2017)



Alors qu’Israël vient de voter une loi légalisant le vol de terres palestiniennes dans les territoires occupés, une réalité constante depuis 1967, ce documentaire d’Abby Martin nous rappelle que le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants Palestiniens est de facto autorisé et même encouragé et encensé en Israël, tant pour les soldats de Tsahal, « l’armée la plus morale du monde », que pour les colons. A quand une loi qui donnera la force du droit à cet état de fait ? Et, pourquoi pas, qui octroiera une récompense pour le « scalp », la tête ou la dépouille carbonisée des autochtones, seul moyen d’édifier un « Etat juif » suprématiste purifié de la présence des Arabushim ? Les « djihadistes juifs», comme les appelle Norman Finkelstein, sont bien les parfaits équivalents des « djihadistes wahhabites » de Daech, assassins fanatis.

Les Palestiniens sont constamment menacés, agressés et soumis à des traitements inhumains et dégradants dans les bantoustans invivables qui leur sont réservés (jusqu’à ce que des colons décident de s’approprier leurs terres et occupent ou détruisent leurs maisons), condamnés à une existence misérable qui n’est qu’une mise à mort à petit feu. Bien que les médias aux ordres nous épargnent aujourd’hui ces images, elles n’en sont pas moins quotidiennes et immuables depuis des décennies. Les innombrables condamnations des crimes de guerre israéliens par les instances internationales et les associations de défense des droits de l’homme n’ayant jamais été suivis de mesures concrètes (sanctions économiques, embargo sur les armes, mandats d’arrêt internationaux, etc.), Tel-Aviv peut poursuivre sa politique de colonisation en toute impunité et faire affront à toute l’humanité.

Il est aujourd’hui évident que la solution à deux Etats, qui a toujours été rejetée tant par les dirigeants que par les citoyens juifs israéliens, est définitivement morte, et que le silence, l’inaction et/ou la complicité de la communauté internationale ne laissent aucun autre recours aux Palestiniens que l’Intifada et la résistance armée, droit sacré et inaliénable, et même devoir indispensable face à une force occupante qui recourt systématiquement à la terreur.

Sayed Hasan




[Tlaxcala] Abigail Suzanne « Abby » Martin, née en 1984, est une journaliste US-américaine. Elle est la présentatrice de The Empire Files, un programme d'information et d’investigation hebdomadaire sur téléSUR en anglais. Elle a été autrefois l’animatrice de l’émission Breaking the Set pour RT America, travaillant depuis les bureaux de Washington DC. Avant d’animer sa propre émission, elle avait travaillé pendant deux ans comme correspondante de RT America.


Martin est aussi une artiste et une militante, et a contribué à la création du site de journalisme citoyen Media Roots. Elle siège au conseil d'administration de la Media Freedom Foundation qui gère le Projet Censuré. Martin apparait dans le film documentaire Projet Censuré le Film : Terminer le règne des Informations-Malbouffe (2013) et co-réalisé 99%: Le Film Collaboratif Occupy Wall Street (2013).

Théo et les autres, ou le racisme institutionnel en France

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Par Annamaria Rivera
Traduit par Fausto Giudice

Source : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=19895


La pratique du contrôle d'identité au faciès, comme on dit dans l'Hexagone, c'est-à-dire  en fonction de la "couleur", l'apparence, l'aspect extérieur, la façon de se vêtir, l' origine nationale ou la foi religieuse présumée, est une des pratiques policières françaises (et autres) si enracinée, coutumière et  systématique qu'elle a résisté jusqu'ici aux condamnations de tribunaux, aux  mobilisations de la société civile, aux appels des organisations internationales, aux rapports et enquêtes, même de l'Union européenne. Si bien qu'elle n'a même pas été égratignée par le fait que le 9 novembre 2016, la Cour de cassation française ait condamné définitivement l'État  pour cette pratique discriminatoire.


Et c'est d'un contrôle au faciès particulièrement brutal, qu'a été victime Théo, 22 ans, d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis (Île-de-France), à quelques kilomètres de Paris, le 2 février dernier. Les quatre agents qui l'interpellent soumettent  le jeune homme à un tabassage  ponctué d'insultes racistes, au cours duquel l'un d'eux en arrive à le sodomiser avec une matraque, causant des blessures si graves qu'elles nécessitent une intervention chirurgicale d'urgence. Comme preuve des faits il y a une vidéo rapidement rendu publique : elle provient des caméras de surveillance, devant lesquelles Théo s'était délibérément déplacé ès son interpellation  par les agents. Bien que mis en examen (les preuves sont écrasantes), l'un pour  viol, tous quatre pour violence en groupe, les policiers restent pour le moment en liberté, suspendus temporairement de leur service, mais avec maintien de leur salaire.

Théo n'est pas la première victime d'une telle forme extrême de sadisme de la part des forces de l'ordre. Le 20 février on attend la sentence pour un cas similaire survenu le 26 octobre 2015 à Drancy, aussi en Seine-Saint-Denis. Un homme de 28 ans avait été interpellé, menotté et brutalisés par trois agents de la police municipale, dont l'un, selon l'acte d'accusation, l'avait sodomisé avec une matraque télescopique.

Très récemment, le 20 janvier, c'est Maxem, un lycéen de seize ans, qui a fait les frais d'un contrôle au faciès musclé : arrêté par trois policiers au Raincy, toujours en Seine-Saint-Denis, il reçoit des coups de poing, est presque étranglé, et ça va sans dire– abreuvé d'insultes racistes, étant « d'origine asiatique". Enfin, conduit au commissariat de police de Bobigny, il est détenu pendant dix-sept heures sans nourriture  ni eau, sans possibilité  de se reposer. Pour confirmer le témoignage direct de Maxem qui a également posté un selfie avec des signes évidents du tabassage , il y a deux vidéos: la première, aussi dans ce cas, provenant des caméras de surveillance, la seconde, d'un témoin oculaire des violences.

À cette galerie des horreurs du racisme d'État, il convient  d'ajouter une autre affaire récente, celle d'Adama Traoré, vingt-quatre ans, d'origine malienne, mort le 19 juillet, 2016, dans des circonstances plutôt obscures, à la gendarmerie de Persan (dans le Val-d'Oise , également en Île-de-France), quelques heures après avoir été interpellé par trois gendarmes à Beaumont-sur-Oise. Bien qu'il se soit plaint de ne pas pouvoir respirer, il a été forcé, menotté comme il était, de rester couché en plein soleil dans la cour de la gendarmerie. Finalement, il perd connaissance et meurt asphyxié, peut-être par compression thoracique : une source judiciaire a révélé que les trois gendarmes l'auraient écrasé avec tout le poids de leur corps, selon une méthode assez souvent pratiquée par la police. Mais, selon le procureur, Adama serait mort d'une affection cardiaque.

Quant à la pratique de la sodomisation   et autres violences sexuelles, elle a un précédent «historique», et de poids : pour ce cas, la France a été condamnée par la Cour de Strasbourg pour usage de la torture. La victime – inutile de le préciserétait une personne « d'origine immigrée » : Ahmed Selmouni, 49 ans, à double nationalité, marocaine et néerlandaise. Le contexte est le même : le département de la Seine - Saint - Denis, plus précisément Bobigny. Ici, le 25 novembre 1991, Selmouni, arrêté par la police dans une enquête pour trafic de drogue, a été arrêté et interrogé au commissariat de police pendant trois jours, pendant lesquels il est massacré de coups,  et pas seulement ça : cinq policiers urinent sur lui, le forcent à une fellation, et enfin – pour ne pas changer - le sodomisent  avec une matraque. Pendant sa garde à vue, il a été visité six fois par des médecins qui détectent des signes de violence sur tout son corps .

Les cinq policiers ne seront jugés et condamnés par un tribunal qu'en février 1999. Mais au mois de juin de la même  année, la Cour d'appel de Versailles va réduire considérablement les peines à quelques mois. Un mois plus tard, la Cour européenne des droits de l'homme, comme cela a été dit, va condamner  la France en vertu des articles 3 et 6§1: à savoir pour avoir pratiqué la torture et infligé des traitements inhumains et dégradants, ainsi que pour violation du droit à un procès équitable dans un délai raisonnable (http://www.altrodiritto.unifi.it/ricerche/carcere/gori/cap2.htm).

Pour faire de l'humour noir, on pourrait se demander si  la formation des forces de l'ordre, en particulier celles  de la Seine - Saint - Denis, intègre l'utilisation de la violence sexuelle contre les interpellés qui ne sont pas franco – français,  de préférence avec un outil professionnel de dernière génération comme la matraque télescopique.

Au - delà du sarcasme, on est en droit de se demander quelle est la part de l' héritage colonial non seulement dans les contrôles d'identité au faciès et dans l'acharnement répressif et raciste envers les descendants des colonisés, mais aussi, en particulier, dans la pratique de l'humiliation et de  l'anéantissement de l' estime de soi par le viol mécanique. À cet égard, il convient de rappeler que, pendant la guerre d'Algérie les séances de torture infligées aux résistants comprenaient également la sodomisation avec des matraques et des canons de pistolets. Et que le viol des femmes, mais aussi des hommes, faisait partie d'une stratégie militaire à l'enseigne de la terreur.

Il a longtemps qu'en France les gens racisés subissent un tel traitement: il est si quotidien et systématique que l'ont peut dire (avec une expression un peu galvaudée, mais appropriée dans ce cas) que l'état d'exception est désormais devenu permanent. L'état d'urgence en vigueur depuis le 14 novembre 2015, avec le durcissement de la répression qu'il a entraîné, n'a fait qu'accentuer l'opacité et l'impunité habituelles de ces pratiques policières.

Il  n'est donc pas étonnant que, dans les "zones urbaines sensibles " (ZUS), chaque épisode de ce genre soit suivi de manifestations pas toujours pacifiques. Que cette colère et cette humiliation s'expriment sous des formes de protestation ou de révolte collectives, parfois  marquées par des débordements, est une  chose qui devrait être considérée comme moins grave que le risque que les mortifications et la rage quotidiennes conduisent certains au djihadisme. Et pourtant, même dans ces cas, la réponse est purement répressive, avec des arrestations souvent arbitraires ou excessives. Et il n'existe pas non plus, pour le moment, de sujets politiques susceptibles de donner aux  protestations un sens et un débouché politiques rationnels et de longue haleine...

En passant, il convient de noter que, sur une échelle beaucoup plus petite, le même aveuglement est affiché par une grande partie de l' information italienne, même celle grand public,  qui ne rend compte, la plupart du temps avec du retard, d'incidents très graves comme le supplice infligé à Théo que lorsque des  protestations plus ou moins violentes suivent les bavures policières. Et cela donne lieu à des récits sensationnalistes, immanquablement titrés selon le stéréotype de la "révolte dans les banlieues» (écrit  parfois sans même le e final).

En outre, il n'y a pas lieu de s'étonner que la haine des flics monte et se renforce dans les cités. Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas les seuls à pratiquer le mépris et le racisme envers les habitants de ces quartiers, en particulier pour les jeunes non franco-français. L'Hexagone a une longue tradition de dirigeants coutumiers de petites phrases et de noms d'oiseaux  à leur égard. Un vrai spécialiste dans ce domaine était Nicolas Sarkozy, en particulier en 2005, en tant que ministre de l'Intérieur. Son racaille pour définir les jeunes difficiles d'un quartier sensible d'Argenteuil (Val-d'Oise) est presque devenu un classique. Tout comme la malheureuse métaphore par laquelle il promettait de "nettoyer au karcher" une cité problématique de La Courneuve (Seine-Saint-Denis).

Deux jours après sa promesse, le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis, encore une fois), Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, meurent électrocutés par un transformateur d'une cabine électrique, où ils avaient trouvé refuge dans une tentative d'échapper à un contrôle de police au faciès. Ce qui va déclencher la révolte longue et étendue du prolétariat juvénile métropolitain, qu'on évoque encore souvent, mais dont on n'a cependant jamais tiré de leçon.

Presque rien n'a changé depuis. Au contraire : l'état d'urgence, la crise économique, le chômage galopant des jeunes comme la discrimination et le racisme, ainsi que la croissance exponentielle du Front national et d'autres formations d'extrême-droite Front national, tout cela ne laisse rien présager de positif pour les «indigènes de la République". Ceux-ci semblent voués à une condition de quasi-caste, comme l'a écrit en son temps la sociologue féministe Christine Delphy, privés qu'ils sont non seulement de dignité, de respect et d'égalité, mais aussi de tout espoir de mobilité sociale. Il suffit de rappeler, encore une fois, qu'un-e jeune qui a un nom à consonance arabe ou sub-saharienne a beaucoup moins de chance d'être appelé-e à un entretien d'embauche, par rapport à un-e Franco-français-e de même âge et de même niveau de formation.

Pourtant, quelques indices positifs peuvent s'entrevoir en marge des épisodes, si terribles, que nous avons évoqué. Aujourd'hui la racaille ne semble plus avoir peur de dénoncer les violences policières subies et met en œuvre des formes d'auto-défense  qui ne sont qu'en apparence secondaires,  comme celle consistant à s'en procurer des preuves, préventivement.

Anthropologue, Annamaria Rivera est professeur d'ethnologie à l'Université de Bari.

Auteure de nombreux ouvrages et rapports, elle se livre à la critique des catégories et concepts-clés des sciences sociales, s'attachant plus particulièrement aux formes changeantes de l'ethnocentrisme et du racisme dans les sociétés contemporaines.
Elle a été l'une des fondatrices et porte-parole du "Réseau antiraciste" et reste engagée dans les combats pour les droits des migrants et le débat international sur les racismes.
Ouvrages les plus récents
 

L'Iran et le Hezbollah répondent à Donald Trump

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Dès sa campagne électorale, Donald Trump n'a pas caché son hostilité farouche à l'accord international sur le nucléaire iranien, le qualifiant comme le pire des accords de l'histoire et promettant de le démanteler. Le 2 février 2017, suite à un essai de missile balistique conventionnel par l'Iran qui ne contrevenait pas à l'accord, Trump a déclaré dans un Tweet que l'Iran, tel un élève dissipé, avait été « formellement mis en garde » et qu'il devrait être « reconnaissant » pour l'accord « désastreux » conclu avec Téhéran par l'administration Obama. Le 3 février, de nouvelles sanctions américaines ont été annoncées par le Département du Trésor américain. Et le 6 février, dans un interview, Trump a déclaré l'Iran « Etat terroriste numéro un ».

Sans toutefois s'y opposer, Sayed Ali Khamenei, n'a jamais caché qu'il considérait vains les efforts diplomatiques de l'administration Rouhani, convaincu que les Etats-Unis n'étaient pas sincères dans leur démarche et renieraient leurs engagements. L'Iran avait déjà dénoncé plusieurs fois des violations de la lettre et de l'esprit de l'accord par les Etats-Unis sous Obama, et se voit maintenant menacé de nouvelles sanctions voire d'agression, ce qui ne peut que renforcer une nation aguerrie à 38 ans de guerres internationales et infructueuses visant à détruire la République Islamique, aujourd'hui puissance régionale incontournable. Téhéran, qui, en plus de ses alliés traditionnels que sont la Syrie et le Hezbollah, compte aujourd'hui avec deux alliés stratégiques majeurs, la Russie et la Chine, a répondu par ses propres sanctions contre les Etats-Unis, ainsi que par un message du Guide Suprême.

Quant au Hezbollah, qui est également devenu une force armée de tout premier ordre après ses victoires contre Israël et face à la nébuleuse Daech en Syrie, il constituera certainement, avec l'Iran, le principal sujet de discussion de la rencontre entre Trump et Netanyahu prévue le 15 février. Sayed Hassan Nasrallah a lui aussi tenu à adresser un petit message à Donald Trump avant sa tenue.

Sayed Hasan

Voir également, sur l'accord sur le nucléaire iranien, Le triomphe de la République Islamique et La République Islamique persiste et signe



Discours du Guide Suprême de la République Islamique d'Iran, Sayed Ali Khamenei, le 7 février 2017, dans une rencontre avec des officiers et soldats de l'Armée de l'Air, commémorant leur allégeance à l'Imam Khomeini à la veille du triomphe de la Révolution Islamique



Transcription :

Selon un verset coranique de la sainte sourate Nour (La Lumière), “Leurs actions sont comme un mirage dans des déserts sablonneux, que [l'homme assoiffé] prend pour de l'eau.”  [Saint Coran, 24, 39] Comme un mirage, une personne assoiffée prend un morceau de terre asséchée pour de l'eau. “Jusqu'à ce qu'il y arrive, et trouve qu'il n'y a rien: mais il trouve Dieu partout avec lui”. [24,39] Il voit qu'il n'y a rien. 


Placer ses espoirs en Satan est comme cela. Placer ses espoirs dans les puissances matérialistes et sataniques est comme cela. Faire usage de la raison et adopter une approche raisonnable dans différents sujets – liés à la diplomatie, à la gestion des affaires domestiques du pays, à la provision de ressources, à la science, à l'industrie et d'autres domaines encore –  est une tâche nécessaire, mais faire confiance à Satan et faire confiance à ces individus qui sont opposés à l'essence même de votre existence est une grave erreur. Une puissance qui ne peut ni tolérer ni accepter l'essence de l'existence de la République Islamique et l'essence du pouvoir islamique ne peut recevoir aucune confiance, et on ne peut aucunement compter sur elle : “Comme un mirage dans des déserts sablonneux, que [l'homme assoiffé] prend pour de l'eau.” Rien qu'un mirage.

Si vous placez votre confiance en Dieu, “Il pourvoira à vos besoins par des moyens que vous n'auriez jamais pu imaginer.” [Coran, 65, 3] Si vous placez votre confiance en Satan, c'est “Comme un mirage dans des déserts sablonneux, que [l'homme assoiffé] prend pour de l'eau.” C'est une déclaration que chacun d'entre nous devrait garder à l'esprit pour toujours. Chaque personne du peuple iranien doit toujours garder ça à l'esprit. Vous devez travailler dur, vous devez faire preuve d'innovation, vous devez apporter sur la scène votre véritable pouvoir accordé par Dieu et vous devez aller de l'avant en plaçant votre confiance en Dieu et en Son assistance, et alors, Dieu vous aidera. Cependant, si vous restez les bras croisés et attendez que Satan – le Grand Satan [les Etats-Unis] – vienne à votre secours, alors le verset “Comme un mirage dans des déserts sablonneux, que [l'homme assoiffé] prend pour de l'eau” deviendra réalité parce qu'aucun bienfait ne peut venir de Satan. 

Maintenant, “l'honorable” individu qui a récemment pris ses fonctions aux Etats-Unis [Trump] dit que nous devrions remercier l'Amérique et l'administration Obama. Pourquoi devrions-nous être reconnaissants ? Nous ne sommes nullement reconnaissants. Il faisait partie du système qui a imposé ces lourdes sanctions contre le peuple iranien dans le but de paralyser la République Islamique et la nation iranienne. Ils espéraient nous paralyser. Bien sûr, leur espoir n'a pas été réalisé et il ne le sera jamais parce qu'aucun ennemi ne peut paralyser l'Iran.

(Audience : Louange à Dieu ! Dieu est Le Plus Grand ! Dieu est Le Plus Grand ! Dieu est Le Plus Grand ! Khamenei est le Leader ! Mort aux ennemis de la Wilayat-al-Faqih (régime iranien) ! Mort à l'Amérique ! Mort à l'Angleterre ! Mort aux hypocrites ! Mort à Israël !)

Il dit que nous devrions être reconnaissants, mais ce n'est pas le cas et nous ne sommes nullement reconnaissants. Pourquoi devrions-nous être reconnaissants ? A cause des sanctions ? A cause de la création de Daech ? Parce que la région a été mise à feu et à sang ? Ils ont ravagé la Syrie. Ils ont ravagé l'Irak. Pourquoi devrions-nous être reconnaissants ? Devrions-nous être reconnaissants pour leur soutien à la sédition qu'ils ont créée durant les élections de l'an 1388 [2009] ? 

D'un côté, [Obama] m'a écrit une lettre exprimant son respect, sa bienveillance et sa coopération et d'un autre côté, il a ouvertement soutenu les séditieux en leur disant qu'il se tenait à leurs côtés, révélant ainsi leur intention de susciter la discorde dans notre pays. Tel est le visage véritable de l'hypocrisie. Il portait ce gant de velours pour dissimuler sa main de fer. J'ai parlé de cela à bien des reprises.

Nous ne les remercions aucunement. Nous savons ce qu'ils ont fait. Nous savons ce qu'ils font. Il dit que nous devrions remercier Obama et que nous devrions avoir peur de lui [Donald Trump]! Nous n'avons pas non plus peur de toi ! Le 22 Bahman [11 février, 38e anniversaire de la Révolution Islamique], le peuple répondra à ces menaces et déclarations dans la rue. Il montrera quelle position le peuple d'Iran adopte face aux menaces. Nous ne sommes effrayés par les menaces de personne.

Oui, nous remercions l'individu qui vient de prendre son poste [Trump]. Nous le remercions parce qu'il nous a épargné la peine de révéler la véritable nature des Etats-Unis. Ce que nous répétions inlassablement depuis plus de 30 ans – au sujet de la corruption politique, économique, morale et sociale de la classe dirigeante américaine – a été pleinement montré et manifesté par cet individu tandis qu'il révélait la vérité nue sur les Etats-Unis pendant et après les élections. A présent aussi, il montre la vérité sur les Etats-Unis avec les choses qu'il fait. Il montre ce que signifient les droits de l'homme américains – ils mettent des menottes à un enfant de 5 ans ! Tels sont leurs droits de l'homme !

Le peuple iranien a trouvé sa voie. Le peuple iranien pousse son mouvement vers l'avant et arpente ce chemin avec logique, raison et confiance en Dieu et il le fait à grande vitesse, avec de grandes capacités et beaucoup de confiance en soi. Aujourd'hui, le peuple iranien a confiance en lui-même. Notre jeunesse travaille avec confiance en soi. Nos centres et instituts académiques sont emplis de nouvelles conceptions dans le domaine de la science. Il en va de même pour l'infrastructure et divers autres domaines. Aujourd'hui, la rationalité est la priorité majeure du pays. Cependant, elle est accompagnée de confiance et de foi en Dieu l'Exalté. Nous savons avec certitude que le peuple iranien atteindra la victoire sur cette voie et qu'il réalisera ses idéaux, ses objectifs et ses désirs.

(Audience : Louange à Dieu ! Dieu est Le Plus Grand ! Dieu est Le Plus Grand ! Dieu est Le Plus Grand ! Khamenei est le Leader ! Mort aux ennemis de la Wilayat-al-Faqih (régime iranien) ! Mort à l'Amérique ! Mort à l'Angleterre ! Mort aux hypocrites ! Mort à Israël !)

Que la miséricorde de Dieu soit sur notre magnanime Imam (Khomeini) qui a clarifié les vérités au peuple iranien à propos de ces questions durant les 10 années de sa vie bénie au début de la Révolution. Vous devriez regarder les discours de l'Imam (Khomeini). L'Imam (Khomeini) a identifié les amis et les ennemis.  Il savait qui était le peuple iranien et il a identifié les objectifs. La raison pour laquelle l'Imam a répété inlassablement que nous ne devions placer aucune confiance en Satan [les Etats-Unis] et en nos ennemis et la raison pour laquelle il a dit que nous devrions faire attention à ne pas faire confiance à l'ennemi est parce qu'il connaissait l'ennemi. Bien sûr, nous faisions ces déclarations auparavant, mais aujourd'hui, elles sont publiées et tout le monde les regarde. Les “honorables” américains et leurs leçons sur les Droits de l'Homme doivent être comparés à leur réalité interne, à la manière dont ils traitent les gens, etc. Voilà ce que nous pouvons dire en considérant le présent et les déclarations de l'Imam (Khomeini).

Je prie pour que Dieu vous accorde le succès. J'espère que par la Grâce de Dieu, vous, la jeunesse, serez prêts à réaliser les grandes tâches qui vous incombent. Votre génération à de grandes tâches à entreprendre. La génération avant vous a accompli de grandes tâches, mais il y a d'autres tâches importantes que vous devez accomplir. J'espère que vous vous préparerez avec la confiance en Dieu l'Exalté et que vous accomplirez ce devoir – dont vous avez fidèlement gardé le dépôt – pour les générations futures.

Que la Paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa Miséricorde et Sa Bénédiction.


Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 12 février 2017, à la cérémonie funèbre du Cheikh Hussein 'Obaid



Transcription :

Dernier point, ce jeudi [16 février], si Dieu nous garde en vie, nous parlerons spécifiquement de la situation régionale, mais permettez-moi seulement de dire un mot à tous ceux qui, durant les dernières semaines, ont déclaré et écrit (j'ai vu beaucoup de déclarations) que le Hezbollah est inquiet, que le Hezbollah est intimidé, que le Hezbollah est effrayé. De quoi s'agit-il les amis ? Trump a pris le pouvoir. Oui, Trump est là. Et alors ? Qu'y a-t-il de nouveau ? 

Le nouveau, comme l'a dit Son Eminence le Guide Sayed Khamenei, que Dieu prolonge sa noble vie, ce qui change, c'est qu'avant, il y avait quelqu'un qui avait mis sur son visage un voile d'hypocrisie [Obama]. Un voile d'hypocrisie. Il vous parle de manière conviviale, il vous adresse ses vœux pour vos fêtes, mais que fait-il (derrière) ? Il vous impose des sanctions, il mène une guerre internationale contre vous, il fait des frappes par milliers qui ont tué des milliers de civils, il soutient et s'implique dans des guerres comme celle contre le Yémen où des centaines de milliers de personnes ont été tuées, blessées, affamées et assiégées. Il soutient des régimes despotiques comme au Bahreïn, en Arabie Saoudite et ailleurs. Il fait tout (le mal possible) et vous créé Daech, pour qu'elle salisse votre religion, votre Prophète, votre Coran, pour qu'elle répande votre sang, qu'elle prenne vos femmes captives, qu'elle démolisse votre société et vos pays. Mais il est jovial, et votre cœur est censé brûler pour lui parce que sa peau est noire.

La nouvelle chose positive, c'est que maintenant, il y a quelqu'un qui a mis l'hypocrisie de côté, et qui dit – et c'est pourquoi Son Eminence l'Imam Leader [Khamenei] a dit que nous devons remercier Trump car il a révélé à nouveau le vrai visage du gouvernement américain raciste, cruel, criminel, assassin, qui répand le sang, réprime les libertés, s'accapare les richesses des autres, complote sans cesse contre les peuples opprimés.

Merci ! Nous ne sommes pas fâchés, nous sommes reconnaissants envers Trump. Parce que depuis qu'il a pris le pouvoir, on voit le vrai visage de l'administration américaine, et les peuples dont le discernement s'était obscurci et égaré peuvent enfin le comprendre.

Quant à la peur, c'est quelque chose de révolu depuis bien longtemps (pour le Hezbollah). A tous ceux qui écrivent, discourent, pensent, analysent, je dis : [au nom] des cheveux blancs du Cheikh Hussein 'Obaid, l'un des grands fondateurs du Hezbollah en 1982, nous étions (là) en 1982, et nous sommes maintenant en 2017. En 1982, nous n'étions qu'une poignée de croyants opprimés, craignant à tout moment d'être capturés par nos adversaires. [cf Coran, VIII, 26] L'armée israélienne alors invincible occupait la moitié du Liban. 100 000 officiers et soldats israéliens étaient au Liban. 25 000 officiers et soldats américains, français, britanniques et italiens étaient au Liban [aux côtés d'Israël]. Il y avait les problèmes internes au Liban, les cuirassés New Jersey et autres dans la mer... Et nous n'étions qu'une poignée, nous et les autres membres des factions et partis résistants. Et nous n'avions pas peur. Nous n'étions pas inquiets. Nous n'avons pas hésité. Notre cause était claire et certaine. Et après, après, après, George Bush est venu, avec les armées encore une fois, avec les cuirassés, agressant des pays, poussant Israël à la guerre contre nous, mais nous n'avons pas été inquiets ni effrayés ni hésitants.

Nous avions la certitude que Dieu nous accorderait la victoire. Cette victoire que Dieu nous a promise dans Son Livre, et que l'Imam Khomeini nous a promise, au Cheikh Hussein 'Obaid, à Sayed Abbas, à la maison des frères [fondateurs du Hezbollah], lorsqu'ils sont allés voir l'Imam au début de la création du mouvement, qui leur a confirmé que le choix de la Résistance était le seul, et leur a dit de ne compter sur personne, de ne rien attendre de personne, ni de nous (l'Iran) ni de quiconque dans le monde, comptez sur Dieu et sur vous-mêmes, accomplissez les tâches qui vous incombent. Et ce jour-là, comme les documents en attestent, ce jour-là, lorsque beaucoup dans le monde arabe et islamique considéraient que le Liban était entré dans l'ère israélienne, l'Imam Khomeini a dit aux 9 personnes [du Hezbollah] présentes, dont Sayed Abbas al-Musawi (précédent Secrétaire Général du Hezbollah) et Cheikh Hussein 'Obaid : « Si vous résistez, je vois la victoire gravée sur vos fronts. »

Cette victoire qui a été réalisée en 1985 [retrait israélien au Sud du Liban], en 2000, en 2006, et se réalise aujourd'hui en Syrie, en Irak, et elle se réalisera au Yémen si Dieu le veut, ni Trump, ni son père, ni son grand-père, ni George Bush, ni son père, ni son grand-père, ni aucun de tous ces racistes ne peuvent porter atteinte au courage, à la volonté, à la détermination ou à la foi d'aucun de nos enfants, alors que dire de nos hommes (adultes) et de nos anciens. C'est pourquoi nous ne sommes nullement inquiets mais très optimistes, car lorsque la Maison Blanche est habitée par un imbécile, qui affiche (ouvertement) sa stupidité, cela constitue le début de la libération pour les opprimés dans le monde.

Que Dieu fasse miséricorde à notre grand et cher Cheikh [Hussein 'Obaid], dont nous regrettons la triste perte, et le fasse habiter son vaste paradis et le ressuscite avec les martyrs, et que la Paix de Dieu soit sur vous tous, ainsi que Sa Miséricorde et Ses Bénédictions

Iran and Hezbollah respond to Donald Trump

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Since his election campaign, Donald Trump has not hidden his fierce hostility to the international deal on Iran's nuclear program, calling it the worst of the agreements in history and promising to dismantle it. On February 2, 2017, following a conventional ballistic missile test by Iran that did not contravene the agreement, Trump said in a Tweet that Iran, as a dissipated student, had been “formally warned” and should be grateful for the horrible deal with Tehran by the Obama administration. On February 3, new US sanctions were announced by the US Treasury Department. And on February 6, in an interview, Trump declared Iran the number one terrorist state.

Sayed Ali Khamenei never concealed the fact that he considered the diplomatic efforts of the Rouhani administration vain, convinced that the United States were not sincere in their approach and would renounce their commitments. Iran had already denounced several times violations of the letter and spirit of the agreement by the United States under Obama, and is now threatened with new sanctions and even aggression, which can only strengthen a nation that has been submitted to 38 years of international and unsuccessful wars aimed at destroying the Islamic Republic, and is now a regional power that cannot be ignored. Tehran, which in addition to its traditional allies, Syria and Hezbollah, now has two major strategic allies, Russia and China, has responded with its own sanctions against the United States, and by a message of the Supreme Leader.


As for Hezbollah, which also became a first-class armed force after its victories against Israel and against the Daech
nebula in Syria, it certainly constituted, with Iran, the main subject of discussion of the meeting between Trump and Netanyahu on February 15. Sayed Hassan Nasrallah also wanted to send a small message to Donald Trump before its holding.

Sayed Hasan




Speech by Ayatollah Khamenei, the Leader of the Islamic Revolution, in a meeting with commanders and personnel of the Air Force of the Islamic Republic of Iran Army, on February 7, 2017 

The meeting was held on the occasion of the historic pledge of allegiance of Air Force officers to Imam Khomeini on the eve of the triumph of the Islamic Revolution.


Transcript : 

[...] A Quranic ayah in holy Sura Noor says, “Their deeds are like a mirage in sandy deserts, which [the man parched with thirst] mistakes for water.” Like a mirage, a thirsty individual mistakes a piece of dry land for water. Later on when he gets closer, he sees that there is nothing: “Until when he comes up to it, he finds it to be nothing: But he finds God ever with him” [The Holy Quran, 24: 39]. He sees that there is nothing. Pinning one’s hope on shaitans is like this. Pinning one’s hope on materialistic and satanic powers is like this.

Employing reason and adopting a reasonable approach on different matters – matters related to diplomacy, management of domestic affairs in the country, resource provision, knowledge, industry and other such areas – is a necessary task, but trusting shaitans and trusting those individuals who are opposed to the essence of your existence is a grave mistake.  A power that cannot endure and accept the essence of the Islamic Republic’s existence and the essence of Islamic power cannot be trusted and relied on: “Like a mirage in sandy deserts, which [the man parched with thirst] mistakes for water.”


This is a statement that each and every one of us should keep in mind forever. Each and every person among the people of Iran should keep this in mind. You should try and work hard, you should show innovation, you should bring your real and God-given power to the arena and you should move forward with reliance on God and on His assistance and then God will help. However, if you sit and wait for Shaitan – the Great Shaitan – to come and help, then the ayah “Like a mirage in sandy deserts, which [the man parched with thirst] mistakes for water” will come true because no good comes from Shaitan.


Now, the gentleman that has recently taken office in the United States says that we should be grateful to America and to Obama administration. Why should we be grateful? We are not grateful at all. He was part of the same system that imposed those heavy sanctions on the people of Iran with the purpose of paralyzing the Islamic Republic and the Iranian nation. They hoped to paralyze us. Of course, their hope was not fulfilled and it will never be fulfilled because no enemy can paralyze Iran. He says that we should be grateful, but this is not the case and we are not grateful at all. Why should we be grateful? Because of sanctions? Because of creating DAESH? Because of setting fire to the region? They set Syria on fire. They set Iraq on fire. Why should we be grateful? Should we be grateful because of supporting the fitna that they created during the elections of the year 1388 [2009]?


On the one hand, he wrote a letter to me expressing his respect, kindness and cooperation and on the other hand, he supported the seditionists openly saying to them that they had stood behind them, thus revealing their intention to provoke fitna in the country. This is the true face of hypocrisy. He was wearing that velvet glove to cover his iron fist. I have spoken about this many times.


We do not thank them at all. We know what they have done. We know what they were doing. He says that we should thank Obama and that we should be afraid of him [Donald Trump]! We are not afraid of you either! On the 22nd of Bahman [February 11th], the people will respond to these threats and statements on the streets. They will show what position the people of Iran adopt in the face of threats. We are not afraid of anyone’s threats either.


Yes, we thank to the mister who has taken office recently. We thank him because he saved us the trouble of revealing the true nature of America. What we having been saying repeatedly in the past 30-plus years – about political corruption, economic corruption, moral corruption and social corruption in the ruling apparatus of America – was fully displayed and manifested by that mister as he revealed the naked truth about America during and after the elections. In the present time too, he is showing the truth about America with the things that he is doing. He is showing what American human rights means- they put handcuffs on a five-year-old kid- this is their human rights!


The people of Iran have found their path. The people of Iran are pushing their movement forward and taking this path with logic, reason and reliance on God and they are doing so at great speed and in a self-confident manner. Today, the people of Iran trust themselves. Our youth are working with self-confidence. Our academic organizations and institutes are filled with new thoughts in the area of science. The same is true of the area of infrastructure and various other areas. Today, rationality is the first important issue in the country. However, it is accompanied by reliance on and trust in Allah the Exalted. We know that the people of Iran will surely achieve victory on this path and that they will attain their ideal results and desires.


God’s mercy be upon our magnanimous Imam (r.a.) who clarified the truths about these matters for the people of Iran during the 10 years of his blessed life in the beginning of the Revolution. You should look at Imam’s (r.a.) speeches. He identified the friends and the enemies. He knew who the people of Iran were and he identified the goals. The reason why Imam (r.a.) said over and over again that we should not trust Shaitan and the enemy and the reason why he said that we should beware of trusting the enemy was that he knew the enemy. Of course, we used to make these statements, but today they are on the screen and everyone is watching it. The behavior of that gentleman reveals what the true nature of America is and of the comments that they make about human rights, philanthropy and other such matters. This is what we can obtain from this situation and from deliberating on Imam’s (r.a.) statements.


I hope that the Lord of the worlds bestows success on you. I hope that by Allah’s favor, you youth will be prepared so that you can carry out the great task that befalls you. Your generation should carry out a great task. The generation before you accomplished great tasks, but there are other important tasks that you should accomplish. I hope that you will prepare yourselves with reliance on Allah the Exalted and that you will deliver this duty – which you have held in trust – to future generations.


Greetings be upon you and Allah’s mercy and blessings.

Speech of Secretary General of Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, on February 12, 2017, during the funeral of Cheikh Hussein 'Obaid



Lastly – on Thursday [February 16], if God keeps us alive, we will speak specifically about the regional situation, but allow me only to say a word to all those who have declared and written in the last weeks… (I have seen many statements) that Hezbollah is worried, that Hezbollah is intimidated, that Hezbollah is frightened. What is it about, friends? Trump took power. Yes, Trump is here. So what? What's new?

The new, as said His Eminence the Guide Sayed Khamenei, may God prolong his noble life. What changes is that before, there was someone who had put on his face a veil of hypocrisy [Obama]. A veil of hypocrisy. He speaks to you in a convivial way, he sends you his greetings for your holidays, but what does he do? He imposes sanctions on you, he wages an international war against you, he makes thousands strikes that have killed thousands of civilians, he supports and becomes involved in wars like the one against Yemen where hundreds of thousands of people have been killed, wounded, starved and besieged. He supports despotic regimes such as Bahrain, Saudi Arabia and elsewhere. He does all (evil) and creates Daech for you, so that it may sully your religion, your Prophet, your Qur'an, that it may shed your blood, take your women captive, demolish your society and your countries. But he's jovial, and your heart is supposed to burn for him because his skin is black.

The new positive thing is that now there is someone who has put hypocrisy aside, and who says – and that is why His Eminence the Imam Leader [Khamenei] said, we should thank Trump because he revealed again the true face of the racist, cruel, criminal, murderous American government, which spills blood, represses liberties, seizes the wealth of others, plots unceasingly against the oppressed peoples.

Thank you! We are not sorry, we are grateful to Trump. Because since he took power, the real face of the American administration has been revealed, and the peoples whose discernment has been obscured and misled can finally understand it.

As for fear, it is something long gone (for Hezbollah). To all those who write, discourse, think, analyze, I say [in the name] of the white hair of Sheikh Hussein 'Obaid, one of the great founders of Hezbollah in 1982 : We were here in 1982, and we are now in 2017. In 1982, we were only a handful of oppressed believers, fearing at any time to be captured by our opponents [Cf. Quran, VIII, 26]. The invincible Israeli army occupied half of Lebanon. 100,000 Israeli officers and soldiers were in Lebanon. 25,000 US, French, British and Italian officers and soldiers were in Lebanon [along with Israel]. There were the internal problems in Lebanon, the battleship New Jersey and others in the sea... And we were only a handful, we and the other members of the factions and resistant parties. And we were not afraid. We were not worried. We did not hesitate. Our cause was clear and certain. And after, after, after, George Bush came, with the armies again, with the battleships, aggressing countries, pushing Israel to war against us, but we were not worried nor frightened nor hesitant. We had the certainty that God would grant us victory.

This victory that God promised us in His Book, and which Imam Khomeini promised us, to Sheikh Hussein 'Obaid, to Sayed Abbas, to the House of the brothers [founders of Hezbollah], when they went to see the Imam at the beginning of the creation of the movement, and he confirmed to them that the choice of the Resistance was the only one, and told them not to count on anyone, to expect nothing from whoever in the world, nor from us [Iran], but to rely on God and on yourselves, carry out the tasks that are incumbent on you.

And on that day, as the documents testify, on that day, when many in the Arab and Islamic world considered Lebanon to have entered the Israeli era, Imam Khomeini told the 9 [Hezbollah] people, including Sayed Abbas al-Musawi (former Secretary General of Hezbollah) and Sheikh Hussein 'Obaid: “If you resist, I see victory engraved on your foreheads.”

This victory was achieved in 1985 (Israeli withdrawal in southern Lebanon), in 2000, in 2006, and is being realized today in Syria, in Iraq, and it will be realized in Yemen, God willing. Neither Trump nor his father nor his grandfather, neither George Bush, nor his father, nor his grandfather, or any of these racists, can infringe upon the courage, will, determination or faith of any of our children, so what about our men (adults) and our elders ?

That is why we are not at all worried but very optimistic, because when the White House is inhabited by a fool who (openly) displays his stupidity, this is the beginning of liberation for the oppressed in the world.

May God have mercy on our great and dear Sheikh, whose sad loss we regret, and may He make him dwell in His vast paradise, and raise him up with the martyrs, and let the peace of God be upon you all, His Mercy and His Blessings.
 

De Zyed et Bouna à Théo : les émeutes reprennent malgré 12 ans d’immobilisme

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Le 14 février 2017




Par Ramin Mazaheri

Selon une phrase fameuse du héros communiste et « Che Guevara africain », Thomas Sankara, « Un soldat sans formation politique et idéologique n'est quun criminel en puissance. »


La police française a une idéologie, parce que tout le monde en a une : seuls les apathiques finis ou les plus endoctrinés prétendent ne pas en avoir.

Je vais être franc : je n’ai pas fréquenté l’académie de police française ni lu leurs manuels de formation donc je ne peux pas être catégorique, mais l’idéologie utilisée pour endoctriner la police française est clairement le « Nationalisme Blanc ».

La preuve n’est pas le ouï-dire ou simplement mes reportages de seconde main depuis la France : 52% des policiers et des soldats ont voté pour le Front national en 2015.

Selon les estimations, 60% des policiers actifs voteront pour Marine Le Pen ce printemps, soit plus du double des sondages électoraux actuels.

Cela est totalement hors norme pour la société française, et demande une explication.

Pour ceux qui ne le savent pas, le Front national est un parti d’extrême-droite. Je les appellerais « nazis », parce qu’ils sont effectivement « nationalistes » culturellement et « socialistes » économiquement. C’est vraiment dommage que nous ne puissions plus utiliser le terme « nazi », sauf pour parler de l’histoire – nous ne faisons qu’obscurcir notre réalité commune en refusant d’utiliser des définitions politiques assez simples.

Quoi qu’il en soit, dans une société normale, si un gouvernement apprenait que les 3/5 de la police soutiennent des fascistes d’extrême droite, ils réagiraient immédiatement.

Ils dilueraient une force si extrémiste avec un afflux énorme de travailleurs gouvernementaux de mentalité différente. Ils changeraient immédiatement les procédures de formation, les manuels, la culture du lieu de travail et mèneraient une campagne publique affirmant : « Mea culpa – nous avons un problème majeur avec nos policiers. »

La France ne le fait pas et ne le fera pas, et nous devons nous demander pourquoi : selon moi, c’est parce que le Nationalisme Blanc est le fondement même de la société française.

Le Nationalisme Blanc est aussi le fondement sociopolitique des pays impérialistes que sont les États-Unis et l’Angleterre.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres idéologies importantes en jeu dans ces trois pays, mais il est clair que le socialisme n’en est pas la base, ni la démocratie, ni la religion, ni le libertarianisme... seul le Nationalisme Blanc convient, parce que les vrais capitalistes ne se soucient que de la couleur de l’argent.

Le Nationalisme Blanc a clairement été la philosophie sous-jacente qui a soutenu et s’est propagée pendant des siècles de colonialisme, deux guerres mondiales et même dans le néo-colonialisme d’aujourd’hui.

Je n’exagère pas, et je ne fais pas le gauchiste gnangnan : les Noirs ont été réduits en esclavage et les Indiens décimés en raison du pouvoir nettoyant du « Nationalisme Blanc ».

Trump est au fond, malgré tous ses aspects non-traditionnels, un Nationaliste Blanc : « l’Amérique d’abord », il faut comprendre l’Amérique blanche.

Vous savez que c’est vrai, et je ne blâme personne pour les réalités historiques. Les non-Blancs partout dans le monde savent aussi que c’est vrai.

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Mais la France a volé sous le radar un certain temps

Le monde ne savait pas vraiment que les Français à l’intérieur de la Franceétaient des Nationalistes Blancs, jusqu’à la rébellion nationale de 2005 (l« émeute » de certains est une « révolte» pourd’autres).

Cela a vraiment secoué la vision de la France dans le monde et ce n’est pas non plus une exagération – l’image de la France a subi un coup majeur.

« Mais ils croient en ‘la liberté, l’égalité et la fraternité’, n’est-ce pas ? » Personne n’a pu encore croire cela après 2005, et personne ne le croit certainement plus aujourd’hui.

La révolte de 2005 a révélé le fait que la France a une large sous-classe non blanche dont l’avenir est totalement bloqué en raison du racisme institutionnel.

Il est important de savoir pourquoi le Nationalisme Blanc de la France a constitué une telle surprise mondiale. Après tout, nous connaissions l’Apartheid, Jim Crow, les réserves indiennes / aborigènes, etc.

La réponse rapide est : jusqu’au milieu des années 1970, la France n’avait pas de vraies minorités non-blanches à opprimer systématiquement.

Avant cela, ce que la France avait était surtout une masse de travailleurs étrangers, deshommes seuls avec des compétences. Certains se sont mariés et intégrés, bien sûr.

Mais la société française a vraiment changé – avec l’incitation des grandes entreprises, et peut-être pour les valeurs humanitaires réelles qu’ils ont invoquées – avec l’adoption du « Regroupement familial ». Cela a surtout permis à des épouses et des enfants d’immigrer en France pour rejoindre leurs maris y travaillant légalement. Cela a créé un changement majeur parce que ça a amené des « villages entiers » en France.

Cela s’est également produit au milieu d’une récession mondiale, puis de plus de 30 ans de néolibéralisme qui ont ravagé le niveau de vie de chaque travailleur français.

Et même si c’était certainement la bonne chose à faire que de permettre aux familles d’être réunies, cela a mis le modèle français à l’épreuve en ce qui concerne la tolérance et leur modèle d’assimilation au lieu d’une intégration.

Considérant le traitement de la France envers les non-Blancs hors de France, miser sur sa tolérance était un pari plutôt téméraire.


Le racisme inhérent au modèle français, si manifestement évident dans ses colonies étrangères, a duré une seule génération lorsqu’il a été appliqué à l’intérieur : en 30 ans, le temps qu’il faut à un adulte pour atteindre complètement la maturité, le système a explosé sous le poids du racisme, de l’hypocrisie et de l’oppression capitaliste.

Vous avez eu la révolte de 2005, et la vapeur a été relâchée, mais le racisme, les avenirs bloqués et la brutalité policière sont restés les mêmes.

Ou blâmons donc la victime avec une déchirure rectale de 10 cm

C’est assez terrible. Ça a nécessité une chirurgie d’urgence majeure – il pourrait resterhospitalisé pendant 2 mois. Il pourrait avoir des problèmes permanents d’incontinence.

Quel genre de policier viole quelqu’un avec sa matraque ? A vomir.

Quel genre de policier se tient là et observe la scène ? Eh bien, ils crachaient aussi sur lui, l’appelant par des noms racistes et le battant dans la région génitale.

Je parlais à un ami arabe d’ici de 50 ans et je lui ai dit à voix basse : « Ce gars aurait pu être un de vos fils. »

Il a immédiatement baissé les yeux – je ne sais pas pourquoi… horreur, honte, inquiétude – et a dit : « Oui ».

Ce gars est un Noir de 22 ans nommé Théo.

Les policiers ont dit qu’ils répondaient à des appels dénonçant du trafic de drogue dans la région : Théo travaille avec des groupes de jeunes et a un casier judiciaire vierge.

Les policiers ont dit qu’ils l’ont arrêté parce qu’ils pensaient qu’il était un étranger en situation illégale : Théo est français.

Le profilage racial est légal en France. C’était la seule promesse de campagne faite par Hollande aux communautés musulmane, noire et immigrée, un autre rétropédalage de Hollande, qui a laissé tomber ses semi-efforts en juillet dernier.



La grande nouvelle est que la France est un de ces systèmes extraordinaires et parfaits appelés « démocratie occidentale », où il y a donc des instances de contrôle et de contrepoids pour empêcher que ce racisme soit formalisé et enraciné !

Dommage que les juges soient également racistes : le Conseil constitutionnel a déclaré le mois dernier que le profilage racial est une tactique légale.

On savait que Théo était une affaire lorsque Hollande vint lui rendre visite à l’hôpital. C’était une sorte de mea culpa.

Mais ensuite, l’enquête sur les actions des policiers a conclu que le pantalon de Théo avait « glissé de lui-même » et qu’il avait été sodomisé « par accident ».

Ils l’ont vraiment fait... ils ont réellement, effectivement donné publiquement cette version des faits.

C’est alors que les émeutes ont empiré.

C’est déjà assez grave que des gens soient violés avec une matraque de police, mais être ensuite forcés d’accepter un tel mensonge ?! Être forcés de réaliser que le système ne fera rien, ne peut rien faire, ne veut rien faire ?

C’est alors que les gens se fâchent pour que la police réponde de ses actes d’une manière ou d’une autre.

Cela m’a rappelé les « émeutes » de 2005 : Quand ont-elles réellement atteint leur paroxysme ? Quand les policiers ont estimé qu’il était nécessaire de tirer des gaz lacrymogènes dans une mosquée... en plein Ramadan. Encore une fois, ajoutant l’injure aux blessures.

(Note : Le torchon de droite Le Figaro semble maintenant essayer de supprimer ce fait de l’histoire en l’appelant une « rumeur », même si l’ancien ministre de l’Intérieur Sarkozy l’a admis à l’époque: « Et la rumeur voulait également qu'une grenade lacrymogène ait explosé au sein de la mosquée de Clichy-sous-Bois, lancée par la police. En plein ramadan… »)

Je ne sais pas si nous allons voir un autre 2005. Mais depuis une semaine, ces « émeutes » se produisent presque chaque nuit, et elles se répandent maintenant à l’extérieur de Paris.

En 2005, elles ont été déclenchées par la mort de deux adolescents victimes du harcèlement policier – cette situation est différente, mais assez brutale et répréhensible.

Dans mon travail pour Press TV, j’ai appelé la « Brigade Anti-Négrophobie » pour une entrevue. Je n’ai vu aucun média français faire de même. Hé, les Iraniens ont laissé partir tous les Noirs et les femmes quand ils ont pris l’ambassade américaine à Téhéran– appelez-nous, à Press TV, biaisés en faveur des opprimés.

J’ai rencontré pour la première fois leur porte-parole, Franco Lollia, lors d’une manifestation de soutien à un Rom qui avait été brutalement battu. Franco est noir et Français, mais son nom veut dire « Français » en latin, et les Roms ne sont pas noirs.

Quoi qu’il en soit, Franco connaît le score. Il était donc, à juste titre, totalement intransigeant dans son analyse. Il n’était pas non plus en colère, ni surpris. Pourquoi devrait-il l’être? Est-ce que quoi que ce soit dans ce qu’il a dit est inexact ou nouveau ? (Le même type de viol s’est aussi produit en octobre dernier) :

« C’est une humiliation massive... une tentative de dégrader tous les non-Blancs... d’enlever notre dignité, notre respect de soi et notre virilité... cela arrive tout le temps... harcèlement quotidien... il a eu la chance de ne pas avoir été tué comme tant d’autres... montrant que les Blancs ont le contrôle... la définition du ‘néo-colonialisme’... machine de police massive... suprématisme blanc... ne croyez jamais que c’est un pays de droits de l’homme. »


La meilleure déclaration est celle que j’ai utilisée pour Press TV : « La société française d’aujourd’hui n’est même pas près d’admettre que leur véritable objectif est d’envoyer ce message : ‘Nous, les Blancs, contrôlons tout.’ ».

2005 était il y a 12 ans, d’après mon calendrier

La France n’est, en effet, pas près de faire une telle admission. Pas... même... près.

Passons à l’autre extrême : la France ne peut pas non plus dire qu’elle n’avait aucune idée qu’une telle question existait.

Peut-être qu’en 2005, c’était en quelque sorte plausible ? Il s’agit d’un pays à prédominance rurale, et oui, il y a un kebab dans chaque village, mais on peut croire que certains Français ont été véritablement surpris de la situation appauvrie et marginalisée des non-Blancs à Paris ou à Marseille.

Mais en 2017, ils ont tous été mis au courant. Le monde entier le sait.

Et qu’est-ce qui a changé depuis 2005 ?

Eh bien, il devrait être tout à fait évident que nous avons eu les émeutes de 2005, puis la réponse du Nationalisme Blanc dur, le dénigrement ouvert de la culture « ghetto », la banalisation officielle de l’islamophobie... puis l’arrivée du terrorisme autochtone en 2012, du terrorisme étranger en 2015, la France en tant que fournisseur national n° 6 de terroristes en Syrie.

Certains d’entre vous ne veulent pas aller dans cette direction, je peux le prédire... vous ne pouvez pas voir le cheminement et faire les connexions simples....

Très bien, parlons donc des certitudes : après 2005, crier haro sur les non-Blancs est devenu une énorme manne politique gagnante, l’islamophobie est devenu le courant dominant.

Sarkozy a pris le pouvoir sur ça, Hollande aussi et maintenant Le Pen ou Fillon vont gagner en faisant la même chose.

C’était – je dirais – en 2012, lorsque le « socialiste » Hollande faisait campagne sur l’islamophobie... c’est alors qu’il est devenu acceptable de soutenir ouvertement le Front national. Avant cela, beaucoup d’électeurs avaient peur de l’admettre.

Peut-être que je suis trop sévère ? Peut-être que 12 ans ne suffisent pas au gouvernement – c’est-à-dire à la société – pour régler ce problème culturel du racisme ?




Certes, l’adoption de lois anti-burka, les lois anti-burqini, les ministres appelant les femmes portant le voile des « nègres qui soutiennent l’esclavage »... rien de tout cela ne visait à corriger le problème culturel. Ce n’était que davantage de Nationalisme Blanc, après tout, qui ne pouvait qu’accroître le manque d’unité.

Peut-être que 12 ans ne suffisent pas pour que le gouvernement – c’est-à-dire la société – résolve les problèmes socio-économiques à propos desquels les non-Blancs sont si en colère ?

Depuis que l’austérité a pris le contrôle en 2009, ce sont les non-Blancs qui perdent en premier. Allez, ce n’est pas du cynisme, c’est de la politique (occidentale, démocratique, capitaliste).

Je pourrais mettre en hyperlien des dizaines de rapports détaillant des cas spécifiques de l’état qui s’aggrave toujours davantage de la banlieue parisienne à forte population immigrée, mais il suffit d’utiliser votre moteur de recherche préféré si vous êtes intéressé.




Parlez de
TomSankà Mohammad – Coco, tu m’entends ?

Revenons à Thomas Sankara, et les vraies personnes de gauche doivent revenir encore et encore à Sankara, parce que les communistes doivent examiner ce qui a marché afin de pouvoir gagner à nouveau.

Sankara est le type de modèle que ces jeunes noirs devraient étudier à l’école française, puisqu’il était probablement LE prototype de leader moderne... et il l’a fait en français.

Sankara a mené la révolution communiste au Burkina Faso en 1983. Le rejet de la dette, le refus des prêts étrangers, les programmes d’éducation, la redistribution des terres, les programmes de santé, le féminisme – eh oui, c’est ce que les communistes font quand ils ont leur chance.

Le gars jouait aussi de la guitare dans un groupe de jazz fusion, a donné au Burkina Faso son nom actuel (il signifie « Pays des hommes intègres ») et a visité Harlem, où il a donné un tel discours que vous pouvez toujours acheter des T-shirts de Sankara dans la 110e rue aujourd’hui.

Il était sur le point de reprendre la cape du chef panafricain à Kadhafi. Au lieu de cela, il est mort à 37 ans... avec 350 dollars dans son compte, deux guitares et une petite maison qu’il n’avait pas fini de payer.

La France ne veut pas déclassifier ses archives, mais les Français l’ont fait assassiner, rien moins que par son meilleur ami, Blaise Compaoré. Après 27 ans de dictature pro-française, et de démantèlement des avancées communistes du Burkina Faso, Compaoré a finalement été renversé. Il a trouvé refuge en Côte d’Ivoire, capitale de la France néocoloniale.

Mais Thomas Sankara n’est pas quelqu’un dont les professeurs français aiment parler. Ils préfèrent parler des colonialistes, des militaires et de toutes les statues du 18e siècle payées par des salaires d’esclaves impayés... des gens qui étaient presque tous des Nationalistes Blancs.



Criez « politiquement correct » et « victime de leur temps » tout votre saoul, mais vous ne pouvez pas changer ce fait.

Les fantassins du Nationalisme Blanc

La révolution du politiquement correct a contribué à saper le nationalisme mesquin, et c’est une véritable réussite, mais une chose à laquelle les personnes de gauche occidentales d’aujourd’hui ont tout simplement beaucoup de mal à faire, c
est de rejeter courageusement leur militarisme domestique.

Le Nationalisme Blanc exige un militarisme constant, après tout : militarisme et vigilance contre la contamination culturelle, les mariages mixtes, les impuretés religieuses, etc.

Ce n’est pas seulement les soldats : personne n’appellerait la vendue Rachel Maddow de la MSNBC une vraie personne de gauche, mais aux États-Unis, elle passe pour l’être. Pourtant, Al-Jazeera a souligné que son livre est rempli d’odes à l’armée américaine.
Dans des endroits comme les États-Unis, vous devez simplement « soutenir nos troupes » .

En France, ce n’est pas seulement le système judiciaire qui ne condamne jamais un policier d’un crime dont la victime est brune ; le critiquer est tout aussi inouï qu’aux États-Unis.

Les journalistes d’ici ont rapporté l’absurde affirmation que le viol était « un accident » sans la moindre ironie ! Sans la moindre question ! Quand les journalistes sont comme ça, imaginez simplement comment les politiciens s’alignent en rangs !

Tout Français de gauche – mais pas seulement – doit exiger une réforme majeure d’une force de police française qui soutient clairement le fascisme, qui est remplie de racistes et qui agit au-dessus de la loi.

Soutenez les policiers de France et, comme le prouve le chiffre de 60%, vous soutenez les Nationalistes Blancs.

Je ne soutiens PAS les policiers français le moins du monde, parce qu’ils mènent cette guerre brutale à l’intérieur. Les policiers français sont des soldats ; mettons-nous d’accord sur cela – ils sont une « armée intérieure ».

Si vous ne les avez jamais vus de près, je peux attester que la police française est armée jusqu’aux dents et couverte de protections de football américain.



Ils vont toujours par quatre. Pourquoi? « Au cas où ils veulent jouer aux cartes », selon la plaisanterie ! La véritable raison est pour leur sécurité – parce que 10 kilos d’armes et de munitions ne suffisent pas – mais le résultat réel est une intimidation accrue, la pensée de groupe et le dévouement à l’omerta de la loi du silence de la police.

Les policiers anti-émeutes, portant des boucliers, utilisant des gaz lacrymogènes, déployant des canons à eau, fouillant tout le monde et leurs sacs, sont clairement de tolérants amoureux de la liberté d’expression, et ils sont heureux de vous arrêter si vous essayez d’en faire usage pendant l’état d’urgence, même si vous êtes un hippie blanc et pas un brun.

La police française n’est pas appelée les « Gardiens de la révolution », comme à Cuba ou en Iran, parce qu’elle n’a pas de révolution à garde.

Nous devons être très clairs sur ce qui est gardé par les policiers de la France : c’est une révolte du 18ème siècle, capitaliste, antiféministe et esclavagiste contre la monarchie qui a explicitement dit que les droits de l’homme ne sont que pour les propriétaires terriens.

Elle a cessé d’être révolutionnaire en 1848. La France était en avance sur la lancée nationaliste, donc mettons-nous tous d’accord sur le fait qu’en 1917, le monde entier était passé à des questions plus progressistes.

Mais pas la France – le salafisme de 1789 est toujours la voie fondamentaliste en vigueur ici.

Rejetez le communisme en 2017 – une vraie gauche dépourvue de racisme et de capitalisme – et qu’est-ce qui vous reste ? Vous avez un centre qui a prouvé qu’il est totalement bidon et dépourvu de cœur et de cerveau, et une aile droite qui, dans les nations occidentales, est ce même Nationalisme Blanc d’avant même 1789.

Purée, les choses vont si mal en Occident que les vraies personnes de gauche en viendraient à espérer que les Trump et Marine Le Pen parviennent effectivement au pouvoir, donnent quelques coups de clé anglaise à la doxa « Il n’y a pas d’alternative » du néolibéralisme qui règne depuis 30 ans, et créent assez de divisions ethniques pour que les gens comprennent ENFIN que seule la vraie gauche peut ou devrait être au pouvoir.

Sous le communisme, la police est endoctrinée – bien, je l’avoue, et je l’ai vu à Cuba.

Mais ils sont endoctrinés avec l’idée que la classe, pas la couleur, est ce qui importe ; avec l’idée que la partie du pays dont vous venez n’est pas importante, et que ce qui est important, c’est que nous sommes tous unis dans la lutte ; avec l’idée que l’inégalité est dangereuse et mauvaise ; avec les idées que le racisme, le nationalisme et le capitalisme sont arriérés, réactionnaires, dangereux, contre-productifs, immoraux.

Oh, ces terribles policiers communistes ! Nous devrions certainement les faire ressembler à ceux de la France, non ?

« L’ère des Lumières » conjuguée avec la négation de l’existence du Nationalisme Blanc signifie que vous vivez dans le passé, et il y a un prix à payer pour la confusion. Malheureusement, ce prix est principalement payé par les non-Blancs.

Chaque nuit, la France est illuminée des voitures et des poubelles en feu qui ont été incendiées par leur sous-classe opprimée, leur sous-race.

On dirait une révolution... et elle est dirigée contre le Nationalisme Blanc.

La White Trash Revolution (WTR – révolution de la racaille blanche) va battre en brèche cette dernière revendication ethnique pour plus de droits, tout comme elle a gagné dans le Brexit et avec Trump... mais la WTR va un jour se transfigurer en une simple Trash Revolution (TR – révolution de la caillera).

Et c’est là que ça va vraiment décoiffer.

Harcèlement judiciaire : la Mission laïque française déboutée en diffamation

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Voir les jugements de décembre 2015 et décembre 2016 en Annexes






Le 9 septembre 2015, j’ai publié sur mon blog le récit détaillé d’une affaire m’opposant à la Mission laïque française (MLF), que j’attaque aux prud’hommes pour rupture abusive de contrat dans des conditions particulièrement violentes en 2013, alors que j’exerçais comme enseignant dans un des établissements de son réseau au Caire – la Misr Language Schools. La Mission laïque, qui n’avait jamais répondu à mes instances multiples entre mars 2013 et juillet 2015, s’est manifestée dès le 5 octobre, mettant en demeure Google (propriétaire de la plateforme Blogger) et moi-même de supprimer cet article sous peine de mesures « répressive[s] » – en vain. J’ai répondu à leur courrier comminatoire par un nouvel article.
 
Le 4 novembre 2015, la Mission laïque française a mis ses menaces à exécution et m’a intenté un procès en diffamation au Tribunal des Référés, instance d’urgence, ce qui ne m’a laissé qu’une dizaine de jours pour constituer avocat et produire mes preuves. J’ai pu le faire à coût drastique – un marathon d’une semaine et 2 600 euros en frais d’avocat[1]. A la diffamation, s’ajoutaient des accusations grotesques de violation de la vie privée pour avoir publié une photo de la direction de la MLF issue de son propre site (sic), et de violation de la propriété intellectuelle pour ma reprise caricaturale d’un logo, non retenues. Mais suite à l’audience du 17 novembre, j’ai tout de même été condamné à payer 2 500 euros (1 000 pour le préjudice et 1 500 pour le remboursement des frais de justice, au lieu des 12 500 réclamés par la MLF), et à supprimer un mot du titre du premier article, et quelques lignes d’un autre article assigné par la partie adverse (au lieu de la suppression totale desdits articles qu’elle demandait), avec une astreinte de 200 euros par jour de retard, par site et par article si je ne m’exécutais pas. Je me suis exécuté.



Le jugement du Tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand du 8 décembre 2015 ne faisait aucune mention de l’offre de preuves conséquente que j’avais pu réunir, et considérait comme diffamatoires des termes qui ne faisaient que résumer et commenter le contenu des articles, tout aussi étrangement ignoré. Dans Les marchands de soupe de la M*** laïque française, le terme « mafia » a été considéré diffamatoire dans le titre, abusivement assimilé à « une organisation criminelle mondialement connue » (la mafia italienne) par la MLF, interprétation validée par le jugement, comme s’il s’agissait d’un nom propre, alors qu’il s’agit d’un nom commun pouvant notamment désigner tout agissement peu scrupuleux en réunion ; de plus, le corps de l’article dénonçait un « établissement [qui] joue sur l’impunité en pensant que s’il existe un litige avec un salarié, il sera traité par la juridiction égyptienne, et avec une efficience toute relative et un impact très réduit en France », et soulignait la nécessité d’une action « pour fragiliser tout ce système qui, ignorant la loi, fonctionne finalement comme un système mafieux, au sens opaque et privilégiant des intérêts particuliers. » Lesdits procédés de la Misr Language Schools, de la MLF et de l’Ambassade de France au Caire, qui auraient pu me coûter la vie, étaient très largement détaillés. Mais rien de tout cela n’a été jugé diffamatoire.
 

https://3.bp.blogspot.com/-vi5BEsVKGfA/WFNui6DnotI/AAAAAAAACZA/qOWpoyHMpvkUb5y3iP6h9ipAp4de7Ou7wCLcB/s1600/Mafia%2Bla%25C3%25AFque%2Bfran%25C3%25A7aise%2Bcensur%25C3%25A9.png 

 « Caricature déplacée détournant le logo de la MLF, en violation de la propriété intellectuelle»




Dans l’article M*** et néo-colonialisme : la M*** laïque française au Liban, qui reproduisait, après une brève introduction, une pétition de parents d’élèves indignés du Grand Lycée Franco-Libanais (GLFL, appartenant au réseau Mission laïque française), en plus de « mafia », le terme « malversations » a été considéré diffamatoire, mais nullement l’accusation des parents selon laquelle « le budget du GLFL présenté au Ministère de l’Education au Liban ne représente pas le budget réel tel que consolidé par la MLF, [et] le GLFL génère des revenus externes au budget, non déclarés au Ministère, estimés à environ 400.000 dollars annuellement ! Le poste de dépenses budgétaires intitulé ‘Indemnités au Propriétaire’, autrement dit les montants transférés à la MLF et qui par conséquent ne sont pas alloués au fonctionnement du GLFL, est passé de 300.000 dollars en 2010/2011 à 1.5 million de dollars en 2014/2015, soit une augmentation de [400%] sur cinq ans ! […] La MLF a refusé de nous fournir le bilan comptable de l’année 2014/15 (les dépenses effectives), contrairement à ce que stipule la loi libanaise. […] A deux reprises, la MLF a refusé d’appliquer la décision du ministre libanais de l’éducation, malgré des rappels répétés de la part des autorités libanaises. Les journaux au Liban ont pointé du doigt ces comportements qui rappellent le temps du colonialisme, où une association fait fi des décisions du pouvoir exécutif. La MLF ne s’est soumise à cette décision qu’après un jugement du juge des référés. » Cette affaire avait bien sûr été relayée dans la presse libanaise. Ne seraient-ce pas là des malversations ?

Les termes « menaces et chantage contre les parents, violences psychologiques contre les enfants » ont été considérés diffamatoires dans mon introduction, mais nullement, dans le corps de l’article, la dénonciation de « pressions sur les parents d’élèves […], sur les élèves eux-mêmes (des enfants du primaire sont rentrés à la maison en pleurs accusant leurs parents de vouloir fermer l’école : une circulaire scandaleuse avait été distribuée aux élèves sans enveloppe) », de « menaces directes envers nos enfants [et] d’abus de pouvoir sur personnes fragiles », de « menaces en totale opposition avec la convention des droits de l’enfant, la déclaration universelle des droits de l’homme et les principes républicains ». Où est la cohérence ?


La mention « l’implication directe de Jean-Christophe DEBERRE, Directeur Général de la MLF », a été jugée diffamatoire (sic), mais pas « il nous paraît essentiel d’évaluer la gestion de ce conflit qu’a menée Mr. Deberre, Directeur General de la MLF ». 

Et bien entendu, aucun procès n’avait été intenté par la MLF et/ou le GLFL contre les auteurs de la pétition.

Il y a selon moi dans ce jugement sinon bâclé du moins complaisant envers la MLF une violation du principe de non-contradiction. J’ai donc entrepris de faire appel, mais n’ayant pas pu payer l’amende auparavant, la Cour d’Appel de Clermont-Ferrand a radié notre procédure.

Résolue à censurer toute publication sur l’affaire et à me forcer à supprimer complètement ces articles particulièrement incriminants, qui entachent sa réputation surfaite et auparavant immaculée, la Mission laïque française a poursuivi ses manœuvres d’intimidation en m’assignant à nouveau en référé le 22 février 2016. La MLF a attaqué les mêmes articles, non plus sur mon blog (car elle les avait déjà cités), mais dans leurs republications par une dizaine d’autres sites, blogs et forums alternatifs qui n’avaient pas même été évoqués dans la première assignation. Non seulement n’avais-je aucun pouvoir de modification ou de suppression sur la plupart de ces articles, mais le délai de prescription de 3 mois était lui-même dépassé : c’était donc très manifestement une procédure abusive, du pur harcèlement judiciaire. 

Quoi qu’il en soit, une fois le procès intenté, il fallait me défendre, et donc subir toutes les pressions morales et financières qui peuvent peser sur un simple particulier face à une institution, bras armé conjoint du Ministère des Affaires Etrangères et du Ministère de l’Education Nationale. La MLF comptait certainement venir à bout de ma résistance et, en m’accablant sous les procès, m’acculer à une reddition sans conditions. En Egypte, on envoyait six ou huit sbires pour me menacer et me violenter sous les yeux de mes élèves en pleurs ; en France, on est plus raffiné : on envoie les huissiers, redoutablement plus efficaces.

Elèves de CM1 et CM2 d’Alexandrie faisant allégeance à la MLF en formant son sigle, prosternés de manière humiliante devant le « Maître Blanc » (1931). Leçon bien apprise !


Dieu merci, le 15 décembre 2016, une ordonnance de Référé a été rendue contre la Mission laïque par la Présidente du Tribunal de Grande Instance de Créteil, la déboutant de l’ensemble de ses demandes pour nullité de l’assignation (un simple vice de forme) et la condamnant à 2 500 euros d’amende sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile pour le remboursement de mes frais de justice. Malheureusement, le caractère abusif de la procédure n’a pas été reconnu, et aucun dommage/intérêt ne m’a été accordé, alors que le préjudice que j’aurais causé à la MLF par mes articles avait été fixé à 1 000 euros par le TGI de Clermont-Ferrand, un écart quelque peu incongru – sauf à croire que je serais le pot de fer. Mais c’est tout de même une première victoire judiciaire qui met du baume au cœur après toutes ces années de procès, et qui n’a pu être obtenue qu’après des efforts considérables.


Je la dois avant tout à mon avocat, Maître Jean-François CANIS, ténor du barreau de Clermont-Ferrand, qui a consenti, chose tout à fait exceptionnelle d’après mon expérience du monde des avocats, à me défendre à crédit des mois durant (il me savait sans le sou et attaqué de toutes parts), pour une affaire qui l’a amené à se déplacer à deux reprises à Paris – il a délégué un confrère pour la première audience du 21 mars, et m’a représenté le 24 mai et le 22 novembre – et donc à me consacrer deux journées entières, et à ne se payer qu’à hauteur des 2 500 euros accordés par la justice pour mes frais de défense. C’est pour moi une chance extraordinaire avec laquelle ne comptait certainement pas la Mission laïque, qui aurait pu me faire condamner à nouveau si j’avais dû assurer ma défense seul, et je renouvelle à Maître Canis l’expression de ma sincère reconnaissance .

Bien sûr, n’ayant toujours pas réglé les 2 500 euros à la MLF, les deux condamnations s’annulent, et je dois donc aujourd’hui cette somme à mon avocat, si bien que les procédures de la MLF m’auront au total coûté d’écrasants tracas et plus de 5 000 euros en frais de justice. Victoire à la Pyrrhus ? Il m’est tout de même infiniment plus agréable de payer mon avocat – qui m’accorde évidemment un généreux échéancier – que la MLF, et je me réjouis de voir que malgré son « agilité » et sa « hardiesse » encensées (cf. le compte rendu de son Conseil d’administration du 31 janvier 2017), la Mission laïque française, par son acharnement, a elle-même neutralisé le bénéfice de sa première procédure. Un zeste appréciable de justice immanente. 

Avant cette dernière audience, la Mission laïque française, qui avait toutes les raisons de me croire abattu mais avait pu juger de ma combativité, m’a proposé un protocole d’accord : contre la suppression de l’ensemble de mes articles, elle renonçait aux 2 500 euros dus et abandonnait sa procédure en cours, et s’engageait en outre à « ne rien faire notamment, mais non exclusivement, sous forme de déclaration publique ou privée, qui puisse préjudicier [à mes] intérêts et/ou porter atteinte à [ma] réputation. » Est-ce simplement la réciproque de la clause de non-dénigrement de la Mission laïque à laquelle je devais moi-même m’astreindre, ou devais-je comprendre que la MLF avait pu, pouvait et pourrait me porter atteinte faute de la conclusion de cet accord ? De là à se demander si la MLF a joué un rôle direct dans la cabale qui a mené à mon exclusion récente de l’Education Nationale pour une durée de 2 ans (car il est évident que de manière indirecte, ma publication de l’affaire y a contribué, amenant ma direction et mon Inspecteur à dénoncer ces écrits « contraires aux valeurs de la République » dans des courriels au Rectorat, etc.), il n’y a qu’un pas. 

Quant à la procédure prud’homale, elle suit son cours. Le 19 septembre 2016, le Conseil de Prud’hommes a rendu son verdict : il n’a pas statué et a renvoyé l’affaire devant le Juge Départiteur, l’ayant jugée trop complexe en droit (quelle juridiction nationale s’applique pour un établissement français en Egypte ?), ou faute d’un accord entre les parties patronale et salariale. A ce jour, j’attends encore la date de l’audience. 

Cinq mille euros représentent « à peine » un salaire mensuel pour tel journaliste, mais pour moi, c’est une somme considérable. Depuis 2013, j’ai eu tout le loisir de méditer la citation de Molière selon laquelle « C’est être damné dès ce monde que d’avoir à plaider[2] », et de me demander, aux heures de grand découragement, si je n’aurais pas mieux fait d’accepter, en mars 2013, le paiement intégral de mes salaires contre mon départ en silence – certainement pas, car cela se serait fait au prix de ma réputation, entachée d’accusations calomnieuses et infamantes. Les Cours de justice ne sauraient offrir que des perspectives amères, même en cas de victoire. Mais pour la Mission laïque française, ainsi que pour toute institution face à des particuliers, les méandres des tribunaux constituent une voie royale pour brimer toute revendication et étouffer la liberté d’expression. C’est d’autant plus abusif pour un fleuron de la politique extérieure française comme la MLF, qui ne devrait pas être considérée comme une simple entreprise privée, prétendue neutre et bienfaitrice de surcroît (alors que les dénonciations de la Françafrique et même de la Mafiafrique sont maintenant courantes). Qui pourrait s’engager, financièrement et moralement, dans des batailles acharnées vouées à durer des années, où les gains sont lointains et douteux et les dépenses immédiates et constantes, face à des entités impersonnelles brassant des dizaines de millions d’euros ? Ne préfèrera-t-on pas faire profil bas face à l’employeur, se laisser rogner, voire bafouer ses droits plutôt que de se lancer dans un tel périple judiciaire dont on risque fort de ressortir en lambeaux, même victorieux ? Les Cours de justice semblent bien plutôt les garants des puissants que les défenseurs des faibles. Et les lanceurs d’alerte semblent encore loin d’une protection effective, même minimale. En ce qui me concerne, je ne trouve mon compte que dans la satisfaction du devoir accompli et le fait d’avoir tenu en échec une si imposante institution en maintenant le capet d’avoir trouvé, « grâce » à la MLF, une perle rare comme Maitre Canis.

Quoi qu’il en soit, après tous les sacrifices consentis, il faut aller de l’avant, conformément au devoir d’informer, de dénoncer et de se défendre. Bien que je m’expose au risque de nouvelles procédures, je me dois de faire usage d’un droit si chèrement acquis, et je poursuivrai mes publications sur l’affaire. Toute nouvelle assignation, loin de me décourager, ne sera donc que l’occasion de nouveaux articles. 

A bon entendeur.

Sayed Hasan




Annexes

Ordonnance de référé du 8 décembre 2015


 
 
 
 
 
Ordonnance de référé du 15 décembre 2016 
 
 
 
 


[1] L’irrégularité de la citation au TGI de ma ville natale de Clermont-Ferrand alors que j’étais domicilié dans le 94 n’a pas été soulevée par mon avocat d’alors, malgré le tarif quelque peu « princier » à mon goût – et tout le travail de fond était effectué par mes soins. Dans l’effervescence du moment et mon ignorance des procédures, je n’y avais même pas pensé. Et les mêmes vices de forme soulevés avec succès au TGI de Créteil pour une procédure identique n’avaient pas été retenus par le TGI de Clermont-Ferrand. Allez comprendre...
[2] « Eh, Monsieur, de quoi parlez-vous là, et à quoi vous résolvez-vous ? Jetez les yeux sur les détours de la justice. Voyez combien d’appels et de degrés de juridiction ; combien de procédures embarrassantes ; combien d’animaux ravissants par les griffes desquels il vous faudra passer, sergents, procureurs, avocats, greffiers, substituts, rapporteurs, juges, et leurs clercs. Il n’y a pas un de tous ces gens-là, qui pour la moindre chose, ne soit capable de donner un soufflet au meilleur droit du monde. Un sergent baillera de faux exploits, sur quoi vous serez condamné sans que vous le sachiez. Votre procureur s’entendra avec votre partie, et vous vendra à beaux deniers comptants. Votre avocat gagné de même, ne se trouvera point lorsqu’on plaidera votre cause, ou dira des raisons qui ne feront que battre la campagne, et n’iront point au fait. Le greffier délivrera par contumace des sentences et arrêts contre vous. Le clerc du rapporteur soustraira des pièces, ou le rapporteur même ne dira pas ce qu’il a vu. Et quand par les plus grandes précautions du monde vous aurez paré tout cela, vous serez ébahi que vos juges auront été sollicités contre vous, ou par des gens dévots, ou par des femmes qu’ils aimeront. Eh, Monsieur, si vous le pouvez, sauvez-vous de cet enfer-là. C’est être damné dès ce monde, que d’avoir à plaider ; et la seule pensée d’un procès serait capable de me faire fuir jusqu’aux Indes. […] Pour plaider, il vous faudra de l’argent. Il vous en faudra pour l’exploit ; il vous en faudra pour le contrôle. Il vous en faudra pour la procuration, pour la présentation, conseils, productions, et journées du procureur. Il vous en faudra pour les consultations et plaidoiries des avocats ; pour le droit de retirer le sac, et pour les grosses d’écritures. Il vous en faudra pour le rapport des substituts ; pour les épices de conclusion ; pour l’enregistrement du greffier, façon d’appointement, sentences et arrêts, contrôles, signatures, et expéditions de leurs clercs, sans parler de tous les présents qu’il vous faudra faire. Donnez cet argent-là à cet homme-ci, vous voilà hors d’affaire. » Molière, Les Fourberies de Scapin, Acte II, Scène 5. Ce tableau serait tout à fait diffamatoire concernant mes avocats actuels [surtout Maître Canis, qui m’a représenté même lorsque j’étais à l’étranger et injoignable], mais il caractériserait assez bien les autres, notamment le premier, qui m’a facturé plus de 15 000 euros pour trois procédures, exigeant le versement de deux tiers en acompte, et renonçant à deux procédures (en diffamation, au tribunal de police et à la 17e chambre) car je ne pouvais lui verser qu’un dixième – pour me « consoler », il m’a avoué que de toute façon, ces deux procédures étaient vouées à l’échec, ce qu’il s’était bien gardé de me dire lorsqu’il prospectait mes capacités de paiement. Il devait tout de même lancer la troisième aux prud’hommes, mais m’a complètement abandonné sans même me rembourser. Heureusement, la procédure prud’homale a pu être prise en charge via la protection juridique de la GMF indiquée par le SNALC (le seul syndicat enseignant qui m’ait véritablement aidé dans cette affaire), que je remercie également.

Hassan Nasrallah : Pourquoi Israël redoute une guerre contre le Hezbollah

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Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2017, à l'occasion de la commémoration annuelle des dirigeants martyrs (VOSTFR)



Transcription :

Chers frères et sœurs, pour cette commémoration annuelle des dirigeants martyrs du Hezbollah, nous veillons (toujours) à ce que le thème principal de notre discours soit ce qui a trait à l'ennemi israélien. Permettez-moi de l'aborder sous deux aspects : premièrement, l'aspect libanais, et en deuxième lieu, l'aspect palestinien.

Côté Liban, en ce qui concerne la question israélienne, durant les dernières semaines et les derniers mois, nous avons entendu beaucoup de propos israéliens, nous avons lu beaucoup de déclarations, d'analyses et d'évaluations israéliennes. De même, un certain nombre de conférences ont été organisées, surtout au début de la nouvelle année grégorienne. Nous avons également entendu de nouvelles estimations, des déclarations israéliennes sur la situation stratégique de la région, et dans ces conférences, des Présidents, des ministres, des généraux, des personnalités, des Professeurs se sont exprimés. Beaucoup de ce qui a été dit avant et après a été publié.

En synthèse – je vous parle du point essentiel pour ne pas m'attarder sur les considérations qui ont mené à cette conclusion –, il s'agit de l'intimidation continue contre le Liban, l'évocation d'une 3ème guerre du Liban, les scénarios de cette guerre et ce que fera Israël du Liban durant la 3ème guerre du Liban. Et tout ce que vous voulez en fait de déclarations, propos, discours, menaces, intimidations, etc. Je veux m'arrêter quelque peu sur cette question.
Bien sûr, la position israélienne, même au niveau de l'évaluation de la situation, se développe en ce qui concerne le Liban et le Hezbollah en particulier : par exemple, ils parlent de la « menace stratégique », de la « menace essentielle », de la « menace principale ». Cette année, ils nous ont élevés et mis en première position. 

Bien sûr, c'est un sujet de fierté pour le Hezbollah, mais c'est un signe dangereux du point de vue stratégique. Lorsqu’Israël considère que les pays arabes ne représentent aucune menace, que les armées arabes ne représentent plus de menace, que la seule menace était l'armée syrienne, mais que son rang a diminué du fait de son accaparement et de son épuisement dans la guerre intérieure. Et dans toute cette atmosphère, le Hezbollah se retrouve à la première position.

Et l'Iran, qui est éloigné de plusieurs milliers de kilomètres de la Palestine (occupée) se retrouve en 2e position et la résistance palestinienne en 3e position. Voilà en ce qui concerne le Liban.

Ces menaces et ces intimidations ne sont bien sûr pas nouvelles. Il a toujours semblé qu'il y a un objectif israélien de faire continuellement pression sur le peuple libanais et les habitants du Liban et surtout sur la base (populaire) de la Résistance au Liban. Des pressions énormes et continues sur les nerfs, sur le moral, pour nous maintenir dans une situation (de pression continue), avec des menaces incessantes de guerre (israélienne) contre le Liban prononcées par telle ou telle personnalité. Et dernièrement, après l'arrivée de Trump à la Présidence des Etats-Unis, ces analyses et évaluations reviennent encore et encore.

Bien sûr, je ne veux ni récuser ni confirmer (le sérieux de) ces propos, mais j'invite les Libanais, le peuple libanais et tous les résidents du Liban, car tous sont concernés par cette question, qu'il soient habitants permanents, réfugiés ou déplacés, Palestiniens ou Syriens, (j'appelle) tous les gens qui se trouvent sur le territoire libanais à considérer cette question sous cet aspect, avec cette conscience :

Premièrement, nous entendons ces propos depuis la fin de la guerre de juillet 2006. C'est pourquoi beaucoup avaient estimé qu'en 2007, aurait lieu la troisième guerre du Liban. D'autres ont dit 2008. 2008 est passée, et ils ont (pré)dit (la guerre pour) 2009. 2009 est passée, ils ont dit 2010. 2010 s'est terminée, ils ont dit 2011. Même chose pour 2016.

Eh bien, depuis 11 ans qu'a eu lieu la guerre de juillet (2006), et chaque jour après la guerre de juillet, nous avons entendu les annonces (incessantes) de la troisième guerre du Liban, de la vengeance prochaine, des menaces, des promesses, des destructions, de la doctrine de Dahiyeh, de la destruction de l'infrastructure du Liban, etc. Eh bien, ça fait déjà 11 ans, et Dieu merci, tout va bien et tout ira bien si Dieu le veut : nous sommes en sûreté, en sécurité et en paix, le Sud(-Liban) est en sécurité, tout comme la Bekaa occidentale, Hasbaya, tout le Liban est en sécurité. Maintenant, il y a certes des incidents qui se produisent de temps en temps. Eh bien, voilà pour le premier point. Onze ans se sont donc écoulés. Qui peut dire (avec certitude) que (la guerre sera pour) 2017, 2018, 2019, 2020 ? Dieu seul le sait. Voilà pour le premier point. 

Deuxièmement, les développements politiques sur lesquels certains se basent concernent Trump. Trump pourrait effectivement autoriser Israël, à l'ennemi israélien de lancer une guerre contre le Liban pour en finir avec le Hezbollah. Bien sûr, il y a un débat politique sur cette question, à savoir quelle est la priorité de la nouvelle administration américaine dans la région, car jusqu'à présent, on ne comprend rien à rien, à cause du différend persistant au sein de l'administration américaine entre le leadership individuel (Trump) et celui des organisations (Etat profond), et comme on dit en Libanais, c'est le flou total, on ne sait pas si Trump va à gauche, à droite, on ne comprend rien à rien. 

Mais quoi qu'il en soit, ce point ne nous fait pas peur, même si cette analyse était vraie. Même si l'analyse disant que Trump va permettre à Netanyahu de lancer une guerre contre le Liban, ou même qu'il va l'y encourager, plus que le lui permettre (était vraie). Est-ce que la question de la guerre contre le Liban s'arrête seulement à l'autorisation US ou à l'encouragement US ? Je vous affirme que non.

Je vais répéter une chose que j'ai déjà dite pour la confirmer et bien enraciner l'idée dans les esprits. Voyez donc, ô nos frères, nos sœurs, notre peuple, nos gens, les peuples de la région : pour Israël, les conditions politiques pour lancer une guerre contre le Liban sont présentes en permanence. Elles sont présentes en permanence. La couverture américaine est présente en permanence. Et malheureusement, la couverture arabe est présente, et presque en permanence. La couverture arabe qui a permis à Israël d'agresser le Liban en 2006 est aujourd'hui plus présente encore qu'en 2006, pour des raisons nombreuses et diverses que je ne veux pas évoquer maintenant.

Pour Israël, ce n'est qu'une question... – au contraire, il y a maintenant des pays arabes prêts à financer la guerre israélienne et même à payer des intérêts sur les frais (de guerre) encourus (par Israël). Car ils considèrent qu'en fin de compte, le Hezbollah fait partie d'un front, d'un Axe qui a fait obstacle à un grand nombre de leurs projets néfastes dans la région. Pour Israël, la question n'est ni celle de la permission US, ni de la couverture US, ni de la couverture arabe, ni rien de tel. Pour Israël, et surtout après la guerre de juillet 2006, surtout après les guerres de Gaza et la guerre de 2014 contre Gaza, est que si ils veulent lancer une guerre contre le Liban, comme ils le disent eux-mêmes (ce n'est pas une analyse qui m'est propre), est-ce qu'ils vont gagner cette guerre ? Est-ce qu'ils vont obtenir une victoire claire, décisive, atteindre leurs objectifs avec le moins de pertes possible en ce qui concerne l'ennemi (israélien) et le front intérieur ? Telle est la (véritable) question. La question fondamentale pour Israël est celle-ci.

Et elle n'a aucune relation ni avec Trump, ni avec Obama, ni avec quiconque, en aucune manière. Et cela signifie en particulier que ce que représente la Résistance (le Hezbollah) en fait de force, et ce que la base (populaire) de la Résistance représente en fait d'endurance et de soutien fort, profond et massif constitue l'élément de force fondamental, avec l'armée libanaise et la position du reste des Libanais, et j'ajoute aujourd'hui la position ferme et inébranlable de Son Excellence le Président de la République Libanaise, le Général Michel Aoun. Tels sont les éléments de force.

Pourquoi dis-je la base (populaire) qui soutient (la Résistance), supporte et endure patiemment, qui a prouvé au fil des années passées à travers l'épreuve syrienne qu'elle est forte, endurante, soutient massivement (la Résistance) et croyante, et prête aux plus hauts sacrifices. Tant que cet élément de force sera présent, voilà ce qui dissuadera Israël de lancer une guerre. C'est ce qui l'a dissuadé en 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016. Et c'est ce qui le dissuade aujourd'hui et à l'avenir. 

Oui, si l'ennemi sent que la Résistance s'est érodée, affaiblie et a reculé, que la base (populaire) de la Résistance s'est érodée et affaiblie, cela encouragera cet ennemi à s'aventurer (à attaquer) et à s'approcher.

Ainsi, aujourd'hui, face à toutes les menaces et intimidations, notre garantie, après Dieu le Très-Haut et l'Exalté, est entre nos mains, en nous. Dans les testaments de nos martyrs, dans l'âme qu'ils nous ont insufflée - Sayed Abbas [al-Musawi], Cheikh Ragheb [Harb], Hajj Imad [Moghniyeh], dans nos moudjahidines (combattants), nos hommes, nos femmes, nos  anciens, nos jeunes, nos enfants, notre culture, notre endurance, voilà ce qui protège le pays et empêche la guerre, non pas le véto US ou l'autorisation US.

Parmi les signes qui confirment cela, je vais parler brièvement de quelques points, car je n'ai pas le temps de faire une analyse complète sur cette question.

Premièrement, en ce qui concerne l'ammoniac, le réservoir d'ammoniac situé à Haïfa. Il y a quelques jours, une décision a été rendue : avant 10 jours, il faut que le réservoir d'ammoniac de Haïfa soit retiré. Pourquoi donc ? Ces réservoirs étaient là depuis des décennies... Parce que la Résistance [Hezbollah] a parlé de ce réservoir et du fait qu'il représente à une bombe atomique (s'il était frappé). Et plus encore, il nous a été indiqué qu'il y a un navire qui apporte l'ammoniac et le livre au réservoir de Haïfa et d'autres, et que si j'ai pu dire que le réservoir d'ammoniac de Haïfa équivaut à une bombe atomique, ils ont dit eux-mêmes que le navire qui apporte l'ammoniac en Palestine occupée représente cinq bombes atomiques. Eh bien, comment ce navire pourrait-il donc nous échapper ?

Considérons qu'ils ont vidé le réservoir de Haïfa. Premièrement, où qu'ils transportent ce réservoir, nous pourrons l'atteindre, si Dieu le veut. Bien sûr, à Haïfa, c'est plus facile, aucun doute là-dessus, c'est plus près et plus facile à Haïfa. Mais où qu'ils déplacent ces réservoirs, nous pourrons les atteindre. Considérons que vous ayez caché ces réservoirs, où allez-vous cacher le navire ? Sous quelle vague voulez-vous le cacher ? 

Ainsi, cet ennemi se trouve face à une résistance qui possède des capacités et a le courage de les utiliser dans toute confrontation réelle, et il fera mille calculs (avant de lancer une guerre). Et sur cette base, s'ils veulent vider le réservoir – bien sûr, les habitants de Haïfa devraient remercier le Hezbollah (grâce à qui le réservoir a été déplacé), disant Dieu vous bénisse, car ça fait 20 ou 30 ans qu'ils demandent cela, mais personne ne leur répond.

Aujourd'hui, jour de la commémoration (du martyre) des commandants de la victoire, j'appelle l'ennemi israélien à ne pas seulement vider le réservoir d'ammoniac de Haïfa, mais je l'appelle également à fermer le réacteur nucléaire de Dimona. A fermer le réacteur nucléaire de Dimona. Ils ont bien assez d'informations sur ce réacteur, qu'il est usé, vieux, obsolète, dépassé, et qu'il ne faut pas un grand effort de bombardement (pour le détruire), et ils savent également que si nos missiles frappent ce réacteur, ils savent ce qui va leur arriver, à eux et à leur entité (usurpatrice), ils connaissent l'ampleur des dangers qu'il représente pour eux.

Comme je l'ai dit par le passé pour le réservoir d'ammoniac, Israël a des armes nucléaires, et elle s'oppose à l'Iran à cause de son programme nucléaire pacifique, mais par la Grâce de Dieu, et par la mentalité et le courage de nos moudjahidines (combattants), et par nos propres capacités, nous pouvons transformer la menace en opportunité. Les armes nucléaires israéliennes qui constituent une menace pour l'ensemble de la région, nous les transformons en opportunité, nous les transformons en menace pour Israël, son entité, ses colons, ses colonialistes, ses envahisseurs qui occupent la Palestine occupée.

Certains ont considéré que la décision israélienne de fermer le réservoir d'ammoniac de Haïfa était un signe qu'une guerre contre le Liban est proche. C'est possible, même si je ne partage pas cette opinion, mais je ne parle pas de manière absolue ou avec certitude, mais je dis à ceux qui croient cela que c'est plutôt une indication de la crédibilité de la Résistance libanaise aux yeux de l'ennemi, de la certitude de l'ennemi quant à la puissance et aux capacités de la Résistance libanaise, et que lorsque (le Hezbollah) dit quelque chose, il est capable de le mettre à exécution. Considérez cette lecture (des événements) avant d'en envisager d'autres.

Un autre signe sur lequel je veux m'arrêter dans ce rapide aperçu, est que... eh bien, considérons qu'[Israël] veut lancer une guerre. Tout le monde sait maintenant que la guerre aérienne seule ne permet pas de remporter la bataille, ni de réaliser une victoire, où que ce soit. Aujourd'hui, en Irak, s'il n'y avait pas d'armée irakienne, de forces de mobilisation populaire et antiterroristes et de clans irakiens qui combattent, même si la plus puissante armée de l'air du monde venait, elle ne parviendrait pas à mettre fin à la bataille contre Daech. Actuellement, en Syrie, s'il n'y avait pas l'armée syrienne, les forces populaires et les différents alliés qui combattaient sur le territoire syrien, et le peuple syrien qui combattait sur le terrain en Syrie, la plus puissante armée de l'air ne parviendrait pas à remporter une bataille. 

Bien sûr, la force aérienne a une influence, en toute certitude, et contribue à la victoire, mais c'est devenu connu, après la guerre du Liban, après les guerres de Gaza, après beaucoup de guerres dans le monde, et ça fait aujourd'hui partie des certitudes militaires et stratégiques (la force aérienne ne suffit pas).

Eh bien, considérons que tes avions aient décollé et bombardé le Liban – sans parler de ce que nous ferons de toi (en retour) – mais ne voudras-tu pas envoyer des forces (terrestres) au Liban, pour réaliser une victoire décisive, claire, et atteindre tes objectifs ? Que va-t-il advenir de ces forces qui vont entrer au Liban ? Déjà, est-ce qu'Israël va oser envoyer des troupes au Liban, pour nous menacer comme ça de guerre ? Je veux évoquer deux preuves pour ce point.
La première preuve, c'est Gaza, en 2014. La Brigade Golani, chers frères et soeurs, compte parmi les meilleures, et est peut-être même la meilleure des troupes d'élite de l'armée ennemie. Et on m'a même dit qu'elle compte parmi les meilleures troupes d'élite du monde. Parmi les meilleures troupes d'élite (les commandos, les forces spéciales) du monde. Pendant la guerre de 2014, elle a essayé d'entrer au quartier Chuja'iya à Gaza. Elle s'est fait écraser et humilier, elle a échoué et a été vaincue dans un seul quartier de la bande de Gaza assiégée et découverte, telle un désert complètement exposé aux yeux et aux oreilles de l'ennemi. Ces troupes d'élite à vous, si elles viennent au Sud du Liban, qu'est-ce qui va donc leur arriver ? Vos officiers, vos soldats, vos tanks ? 

Les troupes d'élite de la Brigade Golani ont essuyé une cuisante défaite dans la bande de Gaza, et après quoi ? Après 2006, après qu'ils aient tiré les leçons, remédié, amélioré, entraîné, préparé et armé leurs troupes d'élite, tiré les enseignements de tous leurs manquements et échecs pendant la guerre de juillet (2006), et ils sont allés à Gaza pour voir les résultats de leurs entrainements, préparations et manœuvres 8 ans après la guerre de juillet pour subir cette défaite dans le quartier de Chuja'iya. C'est vous qui avez été bloqués des jours durant aux portes de la ville de Bint Jbeil (sud-Liban, 2006). Qui est-ce que vous menacez ? Qui croyez-vous intimider ? Pourquoi (essayer de) faire peur aux gens ?

L'autre preuve est ce qui se passe à la frontière (libano-israélienne). Peut-être que les médias ne mettent pas assez en évidence ce sujet, et j'espère que d'autres médias qu'Al-Manar vont en parler. Il faut que les médias, locaux et internationaux, viennent voir ce que font les Israéliens à la frontière. Les hauts murs en béton qu'ils construisent dans plusieurs régions importantes ou sensibles du point de vue militaire. Les Israéliens construisent des murs. Ils aplanissent les collines et bloquent les vallées. Eh bien, ils ont annoncé la construction de lignes de défense pour les colonies au Nord de la Palestine occupée, et ils ont effectué des manœuvres sur ces lignes. Pourquoi ?

Depuis 1948, qu'y a-t-il entre nous et l'entité israélienne, entre nous et la Palestine occupée ? Il y a du fil de fer barbelé, rien que du fil de fer. Pour que l'Israélien, quand bon lui en semble, coupe le fer et nous envahisse. C'est lui qui occupait, c'est lui qui agressait, c'est lui qui attaquait, c'était lui le fort, c'est lui qui avait la main haute.

 (Aujourd'hui), pour la première fois depuis 1948, pour la première fois, par la grâce de ces dirigeants martyrs, artisans de la victoire, et les sacrifices de tous les résistants au Liban, pas seulement les nôtres, des murs et des fortifications sont construits (pour se protéger d'une invasion par le Hezbollah), ainsi que des lignes de défense autour des colonies. Ce n'est plus seulement nous qui devons ériger des lignes de défense pour nos villages et nos villes, lui aussi doit en construire dans ses collines, vallées et colonies au nord de la Palestine occupée.

Si tu es tellement fort, capable, puissant et fier-à-bras, pourquoi construis-tu des murs, et fais-tu tous ces travaux de terrassement dans tes collines, vallées, champs, ce minage de terrain, etc. Quelque chose a changé, évolué dans la mentalité israélienne, dans la conception militaire israélienne, dans l'âme israélienne, le sentiment israélien. La résistance au Liban n'est plus seulement une résistance qui se mobilise seulement pour défendre son pays et résiste et combat seulement sur son territoire, non. 

C'est pourquoi – je me contenterai de ces points pour dire ceci : que la population (du Liban) soit tranquille et apaisée, et ne se laisse pas préoccuper par tout ce qui se dit et s'écrit. Toutes ces intimidations, menaces et promesses, nous les plaçons toutes dans la sphère de la guerre psychologique. Bien sûr, cela ne signifie pas que nous disons qu'il n'y a rien (dont on doive se préoccuper), non ! La Résistance, comme cela est le devoir de l'Etat (si Dieu le veut, quand nous aurons un véritable Etat), et comme cela est le devoir de l'armée, qui a prouvé qu'elle était digne de confiance dans toutes les conditions difficiles, le devoir de la Résistance est d'envisager le pire et de s'y préparer. La population doit être tranquille, mais la Résistance ne doit pas être tranquille. La Résistance doit rester en permanence aux aguets, prête, organisée, à l'écoute et à l'affut, le doigt sur la gâchette. Et l'ennemi comprend cela, car c'est ce qui dissuade l'ennemi.

Bien sûr, à part l'appel au démantèlement de (la centrale nucléaire de) Dimona, je souhaite adresser un dernier message (à l'ennemi) et je m'arrêterai là en ce qui concerne le Liban et l'ennemi israélien, à savoir : je déclare aux dirigeants ennemis, car il semble qu'ils commencent à se tromper dans leur compréhension (de la situation). Pour la guerre de juillet (2006), vous avez tout bâti sur la conviction que vous aviez des informations suffisantes sur la Résistance, et vous avez attaqué. Et vous avez été ébranlés par des surprises, plusieurs surprises aujourd'hui connues. 

Vous avez mené l'opération « Poids spécifique » (ciblant les missiles de longue portée du Hezbollah, le 13 juillet 2006) qui a échoué et changé le cours de la guerre. Je sais, et nous savons, au Hezbollah et dans la Résistance, que vous planifiez une nouvelle opération « Poids spécifique » au cas où une guerre aurait lieu un jour ou l'autre. Et vous vous trompez (une nouvelle fois) lorsque vous considérez que vos informations sont suffisantes. Nous gardons toujours des capacités secrètes. Cela fait partie de notre doctrine de combat et de notre stratégie militaire et sécuritaire. Et vous allez encore être surpris par ce que nous cachons et gardons secret, qui peut changer le cours de toute guerre qui sera un acte stupide si vous vous dirigez dans ce sens.

Chers Libanais, cher peuple libanais noble, digne et généreux, par la grâce de ces dirigeants martyrs, de leurs frères, de leurs élèves, de leur sang et de leurs sacrifices, vous pouvez aujourd'hui avoir pleine confiance en vos capacités et votre force, et en votre dissuasion, et en le fait qu'aux yeux de l'ennemi, vous êtes quelque chose de grand et de redoutable. Vous devez être confiants et sûrs de cela, et bâtir vos calculs là-dessus.

La révolution syrienne qui n'existait pas

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Par Stephen Gowans, le 22 octobre 2016

Source : What’s Left

Traduction : Le Saker Francophone

Il y a un shibboleth [en hébreu, un signe de reconnaissance verbal, selon Wikipedia, NdT] dans certains cercles, voulant, comme Eric Draitser l’a écrit dans un article récent de CounterPunch, que le soulèvement en Syrie « a commencé en réponse à la politique néolibérale et à la brutalité du gouvernement » et que « le contenu révolutionnaire du camp révolutionnaire en Syrie a été marginalisé par un méli-mélo de djihadistes financés par les Saoudiens et les Qataris ». Cette théorie semble, pour autant que je le sache, être basée sur un argument par assertion, pas sur une preuve.

Une revue des articles de presse dans les semaines précédant et suivant immédiatement le déclenchement des émeutes à Daraa à la mi-mars 2011 – généralement considérées comme le début de l’insurrection – n’indique pas que la Syrie était prise d’une fièvre révolutionnaire, ni anti-libérale ou autre. Au contraire, les journalistes du magazine Time et du New York Times parlaient d’un gouvernement jouissant d’un large soutien, de critiques concédant qu’Assad était populaire et de Syriens manifestant peu d’intérêt à protester. En même temps, ils décrivaient les troubles comme une série d’émeutes impliquant des centaines, et non des milliers ou des dizaines de milliers de personnes, guidées par un agenda largement islamiste et présentant un caractère violent.

Le Time rapportait que deux groupes djihadistes qui joueraient plus tard un rôle dirigeant dans l’insurrection, Jabhat al-Nusra et Ahrar al-Sham, étaient déjà actifs à la veille des émeutes, tandis qu’à peine trois mois auparavant, des dirigeants des Frères musulmans exprimaient « leur espoir d’une révolte civile en Syrie ». Les Frères musulmans, qui avaient annoncé des décennies auparavant un bain de sang avec le parti Baas au pouvoir en Syrie, s’opposant violemment au caractère laïque du parti, avaient été entraînés dans une lutte à mort avec les nationalistes arabes laïques depuis les années 1960 et s’étaient livrés à des combats de rue avec les partisans du Baas, à partir de la fin des années 1940. (Dans l’une de ces batailles, Hafez al-Assad, le père de l’actuel président, lui-même président de 1970 à 2000, avait reçu un coup de couteau d’un adversaire Frère musulman.) Les chefs de la Confrérie, à partir de 2007, ont souvent rencontré le Département d’État et le Conseil national de sécurité des États-Unis, ainsi que l’Initiative pour un partenariat avec le Moyen-Orient, subventionnée par le gouvernement américain, qui assumait ouvertement un rôle de financement d’organisations visant à renverser les gouvernements à l’étranger – une tâche que la CIA accomplissait auparavant de manière secrète.

Washington avait conspiré pour purger la Syrie de l’influence nationaliste arabe dès la moitié des années 1950, lorsque Kermit Roosevelt, qui a manigancé le renversement du Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh pour avoir nationalisé l’industrie pétrolière de son pays, a comploté avec les services de renseignement britanniques pour inciter les Frères musulmans à renverser un triumvirat de dirigeants arabes nationalistes et communistes à Damas, que Washington et Londres percevaient comme menaçant les intérêts économiques occidentaux au Moyen-Orient.

Washington a fourni des armes aux moudjahidines de la Confrérie dans les années 1980 pour mener une guerre de guérilla contre Hafez al-Assad, que les partisans de la ligne dure à Washington nommaient de « communiste arabe ». Son fils, Bachar, a poursuivi l’engagement des nationalistes arabes pour l’unité (de la nation arabe), l’indépendance et le socialisme (arabe). Ces buts ont guidé l’État syrien – comme ils l’avaient fait pour les États nationalistes arabes de la Libye sous Mouammar Kadhafi et de l’Irak sous Saddam. Ces trois pays étaient visés par Washington pour la même raison : leurs engagements nationalistes arabes s’opposaient fondamentalement à l’agenda étasunien de domination mondiale.

Le refus de Bachar al-Assad de renoncer à l’idéologie nationaliste arabe a consterné Washington, qui s’est plaint de son socialisme, le troisième élément de la sainte trinité des valeurs baasistes. Des plans pour chasser Assad – fondées en partie sur son manquement à adopter le néolibéralisme de Washington – étaient déjà en préparation à Washington en 2003, sinon avant. Si Assad promouvait le néolibéralisme, comme Draitser et d’autres le soutiennent, c’est en quelque sorte à l’insu de Washington et de Wall Street, qui se plaignaient de la Syrie « socialiste » et de la politique économique décidément anti-néolibérale de ce pays.



Un conflit à mort flambe avec l’aide des États-Unis

À la fin de janvier 2011, une page a été créée sur Facebook intitulée « La révolution syrienne 2011 ». Elle annonçait qu’un « jour de colère » aurait lieu les 4 et 5 février1. Les manifestations ont « tourné court », rapportait le Time. Le Jour de colère s’est résumé à un Jour d’indifférence. D’ailleurs, le lien avec la Syrie était ténu. La plupart des slogans scandés par les quelques manifestants présents concernaient la Libye, demandant que Mouammar Kadhafi – dont le gouvernement était assiégé par les insurgés islamistes – s’en aille. Des plans ont été établis pour de nouvelles manifestations les 4 et 5 mars, mais elles aussi n’ont recueilli que peu de soutien2.

La correspondante du Time, Rania Abouzeid, attribuait l’échec des organisateurs de la manifestations à attirer un soutien important, au fait que la plupart des Syriens n’étaient pas opposés à leur gouvernement. Assad avait une bonne réputation, en particulier parmi les deux tiers de la population de moins de 30 ans, et sa politique gouvernementale étaient largement soutenue. « Même les critiques concèdent qu’Assad est populaire et considéré comme proche de l’immense cohorte des jeunes, émotionnellement, idéologiquement et, bien sûr, chronologiquement », écrivait Abouzeid, ajoutant que contrairement aux « dirigeants pro-américains déchus de Tunisie et d’Égypte, la politique étrangère d’Assad, hostile à Israël, son soutien affirmé aux Palestiniens et aux groupes militants du Hamas et du Hezbollah sont en accord avec le sentiment populaire syrien. » Assad, en d’autres termes, avait la légitimité. La correspondante du Time ajoutait que Assad « conduisant lui-même sa voiture jusqu’à la Grande mosquée des Omeyyades en février pour prendre part aux prières marquant l’anniversaire du prophète Mahomet, et flânant dans le marché bondé de Souq Al-Hamidiyah avec un service de sécurité discret » avait « contribué à le faire aimer, comme personne, du public3 ».

Cette représentation du président syrien – un dirigeant aimé de la population, idéologiquement en phase avec le sentiment populaire syrien – s’opposait radicalement au discours qui émergerait peu après l’éruption de manifestations violentes dans la ville syrienne de Daraa, moins de deux semaines plus tard, et qui imprégnerait le discours de la gauche américaine, y compris Draitser. Mais à la veille des événements marquants de Daraa, la Syrie était remarquée pour sa tranquillité. Personne ne « s’attend à des soulèvements de masse en Syrie, rapportait Abouzeid, et malgré une manifestation de dissidence ici ou là, très peu veulent participer »4. Une jeune Syrienne a dit au Time« Il y a beaucoup d’aide gouvernementale pour la jeunesse. Ils nous donnent des livres gratuits, les écoles sont gratuites, les universités sont gratuites. » (Pas vraiment l’État néolibéral que Draitser dépeint.) Elle a poursuivi : « Pourquoi y aurait-il une révolution ? Il y a peut-être 1% de chance. »5 Le New York Times partageait ce point de vue. La Syrie, rapportait le journal, « semblait à l’abri de la vague de soulèvements qui balayait le monde arabe »6. La Syrie n’avait pas la fièvre.

Mais le 17 mars, il y eut un soulèvement violent à Daraa. Il y a des récits contradictoires sur qui ou quoi l’a déclenché. Time a rapporté que la « rébellion à Daraa a été provoquée par l’arrestation d’une poignée de jeunes pour avoir peint des graffitis anti-régime sur un mur »7. Robert Fisk, de The Independent, a offert une version légèrement différente. Il a rapporté que « des agents de renseignement gouvernementaux ont battu et tué plusieurs jeunes garçons qui avaient gribouillé des graffitis contre le gouvernement sur les murs de la ville » 8. Un autre compte rendu soutient que le facteur déclenchant du soulèvement à Daraa ce jour-là était l’usage extrême et disproportionné de la force par les agents de sécurité syriens en réponse aux manifestations contre l’arrestation des garçons. Il y avait « des jeunes qui imprimaient quelques graffitis sur un mur, et ils ont été emprisonnés, et quand leurs parents ont voulu les récupérer, les forces de sécurité ont répliqué très très durement » 9. Un autre rapport, du gouvernement syrien, nie que tout cela se soit passé. Cinq ans après l’événement, Assad a dit à un journaliste qui l’interviewait que « cela n’a pas eu lieu. Ce n’était que de la propagande. Je veux dire, nous en avons entendu parler, nous n’avons jamais vu ces enfants qui ont été mis en prison à ce moment-là. Donc ce n’était qu’un récit fallacieux. »10

Mais s’il y avait désaccord sur ce qui a déclenché le soulèvement, il y en avait peu sur le fait qu’il était violent. Le New York Times a rapporté que « des manifestants ont mis le feu au siège du parti Baas au pouvoir et à d’autres bâtiments gouvernementaux […] et se sont affrontés avec la police […] Outre le siège du parti, les manifestants ont brûlé le Palais de justice de la ville et une succursale de la compagnie de téléphone SyriaTel »11.

Le Time ajoutait que les manifestants avaient mis le feu au bureau du gouverneur ainsi qu’à une succursale d’une seconde compagnie de téléphone cellulaire12. L’agence d’information du gouvernement syrien, SANA, a publié des photographies de véhicules en feu sur son site internet13. À l’évidence, ce n’était pas une manifestation pacifique comme elle l’a été décrite plus tard. Ni un soulèvement de masse. Le Time a rapporté que les manifestants se comptaient en centaines, pas en milliers ou en dizaines de milliers14.

Assad a immédiatement réagi aux émeutes de Daraa en annonçant « une série de réformes, incluant une hausse des salaires des travailleurs du secteur public, davantage de liberté pour la presse d’information et les partis politiques et le réexamen de l’état d’urgence15 », une limitation des libertés politiques et civiles invoquée parce que la Syrie était officiellement en guerre avec Israël. Avant la fin d’avril, le gouvernement abrogerait « la loi d’urgence vieille de 48 ans dans le pays » et abolirait « la Haute Cour de sécurité de l’État16. »

Pourquoi le gouvernement a-t-il fait ces concessions ? Parce que c’était ce que demandaient les manifestants de Daraa. Ils « se rassemblaient dans et autour de la mosquée Omari à Daraa, scandant leurs revendications : la libération de tous les prisonniers politiques […] l’abolition de la loi d’urgence en Syrie, vieille de 48 ans, davantage de libertés et la fin de la corruption généralisée17 ». Ces revendications étaient conformes à l’appel formulé début février sur la page Facebook de La Révolution syrienne de « mettre fin à l’état d’urgence en Syrie et à la corruption18 ». Une demande de libération de tous les prisonniers politiques avait aussi été faite dans une lettre signée par des religieux et postée sur Facebook. Les revendications de ces religieux incluaient la levée de « l’état d’urgence, la libération de tous les détenus politiques, la cessation du harcèlement des forces de sécurité et la lutte contre la corruption19 ». Libérer les prisonniers politiques reviendrait à libérer des djihadistes ou, pour utiliser une désignation courante en Occident, des « terroristes ». Le Département d’État avait reconnu que l’islam politique était la principale opposition en Syrie20; les djihadistes constituaient la part principale des opposants susceptibles d’être incarcérés. Que des religieux demandent que Damas libère tous les prisonniers politiques, c’était en effet comme si État islamique demandait que Washington, Paris et Londres libèrent tous les islamistes accusés de terrorisme détenus dans les prisons étasuniennes, françaises et britanniques. Ce n’était pas revendiquer des emplois ou plus de démocratie, mais demander la sortie de prison d’activistes inspirés par l’objectif d’instaurer un État islamique en Syrie. L’appel à abroger la loi d’urgence, de même, semblait avoir peu à voir avec la promotion de la démocratie et davantage avec le fait d’accorder plus d’espace aux djihadistes et à leurs collaborateurs pour organiser l’opposition à l’État laïc.

Une semaine après le déclenchement de la violence à Daraa, Rania Abouzeid, du Time, a rapporté qu’« il ne semble pas y avoir de larges appels pour la chute du régime ou la destitution du président, qui est assez populaire21. » En effet, les revendications émises par les manifestants et les religieux n’incluaient pas des appels à la démission d’Assad. Et les Syriens se ralliaient à Assad. « Il y avait des contre-manifestations de soutien au président dans la capitale22 », en nombre dépassant apparemment de loin les centaines de protestataires qui se déplaçaient à Daraa pour mettre le feu à des bâtiments et à des voitures et s’affronter avec la police23.

Le 9 avril – moins d’un mois après les événements de Daraa – Time a rapporté qu’une série de manifestations avaient éclaté et que l’islam y jouait un rôle prépondérant. Pour quiconque connaissant bien la succession, depuis des dizaines d’années, de grèves, de manifestations, d’émeutes et d’insurrections que les Frères musulmans avaient organisées contre ce qu’ils considéraient comme le gouvernement baasiste « infidèle », cela ressemblait à une répétition de l’histoire. Les manifestations ne parvenaient pas à atteindre une masse critique. Au contraire, le gouvernement continuait à jouir de la « loyauté » d’une « grande part de la population », a rapporté Time24.

Les islamistes ont joué un rôle de premier plan dans la rédaction de la Déclaration de Damas au milieu des années 2000, qui demandait un changement de régime25. En 2007, les Frères musulmans, l’archétype du mouvement politique islamiste sunnite qui a inspiré al-Qaïda et ses rejetons Jabhat al Nusra et État islamique, se sont alliés avec un ancien vice-président syrien pour fonder le Front de salut national. Le Front a rencontré souvent le Département d’État et le Conseil national de sécurité américains, ainsi que l’Initiative pour un partenariat au Moyen-Orient, financée par le gouvernement des États-Unis26 qui faisait ouvertement ce que la CIA faisait autrefois secrètement, à savoir faire passer de l’argent et de l’expertise aux membres des cinquièmes colonnes dans les pays dont les gouvernements étaient opposés à Washington.

En 2009, deux ans avant l’éruption de troubles dans tout le monde arabe, les frères musulmans syriens ont dénoncé le gouvernement nationaliste arabe de Bachar al-Assad comme élément étranger et hostile dans la société syrienne et qui devait être éliminé. Selon l’idéologie du groupe, la communauté alaouite, à laquelle appartenait Assad, et que les Frères considéraient comme hérétique, utilisait le nationalisme arabe laïc comme couverture pour promouvoir furtivement un agenda sectaire pour détruire la Syrie de l’intérieur en opprimant les « vrais » musulmans (c’est-à-dire les sunnites). Au nom de l’islam, le régime hérétique devrait être renversé27.

Trois mois à peine avant le déclenchement de la violence en Syrie, l’expert Liad Porat a écrit un bref texte pour le Crown Center for Middle East Studies, basé à l’Université Brandeis. « Les dirigeants du mouvement, concluait le savant, continuent à clamer leur espoir d’une révolte civile en Syrie, où ‘le peuple syrien accomplira son devoir et libérera la Syrie du régime tyrannique et corrompu’. » Les Frères musulmans ont souligné qu’ils étaient engagés dans un combat à mort avec le gouvernement nationaliste arabe laïc de Bachar al-Assad. Un compromis politique avec le gouvernement était impossible, parce que ses dirigeants n’appartenaient pas à la nation musulmane sunnite de Syrie. L’appartenance à la nation syrienne était limitée au vrais musulmans, soutenaient les Frères, et pas aux hérétiques alaouites qui ont adhéré à des croyances étrangères non islamiques comme le nationalisme arabe laïc28.

Le fait que les Frères musulmans syriens ont joué un rôle essentiel dans le soulèvement qui a éclaté trois mois plus tard a été confirmé en 2012 par l’Agence de renseignement de la Défense américaine. Un rapport de l’agence, qui a fuité, disait que l’insurrection était sectaire et dirigée par les Frères musulmans et al-Qaïda en Irak, le précurseur d’État islamique. Le rapport poursuivait en disant que les insurgés étaient soutenus par l’Occident, les monarchies du Golfe et la Turquie. L’analyse prédisait correctement la mise en place d’une « principauté salafiste », un État islamique, en Syrie orientale, notant que cela correspondait au désir des appuis étrangers de l’insurrection, qui voulaient voir les nationalistes laïcs arabes isolés et coupés de l’Iran29.

Des documents préparés par des enquêteurs du Congrès étasunien en 2005 ont révélé que le gouvernement pesait de tout son poids en faveur d’un changement de régime en Syrie, longtemps avant les soulèvements du Printemps arabe de 2011, contestant la vision selon laquelle le soutien américain aux rebelles syriens était basé sur une allégeance à une « insurrection démocratique » et montrant que c’était tout simplement la poursuite d’une politique existant depuis longtemps, visant à renverser le gouvernement à Damas. En effet, les enquêteurs ont reconnu que la motivation du gouvernement des États-Unis pour renverser le gouvernement nationaliste arabe laïc à Damas était sans rapport avec la promotion de la démocratie au Moyen-Orient. En fait, ils notaient que la préférence de Washington allait aux dictatures laïques (l’Égypte) et aux monarchies (la Jordanie et l’Arabie saoudite). L’impulsion à viser le changement de régime, selon les enquêteurs, était un désir de balayer un obstacle à la réalisation des buts américains au Moyen-Orient liés au renforcement d’Israël, à la consolidation de la domination des États-Unis sur l’Irak et à la promotion d’économies de libre marché et de libre entreprise30. Si Assad avait promu une politique néolibérale en Syrie, comme Draitser le soutient, il est difficile de comprendre pourquoi Washington aurait cité le refus de la Syrie d’adhérer au programme étasunien de marchés ouverts et de libre entreprise comme une raison de changer le gouvernement de la Syrie.

Pour insister sur le point que les manifestations manquaient d’un large soutien populaire, le 22 avril, plus d’un mois après l’émeute de Daraa, Anthony Shadid, du New York Times, a rapporté que « les manifestations, jusqu’ici, semblaient manquer du soutien populaire des révolutions en Égypte et en Tunisie ». Autrement dit, plus d’un mois après que seulement des centaines – et non des milliers ou des dizaines de milliers – de manifestant se sont soulevés à Daraa, il n’y avait aucun signe en Syrie d’une insurrection de Printemps arabe. Celle-ci est restée une affaire limitée, éminemment islamique. En revanche, il y avait eu d’immenses manifestations à Damas pour soutenir – et non contre lui – le gouvernement, Assad restait populaire et, selon Shadid, le gouvernement s’attachait la loyauté des « chrétiens et des sectes musulmanes hétérodoxes31 . » Shadid n’était pas le seul journaliste occidental relatant que les alaouites, les ismaéliens, les druzes et les chrétiens soutenaient fortement le gouvernement. La journaliste du Time, Rania Abouzeid, observait que les baasistes « pourraient revendiquer le soutien de groupes minoritaires importants en Syrie32» 

Cette réalité que le gouvernement syrien avait la loyauté des sectes chrétiennes et musulmanes hétérodoxes, comme le relatait Shadid dans le New York Times, suggère que les minorités religieuses reconnaissaient quelque chose dans l’insurrection dont la presse occidentale faisait peu de cas (et que les socialistes révolutionnaires aux États-Unis ont manqué), à savoir qu’elle était guidée par un programme islamiste sunnite sectaire qui, s’il se réalisait, aurait des conséquences pénibles pour tous ceux qui n’étaient pas considérés comme de « vrais » musulmans. Pour cette raison, les alaouites, les ismaéliens, les druzes et les chrétiens se rangeaient du côté des baasistes qui cherchaient à surmonter les divisions sectaires comme élément de leur engagement programmatique de favoriser l’unité arabe. Le slogan « Les alaouites au tombeau et les chrétiens à Beyrouth ! », scandé dans les manifestations de ces premiers jours33, ne faisait que confirmer l’idée que le soulèvement était la poursuite de la lutte à mort que l’islam politique sunnite avait promis de mener contre le gouvernement nationaliste arabe laïc et n’était pas un soulèvement de masse pour la démocratie ou contre le néolibéralisme. S’il y avait en effet certains éléments de ce genre, comment expliquer que la soif de démocratie et l’opposition au libéralisme n’existent que dans la communauté sunnite et soient absentes dans celles des minorités religieuses ? Assurément, un déficit démocratique et une tyrannie néolibérale, s’ils existaient pour tous et agissaient comme déclencheurs d’une insurrection révolutionnaire, auraient franchi les barrières religieuses. Que les alaouites, les ismaéliens, les druzes et les chrétiens n’aient pas manifesté, et que les émeutes aient été fondées sur le sunnisme avec un contenu islamiste, indique clairement que l’insurrection, depuis son tout début, représentait la recrudescence de la campagne djihadiste sunnite de longue date contre la laïcité baasiste.

« Dès le début, le gouvernement d’Assad a dit qu’il était engagé dans une lutte contre les islamistes militants34. » La longue histoire des soulèvements islamistes contre le baasisme avant 2011 suggère que c’était très probablement le cas, et la manière dont le soulèvement s’est déroulé ensuite, comme une guerre dirigée par les islamistes contre l’État laïc, n’a fait que renforcer cette vision des choses. D’autre preuves, à la fois positives et négatives, ont confirmé l’affirmation d’Assad que l’État syrien était attaqué par des djihadistes (tout comme il l’avait été à maintes reprises dans le passé). Les preuves négatives que l’insurrection n’était pas un soulèvement populaire contre un gouvernement impopulaire se trouvaient dans les articles des médias occidentaux qui montraient que le gouvernement nationaliste arabe de la Syrie était populaire et assuré de la loyauté de la population.

En revanche, les manifestations anti-gouvernementales, les émeutes et les protestations étaient peu importantes, attirant beaucoup moins de gens que ne l’a fait une manifestation massive à Damas pour soutenir le gouvernement, et certainement pas de l’ordre des soulèvements populaires en Égypte et en Tunisie. De plus, les revendications des manifestants se centraient sur la libération des prisonniers politiques (principalement djihadistes) et la levée des limitations en temps de guerre à l’expression de la dissidence politique, et non sur des appels à la démission d’Assad ou au changement de la politique économique du gouvernement. La preuve positive est venue des récits des médias occidentaux, qui montraient que l’islam jouait un rôle de premier plan dans les émeutes. Aussi, alors qu’on croyait généralement que les groupes islamistes armés étaient entrés dans la mêlée seulement à la suite du premier printemps des émeutes de 2011 – et, ce faisant, avaient « détourné » un « soulèvement populaire » – deux groupes djihadistes qui jouaient un rôle essentiel dans la révolte armée post-2011 contre le nationalisme arabe laïc, Ahrar- al-Sham et Jabhat al-Nusra, étaient en fait actifs au début de 2011. Ahrar al-Sham « a commencé à travailler à constituer des brigades […] bien avant la mi-mars de 2011, lorsque les émeutes de Daraa ont eu lieu », selon le Time35. Jabhat al-Nusra, l’affilié d’al-Qaïda en Syrie, « était inconnu jusqu’en janvier 2012, lorsqu’il a annoncé sa formation […] mais était actif depuis des mois avant.36 »

Un autre élément de preuve cohérent avec le point de vue que l’islam militant a joué très tôt un rôle dans le soulèvement – ou, tout au moins, que les protestations ont été violentes dès le début – est qu’« il y avait des signes, dès le départ, que des groupes armés étaient impliqués ». Le journaliste et écrivain Robert Fisk a rappelé avoir vu une vidéo des « tous premiers jours de la ‘montée’, montrant des hommes avec des pistolets et des Kalachnikovs dans une manifestation à Daraa ». Il rappelle un autre événement, en mai 2011, lorsque « une équipe d’Al Jazeera a filmé des hommes armés tirant sur les troupes syriennes, à quelques centaines de mètres de la frontière nord avec le Liban, mais la chaîne a refusé de diffuser les images.37 »  Même des officiels américains, qui étaient hostiles au gouvernement et dont on aurait pu s’attendre à ce qu’ils contestent le point de vue de Damas, selon lequel il était impliqué dans une lutte avec des rebelles armés, « ont reconnu que les manifestations n’étaient pas pacifiques et que certains manifestants étaient armés »38. En septembre, les autorités syriennes rapportaient qu’elles avaient perdu plus de 500 officiers et agents de police, tués par des guérilleros39. À la fin d’octobre, ce nombre avait plus que doublé40. En moins d’une année, l’insurrection était passée de l’incendie des bâtiments du Parti Baas et de l’administration et d’affrontements avec la police, à une guerre de guérilla incluant des méthodes qui seraient étiquetées comme du « terrorisme » lorsqu’elles frapperaient des cibles occidentales.

Assad se plaindrait plus tard que :

« Tout ce que nous avons dit en Syrie au commencement de la crise, ils ont fini par le dire plus tard. Ils ont dit que c’était pacifique, nous avons dit que ça ne l’était pas, ils tuent – ces manifestants qu’ils appelaient des manifestants pacifiques – ils ont tué des policiers. Puis ils sont devenus des militants. Ils ont dit oui, ce sont des militants. Nous avons dit, ce sont des militants, c’est du terrorisme. Ils ont dit non, ce n’est pas du terrorisme. Puis quand ils disent que c’est du terrorisme, nous disons que c’est al-Qaïda, ils disent que non, ce n’est pas al-Qaïda. Donc tout ce que nous disons, ils finissent par le dire plus tard 41. »

Le « soulèvement syrien », écrit le spécialiste du Moyen-Orient Patrick Seale, « devrait être considéré comme le dernier épisode, de loin le plus violent, de la longue guerre entre les islamistes et les baasistes, qui remonte à la fondation du Parti laïc Baas dans les années 1940. La bataille entre eux confine aujourd’hui à la lutte à mort »42« Il est frappant,poursuit Seale en citant Aron Lund, qui avait écrit un rapport sur le djihadisme syrien pour l’Institut suédois des Affaires internationales, que pratiquement tous les membres des divers groupes insurgés armés soient des Arabes sunnites : que les combats se soient généralement limités aux zones arabes sunnites, alors que les zones habitées par des alaouites, des druzes ou des chrétiens restaient passives ou soutenaient le régime ; que les défections au régime soient presque à 100% sunnites, que l’argent, les armes et les volontaires viennent des États islamiques ou d’organisations et d’individus pro-islamiques ; et que la religion soit le plus important dénominateur commun du mouvement insurrectionnel. »43

La brutalité comme déclencheur ?

Est-il raisonnable de penser que l’usage de la force par l’État syrien a déclenché la guerre de guérilla qui a éclaté peu après ?

Cela incite à croire qu’une sur-réaction des forces de sécurité à une contestation de l’autorité du gouvernement dans la ville syrienne de Daraa (s’il y a eu en effet une sur-réaction) pourrait déclencher une guerre majeure impliquant de nombreux autres États, et mobilisant des djihadistes de nombreux pays. Il faudrait ignorer une foule de faits discordants pour commencer à donner même un soupçon de crédibilité à cette théorie.

Premièrement, nous devrions ignorer la réalité que le gouvernement d’Assad était populaire et considéré comme légitime. On pourrait soutenir qu’une réponse autoritaire par un gouvernement hautement impopulaire à une contestation banale à son autorité aurait pu fournir l’étincelle nécessaire au déclenchement d’une insurrection populaire, mais nonobstant l’insistance du président américain Barack Obama sur le manque de légitimité d’Assad, il n’y a aucune preuve que la Syrie, en mars 2011, était une poudrière de ressentiment populaire contre le gouvernement, prête à exploser. Comme Rania Abouzeid du Time l’a rapporté à la veille des émeutes de Daraa, « même les critiques concèdent qu’Assad est populaire » 44 et que « personne ne s’attend à des soulèvements de masse en Syrie, et en dépit d’une manifestation de dissidence de temps en temps, très peu veulent y participer » 45.

Deuxièmement, nous devrions écarter le fait que les émeutes de Daraa n’impliquaient que quelques centaines de participants, à peine un soulèvement de masse, et que les manifestations suivantes ont également échoué à rassembler une masse critique, comme l’a rapporté Nicholas Blanford du Time46. De même, Anthony Shadid du New York Times n’a pas trouvé de preuve qu’il y avait de l’agitation populaire en Syrie, même plus d’un mois après les émeutes de Daraa 47. Ce qui s’est passé, contrairement à la rhétorique propagée par Washington sur le Printemps arabe éclatant en Syrie, était que des djihadistes étaient engagée dans une guerre de guérilla contre les forces de sécurité syriennes et qu’ils avaient, en octobre, ôté la vie à plus de mille policiers et soldats.

Troisièmement, nous devrions fermer les yeux sur le fait que le gouvernement des États-Unis, avec son allié britannique, avait conçu des plans en 1956 pour provoquer une guerre en Syrie en recrutant les Frères musulmans pour fomenter des soulèvements internes 48. Les émeutes de Daraa et les affrontements armés avec la police et les soldats qui ont suivi ressemblaient au plan que le spécialiste des changements de régime Kermit Roosevelt avait préparé. Cela ne veut pas dire que la CIA a dépoussiéré la proposition de Roosevelt et l’a recyclée pour l’utiliser en 2011 ; seulement que le complot a montré que Washington et Londres étaient capables de planifier une opération de déstabilisation impliquant une insurrection dirigée par les Frères musulmans, pour provoquer un changement de régime en Syrie.

Nous devrions aussi ignorer les événements de février 1982, lorsque les Frères musulmans ont pris le contrôle de Hama, la quatrième plus grande ville de Syrie. Hama était l’épicentre du fondamentalisme sunnite en Syrie et une importante base d’opération pour les combattants djihadistes. Galvanisés par la fausse nouvelle qu’Assad avait été renversé, les Frères musulmans se sont livrés à un carnage jubilatoire et sanguinaire dans la ville, attaquant les postes de police et assassinant les dirigeants du Parti Baas et leurs familles, ainsi que des responsables gouvernementaux et des soldats. Dans certains cas, les victimes ont été décapitées49, une pratique qui serait ressuscitée des décennies plus tard par les combattants d’État islamique. Tous les responsables du Baas de Hama ont été assassinés50.

Les événements de Hama en 1982 sont généralement rappelés en Occident (s’ils le sont), non pas pour les atrocités perpétrées par les islamistes, mais pour la réponse de l’armée syrienne, une réponse comme on l’attendrait de n’importe quelle armée recourant à l’usage de la force pour restaurer un contrôle souverain sur le territoire saisi par les insurgés. Des milliers de soldats ont été déployés pour reprendre Hama aux Frères musulmans. L’ancien fonctionnaire du Département d’État américain William R. Polk a décrit les conséquences de l’assaut de l’armée syrienne sur Hama comme semblable à l’assaut des Américains sur la ville irakienne de Falloudjah en 200451, (la différence étant, bien sûr, que l’armée syrienne intervenait en toute légitimité sur son propre territoire tandis que l’armée étasunienne agissait de manière illégitime comme force d’occupation pour réduire la résistance à celle-ci). Le nombre de morts dans l’assaut de Hama reste cependant un sujet de discussion. Les chiffres varient. « Un article précoce dans le Time a dit qu’il y avait eu 1 000 tués. La plupart des observateurs estiment que 5000 personnes sont mortes. Des sources israéliennes et les Frères musulmans » – ennemis jurés des nationalistes arabes laïcs qui avaient donc intérêt à exagérer le nombre des victimes – « ont prétendu que le nombre de morts dépassait les 20 00052. » Robert Dreyfus, qui a écrit sur la collaboration de l’Occident avec l’islam politique, soutient que les sources occidentales ont délibérément exagéré le nombre de morts, dans le but de diaboliser les baasistes comme des tueurs sans pitié et que les baasistes ont accepté le mensonge pour intimider les Frères musulmans53.

Lorsque l’armée syrienne a trié les décombres de Hama au lendemain de l’assaut, elle a trouvé la preuve que des gouvernements étrangers avaient fourni aux insurgés de l’argent, des armes et du matériel de communication. Polk écrit :

« Assad a vu des fauteurs de troubles étrangers travailler au sein de sa population. Cela, après tout, était l’héritage émotionnel et politique de la domination coloniale – un héritage douloureusement évident dans la plus grande partie du monde post-colonial, mais qui passe presque inaperçu dans le monde occidental. Et cet héritage n’est pas un mythe. C’est une réalité que nous pouvons souvent vérifier sur des documents officiels, des années après les événements. Hafez al-Assad n’a pas eu besoin d’attendre que ces documents fuitent : ses services de renseignement et des journalistes internationaux ont révélé des douzaines de tentatives des riches pays pétroliers conservateurs arabes, des États-Unis et d’Israël de subvertir son gouvernement. La plupart ont utilisé les« mauvais coups », la propagande ou des injections de fonds, mais il est intéressant de noter que lors du soulèvement de Hama en 1982, plus de 15 000 mitrailleuses fournies par l’étranger ont été saisies, ainsi que des prisonniers incluant des forces paramilitaires formées par les forces jordaniennes et la CIA (tout comme les djihadistes qui apparaissent tellement dans les récits des médias de 2013 sur la Syrie). Et ce que nous avons vu en Syrie a été confirmé par ce que nous avons appris des changements de régime par les Occidentaux ailleurs. Il connaissait certainement la tentative de la CIA d’assassiner le président égyptien Nasser et le renversement du Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh par les Anglais et les Américains. »54

Dans son livre From Beirut to Jerusalem, le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman écrit que « le massacre de Hama peut être compris comme ‘la réaction naturelle d’un politicien moderniste dans un État-nation relativement nouveau, tentant d’éviter les éléments rétrogrades – dans ce cas, les fondamentalistes islamistes – visant à saper tout ce qu’il a réalisé pour faire de la Syrie une république laïque du XXe siècle’. » C’est aussi pourquoi, poursuit Friedman, « si quelqu’un avait été en mesure de réaliser un sondage d’opinion objectif en Syrie après le massacre, le traitement par Assad de la rébellion aurait aurait été largement approuvé, même parmi les musulmans sunnites. »55

Le déclenchement d’un djihad islamiste sunnite contre le gouvernement syrien dans les années 1980 remet en question la vision que l’islam sunnite militant au Levant est un résultat de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 et des polices sectaires pro-chiites des autorités d’occupation étasuniennes. Cette vision est myope historiquement, aveugle à l’existence depuis des décennies de l’islam politique sunnite comme force importante dans la politique levantine. Depuis le moment où la Syrie a été formellement indépendante de la France après la Seconde Guerre mondiale, pendant les décennies suivantes au XXe siècle et jusqu’au siècle suivant, les forces principales en présence en Syrie étaient le nationalisme arabe laïc et l’islam politique. Comme le journaliste Patrick Cockburn l’a écrit en 2016, « l’opposition armée syrienne est dominée par ISIS, al-Nusra et Ahrar al-Sham. » La « seule alternative au gouvernement (nationaliste arabe laïc), ce sont les islamistes »56. Et c’est le cas depuis longtemps.

Enfin, nous devrions aussi ignorer le fait que les stratèges étasuniens avaient planifié depuis 2003, et peut-être déjà en 2001, d’écarter Assad et son idéologie nationaliste arabe laïque du pouvoir, finançant l’opposition syrienne, y compris les groupes liés aux Frères musulmans, depuis 2005. En conséquence, Washington s’est dirigé vers le renversement d’Assad avec le but de dé-baasifier la Syrie. Une guérilla islamiste contre les nationalistes arabes laïcs aurait eu lieu, indépendamment du caractère excessif ou non de la réponse du gouvernement syrien à Daraa. Le jeu était déjà en cours, et on cherchait un prétexte. Daraa l’a fourni. Donc l’idée que l’arrestation de deux garçons à Daraa pour avoir peint des graffitis anti-gouvernement sur un mur puisse provoquer un conflit majeur est aussi crédible que celle de la Première Guerre mondiale causée uniquement par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand.

Syrie socialiste

Le socialisme peut être défini de plusieurs manières, mais s’il l’est comme la propriété publique des secteurs clé de l’économie jointe à une planification économique, alors la Syrie, en vertu de ses Constitutions de 1973 et de 2012, correspond clairement à la définition du socialisme. Cependant, la République arabe syrienne n’a jamais été un État socialiste ouvrier du genre de celle que les marxistes reconnaissent. Il a été, plutôt, un pays arabe socialiste animé par le but de parvenir à l’indépendance politique arabe et de surmonter l’héritage du sous-développement de la nation arabe. Les rédacteurs de la Constitution voyaient le socialisme comme un moyen de parvenir à la libération nationale et au développement économique. « La marche vers l’établissement d’un ordre socialiste », écrivaient les rédacteurs de la Constitution de 1973, est une « nécessité fondamentale pour mobiliser les potentialités des masses arabes dans leur lutte contre le sionisme et l’impérialisme ». Le socialisme marxiste se préoccupait de la lutte entre une classe exploitante de possédants et la classe ouvrière et les pays exploités, alors que le socialisme arabe menait la lutte entre pays exploiteurs et pays exploités. Alors que ces deux socialismes différents agissent à des niveaux d’exploitation différents, ces distinctions n’avaient aucun intérêt pour les banques, les entreprises ou les grands investisseurs occidentaux qui portent leurs regard sur l’ensemble du globe, à la poursuite du profit. Le socialisme s’oppose aux intérêts lucratifs du capitalisme industriel et financier américain, qu’il s’agisse de mettre fin à l’exploitation de la classe ouvrière ou de surmonter l’oppression impérialiste sur des groupes nationaux.

Le socialisme du Baas a longtemps irrité Washington. L’État baasiste avait exercé une influence considérable sur l’économie syrienne, à travers la propriété d’entreprises, des subventions à des sociétés nationales privées, des limites à l’investissement étranger et des restrictions sur les importations. Les baasistes considéraient ces mesures comme des outils nécessaires pour un État post-colonial tentant d’arracher sa vie économique des griffes des anciennes puissances coloniales et de tracer une voie de développement libre de la domination d’intérêts étrangers.

Les buts de Washington, cependant, étaient évidemment antagoniques. Ils ne voulaient pas que la Syrie alimente son industrie et garde jalousement son indépendance, mais serve les intérêts des banquiers et des grands investisseurs qui comptaient vraiment pour les État-Unis en ouvrant son marché du travail à l’exploitation ainsi que sa terre et ses ressources naturelles à la propriété étrangère. Notre programme, a déclaré l’administration Obama en 2015, « vise la baisse des tarifs sur les produits américains, la suppression des barrières à nos biens et services et la détermination de normes plus strictes pour parvenir à une concurrence équitable pour […] les entreprises américaines. »57 Ce n’était pas vraiment un nouvel agenda, c’était celui de la politique étrangère des États-Unis depuis des décennies. Mais Damas ne s’alignait pas derrière un Washington qui insistait sur le fait qu’il pouvait « diriger l’économie mondiale » et le ferait [58 Ibid.].

Les partisans de la ligne dure à Washington avaient considéré Hafez al-Assad comme un communiste arabe58 et les responsables américains considéraient son fils, Bachar, comme un idéologue qui ne pouvait se résoudre à abandonner le troisième pilier du programme du Parti socialiste arabe Baas : le socialisme. Le Département d’État américain s’est aussi plaint de ce que la Syrie « avait échoué à se rallier à une économie de plus en plus intégrée à l’échelle mondiale », autrement dit qu’elle avait échoué à vendre ses entreprises publiques aux investisseurs privés, parmi lesquels les intérêts de Wall Street. Le Département d’État américain a aussi exprimé son mécontentement sur le fait que des « raisons idéologiques » ont empêché Assad de libéraliser l’économie de la Syrie, que « la privatisation des entreprises gouvernementales ne soit pas encore répandue » et que l’économie « reste strictement contrôlée par le gouvernement » 59. À l’évidence, Assad n’avait pas appris ce que Washington appelait les « leçons de l’Histoire », notamment que « les économies de marché, et non les économies planifiées placées sous la poigne du gouvernement, sont les meilleures »60. En rédigeant une Constitution donnant mandat au gouvernement de maintenir son rôle de guide de l’économie au nom des intérêts syriens, et de ne pas faire travailler les Syriens pour les intérêts des banques, des entreprises et des investisseurs occidentaux, Assad affirmait l’indépendance de la Syrie contre le programme de Washington visant à « ouvrir les marchés et à aplanir le terrain pour les entreprises américaines à l’étranger61 ».

En plus, Assad a souligné son attachement aux valeurs socialistes contre ce que Washington avait appelé un jour les « impératifs moraux » de la « liberté économique62 ». en inscrivant les droits sociaux dans la Constitution : la sécurité contre la maladie, le handicap et la vieillesse ; l’accès aux soins de santé ; et l’instruction gratuite à tous les niveaux. Ces droits continueraient à être placés hors d’atteinte des législateurs et des politiciens qui pourraient les sacrifier sur l’autel de la création d’un climat d’affaires favorable à une fiscalité basse et aux investissements étrangers. Affront supplémentaire à l’orthodoxie pro-business de Washington, la Constitution engageait l’État à instaurer des impôts progressifs.

Enfin, le dirigeant baasiste a inclus une disposition dans la Constitution révisée introduite par son père en 1973, un pas de plus en direction d’une démocratie véritable, authentique – une disposition que les décideurs à Washington, avec leurs innombrables liens avec le monde des banques et des entreprises, pouvaient difficilement tolérer. La Constitution exigeait qu’au moins la moitié des membres de l’Assemblée du peuple soit issue des rangs des paysans et des ouvriers.

Si Assad était un néolibéral, il était certainement l’un des plus étranges dévots de cette idéologie.

Sécheresse ?

Un dernier point sur les origines du soulèvement violent de 2011 : certains spécialistes en sciences sociales et des analystes se sont appuyés sur une étude publiée dans la revue Proceedings de l’Académie nationale des sciences pour suggérer que « la sécheresse a joué un rôle dans les troubles syriens ». Selon ce point de vue, la sécheresse « a provoqué de mauvaises récoltes qui ont entraîné la migration de plus de 1.5 million de personnes des zones rurales aux zones urbaines ». Cela, combiné à un afflux de réfugiés venant d’Irak, a fait de la Syrie un chaudron de tension économique et sociale prêt à déborder63. L’argument paraît sensé, et même « scientifique », mais le phénomène qu’il cherche à expliquer – un soulèvement de masse en Syrie – n’a jamais eu lieu. Comme nous l’avons vu, une revue de la couverture médiatique occidentale n’a trouvé aucune référence à un soulèvement de masse. Au contraire, les journalistes qui espéraient le trouver ont été surpris de ne pas en découvrir. Ils ont trouvé que la Syrie était étonnamment calme. Les manifestations appelées par les organisateurs de la page Facebook Révolution syrienne 2011 ont avorté. Des gens critiques ont admis qu’Assad était populaire. Les journalistes n’en ont pas trouvé un seul qui pensait qu’une révolte était imminente. Même un mois après l’incident de Daraa – qui n’a impliqué que quelques centaines de manifestants, éclipsés par les dizaines de milliers de Syriens qui manifestaient à Damas pour soutenir le gouvernement –, le journalistes du New York Times sur place, Anthony Shadid, n’a pu trouver aucun signe en Syrie des soulèvements massifs de la Tunisie et de l’Égypte. Au début février 2011, « Omar Nashabe, observateur de longue date de la Syrie et correspondant pour le quotidien arabe basé à Beyrouth, Al-Ahkbar », a dit au Time que « les Syriens peuvent être affligés par la pauvreté qui touche 14% de sa population, jointe à un taux de chômage estimé à 20%, mais Assad jouit toujours de sa crédibilité64 ».

On a dit que le gouvernement avait commandé le soutien populaire lorsque la société d’enquête britannique YouGov a publié un sondage montrant que 55 % des Syriens voulaient qu’Assad reste. Le sondage n’a presque pas été mentionné dans les médias occidentaux, ce qui a incité le journaliste britannique Jonathan Steele à poser la question : « Supposons qu’un sondage d’opinion respectable ait révélé que la plupart des Syriens soient favorables au maintien de Bachar al-Assad à la présidence, ne serait-ce pas une nouvelle importante ? ». Steele a décrit les résultats du sondage comme des « des faits dérangeants » qui ont été « omis » parce que la couverture des événements en Syrie par les médias occidentaux avait cessé d’« être honnête » et s’était transformée en « arme de propagande65 » .

Des slogans au lieu de la politique et de l’analyse

On peut reprocher à Draitser non seulement d’avoir propagé un argument fondé sur des affirmations et non sur des preuves, mais aussi d’avoir remplacé la politique et l’analyse par des slogans. Dans son article pour CounterPunch du 20 octobre, Syria and the Left : Time to Break the Silence [La Syrie et la Gauche : il est temps de briser le silence],il soutient que les objectifs de la Gauche devraient être la poursuite de la paix et de la justice, comme si celles-ci était deux qualités inséparables, qui ne sont jamais en opposition. Que la paix et la justice puissent, parfois, être antagoniques, est illustré par la conversation suivante entre le journaliste australien Richard Carleton et Ghassan Kanafani, un écrivain palestinien, romancier et révolutionnaire66.

Carleton : – Pourquoi votre organisation n’entreprend-elle pas des pourparlers de paix avec les Israéliens ?
Kanafani : – Vous ne pouvez pas vraiment dire « pourparlers de paix ». Vous voulez dire capitulation. Reddition.
C : – Pourquoi ne pas parler ?
K : – Parler à qui ?
C : – Parler aux dirigeants israéliens ?
K : – Un genre de conversation entre l’épée et le cou, vous voulez dire ?
C : – Bon, s’il n’y a ni épées ni fusils dans la chambre, vous pourriez quand même parler.
K : – Non. Je n’ai jamais vu une conversation entre un colonialiste et un mouvement de libération nationale.
C : – Mais malgré tout, pourquoi ne pas parler ?
K : – Parler de quoi ?
C : – Parler de la possibilité de ne pas se battre.
K : – Ne pas se battre pour quoi ?
C : – Ne pas se battre du tout. Peu importe pour quoi.
K : – D’habitude, les gens se battent pour quelque chose. Et ils arrêtent de se battre pour quelque chose. Donc vous ne pouvez même pas me dire pourquoi nous devrions parler et de quoi. Pourquoi devrions-nous parler de cesser de nous battre ?
C : – Parler de cesser de combattre pour arrêter la mort et la misère, la destruction et la souffrance.
K : – La misère et la destruction, la douleur et la mort de qui ?
C : – Des Palestiniens. Des Israéliens. Des Arabes.
K : – Des Palestiniens déracinés, jetés dans des camps, souffrant de famine, tués depuis vingt ans et interdits d’utiliser même le nom de « Palestiniens » ?
C : – Ils sont mieux comme ça que morts, pourtant.
K : – Peut-être pour vous, Mais pour nous, non. Pour nous, libérer notre pays, avoir la dignité, le respect, nos droits de l’homme est aussi essentiel que la vie même.

Quelles valeurs la Gauche américaine devrait-elle promouvoir lorsque la paix et la justice sont en conflit ? Draitser ne le dit pas. Son invocation du slogan « paix et justice » en tant que mission de la Gauche américaine semble n’être rien de plus qu’une invitation aux gens de gauche d’abandonner la politique pour se consacrer à la mission de devenir de belles âmes, au-dessus des conflits sordides qui tourmentent l’humanité – ne jamais prendre parti, excepté celui des anges. Son affirmation qu’« aucun État ou groupe n’a les meilleurs intérêts des Syriens à cœur » est presque trop stupide pour justifier un commentaire. Comment le sait-il ? On ne peut s’empêcher d’avoir l’impression qu’il croit que lui, et la Gauche américaine, parmi les groupes et les États dans le monde, sont les seuls à savoir ce qui est le mieux pour le « peuple syrien ». C’est peut-être pourquoi il estime que la responsabilité de cette Gauche américaine «  est envers le peuple de Syrie », comme si le peuple de Syrie était une masse indifférenciée avec des intérêts et des programmes uniformes. Les Syriens en masse [en français dans le texte, NdT] comprennent des laïcs et des islamistes politiques qui ont des points de vue irréconciliables sur la manière dont l’État devrait être organisé, qui ont été pris dans une lutte à mort depuis plus d’un demi-siècle – l’un favorisé par son propre gouvernement. Les Syriens en masse comprennent ceux qui favorisent l’intégration à l’Empire US, et ceux qui y sont opposés ; ceux qui collaborent avec les impérialistes américains et ceux qui s’y refusent. Dans cette perspective, qu’est-ce que cela signifie de dire que la Gauche américaine a une responsabilité envers le peuple de Syrie ? Quel peuple de Syrie ?

J’aurais pensé que la responsabilité de la Gauche américaine allait aux travailleurs des États-Unis, non au peuple de Syrie. Et j’aurais imaginé, également, que la Gauche américaine considérerait comme de sa responsabilité d’inclure la propagation d’une analyse politique fondée sur des preuves de la façon dont l’élite économique étasunienne utilise l’appareil d’État pour faire avancer ses intérêts aux dépens des populations tant nationales qu’étrangères. Comment la longue guerre de Washington à la Syrie affecte-t-elle la classe ouvrière d’Amérique ? C’est ce dont Draitser devrait parler.

Mon livre, Washington’s Long War on Syria, paraîtra en avril 2017.

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker francophone

  1. Aryn Baker, Syria is not Egypt, but might it one day be Tunisia?, Time, 4 février, 2011 
  2. Rania Abouzeid, The Syrian style of repression: Thugs and lectures, Time, 27 février 2011 
  3. Rania Abouzeid, Sitting pretty in Syria : Why few go backing Bashar, Time, 6 mars 2011 
  4. Rania Abouzeid, The youth of Syria: the rebels are on pause, Time, March 6, 2011 
  5. Rania Abouzeid, The youth of Syria : the rebels are on pause, Time, 6 mars 2011 
  6. Officers fire on crowd as Syrian protests grow, The New York Times, 20 mars 2011 
  7. Nicholas Blanford, Can the Syrian regime divide and conquer its opposition?, Time, 9 avril 2011 
  8. Robert Fisk, Welcome to Dera’a, Syria’s graveyard of terrorists, The Independent, 6 juillet 2016 
  9. Le président Assad à la chaîne de télévision ARD : « Les terroristes ont rompu l’accord de cessation des hostilités dès la toute première heure, l’Armée syrienne s’est abstenue de prendre des mesures de représailles », SANA, 1er mars 2016 
  10. Ibid. 
  11. Officers fire on crowd as Syrian protests grow, The New York Times, 20 mars 2011 
  12. Rania Abouzeid, Arab Spring: Is a revolution starting up in Syria?, Time, 20 mars 2011; Rania Abouzeid, Syria’s revolt: How graffiti stirred an uprising, Time, 22 mars 2011 
  13. Officers fire on crowd as Syrian protests grow, The New York Times, 20 mars 2011 
  14. Rania Abouzeid, Arab Spring: Is a revolution starting up in Syria?, Time, 20 mars 2011 
  15. Thousands march to protest Syria killingsThe New York Times, 24 mars 2011 
  16. Rania Abouzeid, Assad and reform: Damned if he does, doomed if he doesn’t, Time, 22 avril 2011 
  17. Officers fire on crowd as Syrian protests grow, The New York Times, 20 mars 2011 
  18. Aryn Baker, Syria is not Egypt, but might it one day be Tunisia?, Time, 4 février 2011 
  19. Nicholas Blanford, Can the Syrian regime divide and conquer its opposition? Time, April 9, 2011 
  20. Alfred B. Prados and Jeremy M. Sharp, Syria: Political Conditions and Relations with the United States After the Iraq War, Congressional Research Service, February 28, 2005 
  21. Rania Abouzeid, Syria’s Friday of dignity becomes a day of death, Time, March 25, 2011 
  22. Rania Abouzeid, Syria’s Friday of dignity becomes a day of death, Time, March 25, 2011 
  23. Syrie: un autre éclairage du conflit qui dure depuis 5 ans, BeCuriousTV, May 23, 2016, http://www.globalresearch.ca/syria-aleppo-doctor-demolishes-imperialist-propaganda-and-media-warmongering/5531157 
  24. Nicholas Blanford, Can the Syrian regime divide and conquer its opposition? Time, April 9, 2011 
  25. Jay Solomon, To check Syria, U.S. explores bond with Muslim Brothers, The Wall Street Journal,July 25, 2007 
  26. Ibid. 
  27. Liad Porat, The Syrian Muslim Brotherhood and the Asad Regime, Crown Center for Middle East Studies, Brandeis University, December 2010, No. 47 
  28. Ibid. 
  29. http://www.judicialwatch.org/wp-content/uploads/2015/05/Pg.-291-Pgs.-287-293-JW-v-DOD-and-State-14-812-DOD-Release-2015-04-10-final-version11.pdf 
  30. Alfred B. Prados and Jeremy M. Sharp, Syria: Political Conditions and Relations with the United States After the Iraq War, Congressional Research Service, February 28, 2005. 
  31. Anthony Shadid, Security forces kill dozens in uprisings around SyriaThe New York Times, April 22, 2011 
  32. Rania Abouzeid, Syria’s Friday of dignity becomes a day of death, Time, March 25, 2011 
  33. Fabrice Balanche, The Alawi Community and the Syria Crisis, Middle East Institute, May 14, 2015 
  34. Anthony Shadid, Syria broadens deadly crackdown on protesters, The New York Times, May 8, 2011 
  35. Rania Abouzeid, Meet the Islamist militants fighting alongside Syria’s rebels, Time, July 26, 2012
  36. Rania Abouzeid, Interview with official of Jabhat al-Nusra, Syria’s Islamist militia group, Time,Dec 25, 2015 
  37. Robert Fisk, Syrian civil war: West failed to factor in Bashar al-Assad’s Iranian backers as the conflict developed, The Independent, March 13, 2016 
  38. Anthony Shadid, Syria broadens deadly crackdown on protesters, The New York Times, May 8, 2011 
  39. Nada Bakri, Syria allows Red Cross officials to visit prison, The New York Times, September 5, 2011 
  40. Nada Bakri, Syrian opposition calls for protection from crackdown, The New York Times, October 25, 2011 
  41. President al-Assad to Portuguese State TV: International system failed to accomplish its duty… Western officials have no desire to combat terrorism, SANA, March 5, 2015 
  42. Patrick Seale, Syria’s long war, Middle East Online, September 26, 2012 
  43. Ibid. 
  44. Rania Abouzeid, Sitting pretty in Syria: Why few go backing Bashar, Time, March 6, 2011 
  45. Rania Abouzeid, The youth of Syria: the rebels are on pause, Time, March 6, 2011 
  46. Can the Syrian regime divide and conquer its opposition? Time, April 9, 2011 
  47. Anthony Shadid, Security forces kill dozens in uprisings around Syria, The New York Times, April 22, 2011 
  48. Ben Fenton, Macmillan backed Syria assassination plot, The Guardian, September 27, 2003 
  49. Robert Fisk, Conspiracy of silence in the Arab world, The Independent, February 9, 2007 
  50. Robert Dreyfus, Devil’s Game: How the United States Helped Fundamentalist Islam, Holt, 2005, p. 205 
  51. William R. Polk, Understanding Syria: From pre-civil war to post-Assad, The Atlantic, December 10, 2013 
  52. Dreyfus 
  53. Dreyfus
  54. William R. Polk, Understanding Syria: From pre-civil war to post-Assad, The Atlantic, December 10, 2013 
  55. Quoted in Nikolas Van Dam, The Struggle for Power in Syria: Politics and Society under Asad and the Ba’ath Party, I.B. Taurus, 2011 
  56. Patrick Cockburn, Confused about the US response to Isis in Syria ? Look to the CIA’s relationship with Saudi Arabia, The Independent, June 17, 2016 
  57. National Security Strategy, February 2015 
  58. Robert Baer, Sleeping with the Devil : How Washington Sold Our Soul for Saudi Crude, Three Rivers Press, 2003, p. 123 
  59. US State Department website. http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/3580.htm#econ. Accessed February 8, 2012 
  60. The National Security Strategy of the United States of America, September 2002 
  61. National Security Strategy, February 2015 
  62. The National Security Strategy of the United States of America, March 2006 
  63. Henry Fountain, Researchers link Syrian conflict to drought made worse by climate change, The New York Times, March 2, 2015 
  64. Aryn Baker, Syria is not Egypt, but might it one day be Tunisia ?, Time, February 4, 2011 
  65. Jonathan Steele, Most Syrians back President Assad, but you’d never know from western media, The Guardian, January 17, 2012 
  66. Full transcript : Classic video interview with Comrade Ghassan Kanafani re-surfaces, PFLP, October 17, 2016, http://pflp.ps/english/2016/10/17/full-transcript-classic-video-interview-with-comrade-ghassan-kanafani-re-surfaces/ 

Hassan Nasrallah on Israel, Hezbollah and the End of the Peace Process

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Speech by Hezbollah Secretary General Sayed Hassan Nasrallah, on 16 February 2017, on the occasion of the annual commemoration of the martyr leaders (ENG SUB)

Part one : Why Israel Fears a War against Hezbollah


Part two : The End of the Two-States Illusion Announces the Liberation of Palestine



Transcript :

Dear brothers and sisters, for this annual commemoration of Hezbollah's martyred leaders, we always make sure that the main theme of our speech is that which relates to the Israeli enemy. Let me address it in two aspects: first, the Lebanese aspect, and secondly, the Palestinian aspect.

In Lebanon, as regards the Israeli issue, during the last weeks and months, we have heard many Israeli statements, analyzes and assessments. Similarly, a number of conferences were organized, especially at the beginning of the new Gregorian year. We also heard new estimates, Israeli statements on the strategic situation of the region, and in these conferences, Presidents, ministers, generals, personalities, professors spoke. Much of what has been said before and after has been published.

In summary - I am talking about the essential point, not to dwell on the considerations that led to this conclusion - it is the continuous intimidation against Lebanon, the evocation of a third war on Lebanon, the scenarios of this war and what Israel will do in Lebanon during the Third Lebanon War. And everything you want in terms of statements, speeches, declarations, threats, intimidations, and so on. I want to dwell a bit on this.

Of course, the Israeli position, even at the level of the assessment of the situation, is developing with regard to Lebanon and Hezbollah in particular: for example, they speak of the “strategic threat”, the “essential threat” , the “main threat”. This year, they raised us and put us in first position.

Of course, it is a matter of pride for Hezbollah, but it is a dangerous sign from the strategic point of view. When Israel considers that the Arab countries pose no threat, that the Arab armies are no longer a threat, that the only threat is the Syrian army, but that its rank has diminished due to its monopoly and exhaustion in the (Syrian) war. And in all this atmosphere, Hezbollah finds itself in the first position.

And Iran, which is several hundred kilometers away from occupied Palestine, is in second position and Palestinian resistance is in third place. This is as far as Lebanon is concerned.

These threats and intimidations are of course not new. It has always seemed that there is an Israeli objective of continuously pressuring the Lebanese people and the people of Lebanon and especially on the (popular) basis of the Resistance in Lebanon. Enormous and continuous pressure on the nerves, on morale, to keep us in a situation (of continuous pressure), with constant threats of war (Israeli) against Lebanon pronounced by this or that personality. And recently, after Trump's arrival in the US Presidency, these analyzes and assessments come back again and again.

Of course, I do not want to challenge or confirm the seriousness of these remarks, but I invite the Lebanese people, the inhabitants of Lebanon and all the residents of Lebanon, because all are concerned with this issue, whether they are permanent residents, refugees or displaced persons, Palestinians or Syrians, (I call) all the people who are on Lebanese territory to consider this question in this aspect, with this conscience:


First of all, we have been hearing this since the end of the July 2006 war. That is why many felt that in 2007 there would be the third Lebanon war. Others said 2008. 2008 has passed, and they have (predicted war for) 2009. 2009 has passed, they said 2010. 2010 ended, they said 2011, etc. Same thing for 2016.

Well, in the 11 years of the July (2006) war, and every day after the July war, we heard the (incessant) announcements of the Third Lebanon War, the coming revenge, the threats , The promises, the destruction, the doctrine of Dahiyeh, the destruction of Lebanon's infrastructure, and so on. Well, it's been 11 years already, and thank God, everything is fine and everything will be fine if God wills : we are safe, safe and at peace, the South (of Lebanon) is safe, like the Western Bekaa, Hasbaya, all Lebanon is safe. Now, there are certainly incidents that happen from time to time, but still. Well, here's the first point. Eleven years have passed. Who can say (with certainty) that (the war will be) 2017, 2018, 2019, 2020? Only God knows. That's the first point. 

Second, the political developments on which some declarations are based concern Trump. Trump could effectively allow Israel, the Israeli enemy, to launch a war against Lebanon to put an end to Hezbollah. Of course, there is a political debate on this issue, namely, what is the priority of the new American administration in the region, because until now we understand nothing, because of the persistent dispute within the region American administration between the individual leadership (Trump) and that of the organizations (Deep State), and as they say in Lebanese, it is total blurring, it is not known if Trump goes left, right, we do not understand anything about anything.

But in any case, this point does not scare us, even if this analysis was true. Even if the analysis that Trump will allow Netanyahu to launch a war against Lebanon, or even that he will encourage it, more than allow it (was true). Does the issue of the war against Lebanon stop only with US authorization or US encouragement? I'm saying no.

I will repeat one thing that I have already said in order to confirm it and to root the idea in the minds. See, O our brothers, our sisters, our people, the peoples of the region. For Israel, the political conditions for launching a war against Lebanon are permanently present. They are present at all times. US protection is present at all times. And unfortunately, Arab protection is present, and almost permanently. The Arab protection that allowed Israel to attack Lebanon in 2006 is even more present than in 2006, for many and varied reasons that I do not want to mention now.

For Israel, it is only a question ... - on the contrary, there are now Arab countries ready to finance the Israeli war and even to pay interest on the (war) costs incurred (by Israel). For they consider that, ultimately, Hezbollah is part of a front, an Axis that has hindered many of their harmful projects in the region. For Israel, the question is not one of US permission, US protection, Arab protection, or anything like that. For Israel, and especially after the July 2006 war, especially after the Gaza wars and the 2014 war on Gaza, is that if they want to launch a war against Lebanon, as they themselves say - it’s not an analysis of my own) -, will they win this war? Are they going to get a clear, decisive victory, achieving their goals with as few losses as possible regarding the (Israeli) enemy and the home front? That is the (real) question. The fundamental question for Israel is this.

And it has no relationship with either Trump, or with Obama, or with anyone, in any way. And this means in particular that what the Resistance (Hezbollah) represents in terms of force, and what the (popular) base of the Resistance actually represents in terms of endurance and strength, deep and massive support, the Lebanese Army and the position of the rest of the Lebanese, and I now add the firm and unshakable position of His Excellency the President of the Lebanese Republic, General Michel Aoun, such are the elements of strength.

Why do I say the (popular) base that sustains (the Resistance)? Because it endures patiently, and proved through the Syrian test that it is very strong, endures and massively supports (the Resistance) and believes in its path and choices, and is ready for the highest sacrifices. As long as this element of force is present, that is what will deter Israel from launching a war. This is what has deterred Israel in 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016. And that is what discourages them today and in the future.

Yes, if the enemy feels that the Resistance has eroded, weakened and retreated, that the (popular) base of the Resistance has been eroded and weakened, it will encourage this enemy to venture (to attack) and approach.

Thus, today, facing all threats and intimidations, our guarantee, after God the Most High and the Exalted, is in our hands, in us. In the wills of our martyrs, in the soul they breathed in us - Sayed Abbas [al-Musawi], Sheikh Ragheb [Harb], Hajj Imad [Moghniyeh], in our mujahideen (fighters), our elders, our youth, our children, our culture, our endurance, this is what protects the country and prevents the war, not the US veto or US authorization.

Among the signs that confirm this, I will briefly mention a few points, because I do not have time to make a full analysis on this issue.

First, with respect to ammonia, the ammonia reservoir located in Haifa. A few days ago, a decision was rendered: before 10 days, the Haifa ammonia reservoir must be removed. Why is that? These tanks were there for decades... It is because the Resistance [Hezbollah] talked about this tank and the fact that it represents an atomic bomb (if struck). And even more so, we have been told that there is a ship that brings the ammonia to the Haifa reservoir and others, and that if I can say that the ammonia reservoir of Haifa is equivalent to an atomic bomb, they themselves said that the ship that brings ammonia to occupied Palestine represents five atomic bombs. Well, how could this ship escape from us?

Consider that they emptied the reservoir of Haifa. First, wherever they are carrying this reservoir, we can reach it, God willing. Of course, in Haifa, it's easier, no doubt about it, it's closer and easier in Haifa. But wherever they move these reservoirs, we can reach them. Consider that you have hidden these tanks, where are you going to hide the ship? Under which wave do you think you can hide it?

Thus, this enemy is faced with a resistance that possesses capabilities and has the courage to use them in any real confrontation, and it will make a thousand calculations (before launching a war). And on this basis, if they want to empty the reservoir - of course, the people of Haifa should thank Hezbollah (through whom the reservoir has been moved), saying God bless you, for they have been 20 or 30 years asking that, but no one had answered them.

Today, the day of the commemoration of the victory leaders, I call on the Israeli enemy not only to empty the Haifa ammonia reservoir, but also to close the nuclear reactor in Dimona. To close the Dimona nuclear reactor. They have enough information about this reactor, it's worn, old, obsolete, outdated, and it does not take a great bombardment effort (to destroy it), and they also know that if our missiles strike it, they know what is going to happen to them and to their entity, they know the extent of the dangers that it represents for them.

As I said in the past for the ammonia reservoir, Israel has nuclear weapons, and it opposes Iran because of its peaceful nuclear program, but by the grace of God, and by the mentality and the courage of our mujahideen (fighters), and through our own capabilities, we can turn the threat into an opportunity. Israeli nuclear weapons pose a threat to the entire region, turning them into an opportunity, transforming them into a threat to Israel, its entity, its settlers, its colonialists, its invaders occupying occupied Palestine.

Some considered that the Israeli decision to close the Haifa ammonia reservoir was a sign that a war against Lebanon is approaching. It is possible, although I do not share this opinion, but I do not speak absolutely or with certainty, but I say to those who believe that this is rather an indication of the credibility of the Lebanese Resistance in the enemy's eyes, certainty as to the strength and capabilities of the Lebanese Resistance, and that when Hezbollah says something he is capable of carrying it out. Consider this reading (of events) before considering others.

Another sign I want to evoke in this brief overview is that... well, consider that [Israel] wants to launch a war. Everyone now knows that air force alone cannot win the battle or achieve a victory anywhere. Today, in Iraq, if there were no Iraqi army, popular mobilization and anti-terrorist forces and Iraqi clans fighting, even the world's most powerful air force would not be able to put an end to the battle against ISIS. At present, in Syria, if there were not the Syrian army, the popular forces and the various allies fighting on Syrian territory, and the Syrian people fighting on the ground in Syria, the most powerful air force would not succeed in winning a battle.

Of course, the air force has a certain influence and contributes to victory, but after the war in Lebanon, after the wars in Gaza, after the wars in the world, it became a known fact, and is today part of the military and strategic certainties (to win a war, the air force is not enough).

Well, consider that your planes took off and bombed Lebanon - not to mention what we will do to you (in return) - but will you not send (land) forces to Lebanon, to achieve a decisive, clear victory, and achieve your goals? What will happen to these forces that will enter Lebanon? Anyway, will Israel dare to send troops to Lebanon, in order to threaten us like that with war? I want to mention two proofs for this point.

The first proof is Gaza in 2014. The Golani Brigade, dear brothers and sisters, is one of the best, and is perhaps even the best of the elite troops of the enemy army. And I was even told that it is one of the best elite troops in the world. Among the best elite troops (commandos, special forces) in the world. During the 2014 war, it tried to enter the Chuja'iya neighborhood in Gaza. It was crushed and humiliated, it failed and was defeated in one neighbourhood of the besieged and uncovered Gaza Strip, which is like a desert completely exposed to the eyes and ears of the enemy. These elite troops of yours, if they come to the south of Lebanon, what is going to happen to them? Your officers, your soldiers, your tanks?

The elite troops of the Golani Brigade suffered a stinging defeat in the Gaza Strip, and after what? After 2006, after they learned the lessons, remedied, improved, trained, prepared and armed their elite troops, learned the lessons of all their setbacks and failures during the July (2006) war, and they went to Gaza to see the results of their training, 8 years of preparations and maneuvers after the war of July to undergo this defeat in the district of Chuja'iya. It was you who were stranded for days at the gates of the city of Bint Jbeil (southern Lebanon, 2006). Who are you threatening? Who do you think you are intimidating? Why (try to) scare people?

The other proof is what happens at the (Lebanese-Israeli) border. Maybe the media does not highlight this enough, and I hope that other media than Al-Manar will talk about it. The media, local and international, must come and see what the Israelis are doing at the border. The high concrete walls they build in several important or militarily sensitive areas. The Israelis are building walls. They flatten hills and block valleys. Well, they announced the construction of lines of defense for the settlements north of occupied Palestine, and they carried out maneuvers on these lines. Why?

Since 1948, what has existed between us and the Israeli entity, between us and occupied Palestine? There is barbed wire, nothing but wire. So that the Israeli, when he sees fit, cuts the iron and invades us. He was the one who invaded, he was the one who attacked, he was the strong man, he was the one with the upper hand.

(Today), for the first time since 1948, for the first time, by the grace of these martyred leaders, the craftsmen of victory, and the sacrifices of all the resistance fighters in Lebanon, not only ours, fortifications are built in Occupied Palestine (to protect themselves from an invasion by Hezbollah), as well as lines of defense around the settlements. It is not only us who have to erect defenses for our villages and towns, but they also have to build them in their hills, valleys and settlements in the north of occupied Palestine.

If you are so strong, capable, powerful and proud-to-arms, why do you build walls, and do all these earthworks in your hills, valleys, fields, this mining of land, etc.? Something has changed, evolved in the Israeli mentality, in the Israeli military conception, in the Israeli soul, the Israeli feeling. Resistance in Lebanon is not only a resistance that mobilizes only to defend its country and resists and fights only on its territory, no, (it can invade Israel).

That is why I will content myself with these points to say that the population of Lebanon must be tranquil and calm, and not allow itself to be preoccupied by all that is said and written. All these intimidations, threats and promises, we all place them in the sphere of psychological warfare. Of course, this does not mean that we say there is nothing (which one should be concerned about), no! Resistance, as is the duty of the State (if God wills it, when we have a real State), and as is the duty of the army, which has proved that it is trustworthy in all difficult conditions, the duty of the Resistance is to imagine the worst and prepare for it. The population must be quiet, but the Resistance must not be quiet. The Resistance must remain permanently on the alert, ready, organized, listening and watching, finger on the trigger. And the enemy understands this, for that is what deters the enemy.

Of course, apart from calling for the dismantling of the Dimona nuclear power plant, I wish to send a final message (to the enemy) and I will stop there with respect to Lebanon and the Israeli enemy, namely: I declare to the enemy leaders, for it seems that they are beginning to err in their understanding (of the situation). For the July War (2006), you built everything on the belief that you had sufficient information about the Resistance, and you attacked. And you were shaken by surprises, several surprises now known.

You led Operation “Specific Weight” (targeting Hezbollah's long-range missiles, July 13, 2006), which failed and changed the course of the war. I know, and we know, in Hezbollah and in the Resistance, that you are planning a new Operation “Specific Weights” in case a war happens one day or another. And you are mistaken (again) when you consider that your information is sufficient. We always keep capacities secret. This is part of our fighting doctrine and our military and security strategy. And you will still be surprised by what we hide and keep secret, which can change the course of any war that will be a stupid act if you head in that direction.

Dear Lebanese, dear and noble Lebanese people, dignified and generous, by the grace of these martyr leaders, their brothers, their pupils, their blood and their sacrifices, you can today have full confidence in your abilities and strength, and in your deterrence, and in the fact that in the eyes of the enemy you are something great and formidable. You must be sure and confident about this, and build your calculations on it.

***

Well, the second point is the Israeli question from the Palestinian point of view.

What is happening now? Israel is continuing the process of judaization to its fullest. The judaization of Al-Quds (Jerusalem), the expulsion of its inhabitants, (the construction of) more residences and settlements to change its identity and separate it from the West Bank, until the prohibition of the adhan (call to prayer in mosques), project set by the government of Netanyahu and adopted by the Knesset, upto the law legalizing the theft of Palestinian land in the West Bank, with the ongoing construction of thousands of residences in the West Bank, the daily continuation of the killings, arrests and demolitions of homes, the destruction of the fields, and now, with Trump, the evocation of the displacement of the American embassy from Tel Aviv to Al-Quds (Jerusalem). The importance of this point would be the confirmation of Al-Quds as the eternal capital of this usurping entity.

The American abandonment of the two-state solution has significance for us as a Resistance. But this solution represented the only hope for the path of negotiations and for those who believe in this path. The Americans, Trump said yesterday that they would not pressure Israel. Let the Palestinians negotiate directly and get along (with Israel). What does that mean ? “Fend for yourself and good luck.”

Israel, without American pressure, without international pressure, without Arab pressure, without any pressure, these Zionists, with their culture, their ambitions, their appetites, their contempt and their arrogance, (would they by themselves) give to the Palestinians be it only the crumbs through negotiations? That's what it means (“fend for yourself”).

Today, after what emerged from the meeting between Netanyahu and Trump, I really do not exaggerate by saying that yesterday was announced almost officially the death of the path of negotiations. It's an act of death. This question is now closed. For the Israelis, the Palestinian state does not exist (and can never exist). In the conferences (held in Israel) at the beginning of the year I have just spoken of, in which ministers, generals, personalities, etc., have spoken, in all their speeches, there is no mention of any Palestinian State, nonexistent and inconceivable for them.

A few years ago, we said (already), and I recall today what we were saying. The Israeli project for Palestine and for the Palestinians is: take Gaza - of course, this Gaza which must remain besieged, without port, without airport, without border - but take Gaza because it was an object of scandal for the Zionists. As for the rest of Palestine, it is for the Zionists. The maximum that can be ceded to the West Bank is a controlled, limited and discontinuous administrative autonomy that will now be cut by thousands of residences, and that is the end of the question. Palestinians from the diaspora (refugees) will have to be nationalized or emigrate. They will have to take citizenship in Lebanon, Syria, Jordan, wherever they are, or emigrate wherever they can. And it is now widespread in the world, we propose nationalities to the Palestinians so that they leave. This is the maximum that Israel can concede. Limited and discontinuous administrative autonomy in the West Bank. Yesterday, too, the Israelis themselves, the Israeli analysts themselves talk about the final stages of the final settlement of the Palestinian cause. And there may be no exaggeration in the matter, unfortunately.

Well, today, now that the principle and basis of resolution of the Arab peace initiative of 2002, based on the idea of ​​two states, now that this base is finished, that it has been suppressed, rejected, what do the Arab leaders, the Arab regimes, the Arab governments, the Union of Arab countries say? The authors of the peace initiative who said (as a threat) that the proposal is on the table but will not stay there long? Why, then, is it still on the table? Does it still have any existence anyway? Who recognizes it?

It is natural that the Israelis come to the stage where they say they are witnessing the final moments of the Palestinian cause they are about to liquidate. For Israel, despite all that Obama has done for them, now says that Trump is even better. Well, as to the Arabs, the Arab countries, where is the Arab pressure? On the contrary, we see a precipitation towards relations with Israel under the table and over the table, without hesitation, an Arab and Gulf countries normalization of their relations with Israel, with the exception of a few Arab countries, normalization, (Israeli) delegations in Bahrain and some Arab countries, and they dance, sing, raise swords, and in Bahrain they do not even hesitate to declare, those Zionists, that “We will destroy the mosque (Al-Aqsa) and (re)build the temple”, and all those Arabs who are sitting beside them and dancing with them, these Bahrainis who are of course close to power, these ignorant imbeciles do not even understand what they say. And in my opinion, even if they had understood, it would not change anything, for there is nothing of value left to these (Arab) regimes and their supporters.

Yesterday, a strange voice rose, and many probably wondered “Oh, he's coming out of where, this guy comes from which planet?” When, for example, His Excellency the President of the Lebanese Republic, General Michel Aoun, went to the summit of the Arab countries, I think he really upset them when he told them about Al-Quds (Jerusalem) and Islamic and Christian holy places. And he upset them when he reminded them of their responsibility as Arab countries and as Arabs vis-à-vis Palestine and the holy places. And he upset them when he spoke to them of the Resistance before his departure and after his departure. And he upset them when he told them that Zionist thought had managed to transform the war from an Arab-Israeli confrontation into an Arab-Arab confrontation, and that they had to solve this problem. “To whom do you recite your psalms, O David?” (Quote about the indifferent)

In these deplorable Arab circumstances, yes, the Israelis are right to speak of an excellent and reassuring strategic situation, and Netanyahu is right to say yesterday that never before in his life had he felt that the Arab countries do not consider Israel as an enemy but as an ally. This testimony of Netanyahu is a trademark of infamy engraved on the forehead of the majority of these leaders, those Arab kings, emirs and Presidents. Most of them, of course with exceptions for some leaders and Presidents who have a different position and pay the price. Is not this a mark of infamy? What does the Palestinian people say about it? What do all the factions of the Palestinian Resistance say, all those who believe in resistance and those who believe in negotiations? What do the millions of Palestinians in the diaspora say? What do the Arabs say about them, who still have in them a remnant of honor, dignity, arabity and nobility? Where is the Arab position, where is the Arab answer? Of course, there is no answer.

The answer (of the Arab regimes) is on another ground: more killings in Yemen and Bahrain, more conspiracies against Syria and Iraq, more seeking alliances to wage war on the Islamic Republic of Iran. This is where the Arabs are today, the Arab leaders.

Well... What choices remain for the Palestinians? All this does not incite to despair, in any way.

I want to say to the Palestinian people in this commemoration of these leaders (martyrs of Hezbollah) who deeply loved and cherished Palestine. Such was Sayed Abbas (al-Musawi), such was Sheikh Ragheb (Harb), such was Hajj Imad (Mughnieh). They were more Palestinian than Lebanese. Sayed Abbas was more Palestinian than Lebanese, and the Palestinians know it. Hajj Imad was like that, Sheikh Ragheb was like that. On this day of commemoration of the leaders of the Resistance, for whom Palestine was the beloved, darling, coveted, cause (par excellence) and hope, I say to the Palestinian people: this must not incite to despair.

The fact that masks fall is very important (positive). “If they had gone out (to fight) with you, they would only have added to your trouble [and sowed discord in your ranks by their maneuvers].” (Quran, 9, 47). The fact that the masks are falling, the hypocrites reveal themselves after lying to you for decades claiming they supported Palestine, the Palestinian people and the Palestinian cause, what is its importance? This clarifies things, and purifies and consolidates the ranks. Only serious people stay. Cowards, traitors, agents of the enemy, spies and opportunists are dismissed.

And that says to the Palestinian people and the peoples of the region: those who remain (by your side) are the quintessence of all these trials and difficulties, and they are the ones who will liberate Palestine and shape the victory.

On the contrary, it must be a source of hope and not a cause of despair, the fact that these ranks purify themselves. Let them go! Enough of you! Oh, they only lied to the Arab peoples, their peoples and the Palestinian people. They declare that they have accepted Israel, that they normalize their relations with Israel, that they are the allies of Israel, that Israel is not an enemy. Oh my brother, let one of them answer Netanyahu! If they had an ounce of honor, pride, and dignity! Let these Arab kings, emirs and Presidents say to Netanyahu “No, you lie, you are always our enemy, you have not become an ally.” But they do not dare.

Do not blame me, I let myself speak in dialect (Lebanese), and use the (colloquial) language that is used when we speak between us, at home. This should not lead to despair but to hope.

Then, the Palestinian people must not surrender, never! The refusal of surrender, the pursuit of resistance, faith in resistance, persisting in resistance, confidence in the choice of resistance, in the fact that it shapes victories. The resistance liberated Lebanon, it liberated Gaza, and the experiences of history for popular resistance during our time and through the centuries (prove it). It is only a matter of time, perseverance, endurance and firmness. The experience of the Palestinian people in this matter is very great.

Among the most important forms of resistance currently taking place in Palestine is the Al-Quds (Jerusalem) Intifada, which should continue. These individual operations are one of the most important forms of resistance. One of the most important and largest forms. For it is a single individual, who does not belong to any group, no organization... Whatever the case, when the individual decides his own action, his operation, his plan, he sets the objective and accomplishes it, he accomplishes the operation, who could prevent it? Any (Israeli) prevention operation is impossible. When this extends to everyone - young man, young woman, farmer, student, teacher, etc., from different social backgrounds - that is what terrifies the enemy and shakes all its entity like an earthquake.

You (Palestinians) possess the faith, the spirit of resistance, the tremendous enthusiasm that the young men and women of Palestine have shown in the Al-Quds (Jerusalem) Intifada.

And lastly, I also want to assure our Palestinian people that the region will not remain as it is now. And the world will not remain as it is today. Trump’s America is no longer the America of George Bush, and the American army is no longer the one that came to invade us decades ago, and this whole region has changed. Projects evaporate and collapse, and from the heart of trials, seditions and plots are born generations, generations and generations of mujahideen (fighters), resistants and believers, who will shape the decisive victory, as they shape it every day, and they will change the face of the region.

The horizon is radiant, the future is bright. And all that is going on around us is absolutely not the liquidation of the Palestinian cause, never! This is the liquidation of the hypocrites, who lied to the Palestinian people. As for the Palestinian cause, no one can liquidate it, and no one can put an end to it.

May your confidence in God be strong, and your confidence in you, your young men and women, be great, and let this resistance, these operations, this endurance, this perseverance be sincerely fulfilled for God, in the way of God, under His eyes. And God, Most High and Exalted, does not fail His promises. He promised victory to all sincere, patient and enduring, and He always keeps His promises.


Hassan Nasrallah : la fin de l'illusion des deux Etats annonce la libération de la Palestine

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Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2017, à l'occasion de la commémoration annuelle des dirigeants martyrs (VOSTFR)



Transcription : 

Eh bien, le deuxième point est la question israélienne du point de vue palestinien. 

Que se passe-t-il actuellement ? Israël poursuit le processus de judaïsation au maximum. La judaïsation d'Al-Quds (Jérusalem), l'expulsion de ses habitants, (la construction de) davantage de résidences et de colonies pour modifier son identité et la séparer de la Cisjordanie, jusqu'à l'interdiction de l'appel à la prière, projet du gouvernement de Netanyahu adopté par la Knesset, jusqu'à la loi légalisant le vol de terres palestiniennes en Cisjordanie, avec en cours la construction de milliers de résidences en Cisjordanie, la continuation quotidienne des assassinats, des arrestations et des démolitions de maisons, la destruction des champs, et maintenant, avec Trump, l'évocation du déplacement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers Al-Quds (Jérusalem). L'importance de ce point serait la confirmation d'Al-Quds comme capitale éternelle de cette entité usurpatrice. 

L'abandon américain de la solution à deux Etats a une signification pour nous en tant que Résistance. Mais cette solution représentait le seul espoir pour la voie des négociations et pour ceux qui croient en cette voie. Les Américains, Trump a dit hier qu'ils ne feraient pas pression sur Israël. Laissons les Palestiniens négocier directement et s'entendre (avec Israël). Qu'est-ce que cela veut dire ? « Débrouillez-vous et bonne chance. » 

Israël, sans pression américaine, sans pression internationale, sans pression arabe, sans aucune pression, ces sionistes-là, avec leur culture, leurs ambitions, leurs appétits, leur mépris et leur arrogance, ceux-là donneraient-ils (d'eux-mêmes) aux Palestiniens ne seraient-ce que des miettes via des négociations ? Voilà ce que cela signifie (« Débrouillez-vous »).

Aujourd'hui, après ce qui est apparu de la rencontre entre Netanyahu et Trump, véritablement, je n'exagère pas en disant qu'hier, a été annoncée de façon quasi officielle la mort de la voie des négociations. C'est un acte de décès. Cette question est terminée. Pour les Israéliens, l'Etat palestinien n'existe pas (et ne pourra jamais exister). Dans les conférences (tenues en Israël) au début de l'année dont je viens de vous parler, dans lesquelles se sont exprimés des ministres, des généraux, des personnalités, etc., dans tous leur discours, il n'y a aucune mention d'un quelconque Etat palestinien, inexistant et inconcevable pour eux. 

Il y a quelques années, nous disions (déjà), et je rappelle aujourd'hui ce que nous disions. Le projet israélien pour la Palestine et pour les Palestiniens est : prenez Gaza – bien sûr, cette Gaza qui doit rester assiégée, sans port, sans aéroport, sans frontière –, mais prenez Gaza, car elle constituait un objet de scandale pour les sionistes. Quant au reste de la Palestine, il est pour les sionistes. Le maximum qui puisse être cédé en Cisjordanie est une autonomie administrative contrôlée, limitée et discontinue qui va maintenant être coupée par des milliers de résidences et c'est la fin de la question. Les Palestiniens de la diaspora (réfugiés) devront être nationalisés ou émigrer. Ils devront prendre la nationalité au Liban, en Syrie, en Jordanie, partout où ils sont, ou émigrer où ils pourront. Et c'est aujourd'hui répandu dans le monde, on propose des nationalités aux Palestiniens pour qu'ils partent. Voilà le maximum que puisse concéder Israël. Une autonomie administrative limitée et discontinue en Cisjordanie. Hier également, les Israéliens eux-mêmes, les analystes israéliens eux-mêmes parlent des dernières étapes du règlement définitif de la cause palestinienne. Et il se peut qu'il n'y ait pas d'exagération en la matière, malheureusement. 

Eh bien, aujourd'hui, maintenant que le principe et la base de résolution de l'initiative de paix arabe de 2002, reposant sur l'idée de deux Etats, maintenant que cette base est terminée, qu’elle a été supprimée, rejetée, que disent les dirigeants arabes, les régimes arabes, les gouvernements arabes, l'Union des pays arabes ? Les auteurs de l'initiative de paix qui ont dit (en guise de menace) que la proposition est sur la table mais qu'elle n'y restera pas longtemps ? Pourquoi donc, est-ce qu'elle est toujours sur la table ? A-t-elle encore une quelconque existence de toute façon ? Qui la reconnaît donc ? 

Il est naturel que les Israéliens en arrivent à l'étape où ils disent qu'ils assistent aux derniers instants de la cause palestinienne qu'ils s'apprêtent à liquider. Car Israël, malgré tout ce qu'Obama a fait pour eux, dit maintenant que Trump est mieux. Eh bien, quant aux Arabes, aux pays arabes, où est la pression arabe ? Au contraire, (on voit) une précipitation vers les relations avec Israël sous la table et par-dessus la table, sans hésitation, une normalisation arabe et des pays du Golfe (des relations avec Israël), à l'exception de quelques pays arabes, une normalisation, des délégations (israéliennes) au Bahreïn et dans certains pays arabes, et ils dansent, ils chantent, ils brandissent des épées, et au Bahreïn, ils n'hésitent même pas, ces sionistes, à déclarer « Nous détruirons la mosquée (al-Aqsa) et (re)bâtirons le temple », et tous ces Arabes qui sont assis à leurs côtés et dansent avec eux, ces Bahreïnis qui sont bien sûr proches du pouvoir, ces ignorants imbéciles, ne comprennent même pas ce qu'ils disent. Et selon moi, même s'ils avaient compris, ça ne changerait rien, car il n'y a plus rien qui ait la moindre valeur aux yeux de ces régimes (arabes) et de leurs partisans.

Hier, une voix étrange s'est élevée, et beaucoup se sont probablement demandés « Oh, il sort d'où ce gars, il vient de quelle planète ? » Lorsque, par exemple, Son Excellence le Président de la République libanaise, le Général Michel Aoun, s'est rendu au sommet des pays arabes, je pense qu'il les a vraiment fâchés lorsqu'il leur a parlé d'Al-Quds (Jérusalem) et des lieux saints islamiques et chrétiens. Et il les a fâchés lorsqu'il leur a rappelé leur responsabilité en tant que pays arabes et en tant qu'Arabes vis-à-vis de la Palestine et des lieux saints. Et il les a fâchés lorsqu'il leur a parlé de la Résistance avant son départ et après son départ. Et il les a fâchés lorsqu'il leur a dit que la pensée sioniste avait réussi à transformer la guerre d'une confrontation arabo-israélienne en une confrontation arabo-arabe, et qu'ils devaient résoudre ce problème. « A qui récites-tu tes psaumes, ô David ? » (Citation sur les indifférents)

Dans ces circonstances arabes déplorables, oui, les Israéliens ont raison de parler de situation stratégique excellente et rassurante, et Netanyahu a raison de dire hier que jamais auparavant dans sa vie il n'avait ressenti que les pays arabes ne considèrent pas Israël comme un ennemi mais comme un allié. Ce témoignage de Netanyahu est une marque d'infamie gravée sur le front de la majorité de ces dirigeants d'entre les rois, émirs et Présidents arabes. La plupart d'entre eux, avec bien sûr des exceptions pour quelques dirigeants et Présidents qui ont une position différente et en paient le prix. N'est-ce pas une marque d'infamie ? Qu'en dit le peuple palestinien ? Qu'en disent toutes les factions de la Résistance palestinienne, toutes, celles qui croient en la résistance et celles qui croient aux négociations ? Qu'en disent les millions de Palestiniens de la diaspora ? Qu'en disent les Arabes qui ont encore en eux un reste d’honneur, de dignité, d'arabité et de noblesse ? Où est la (prise de) position arabe, où est la réponse arabe ? Bien sûr, il n'y a aucune réponse.

La réponse (arabe) est sur un autre terrain : plus de tueries au Yémen et au Bahreïn, plus de complots contre la Syrie et l'Irak, plus de recherche d'alliances pour faire la guerre à la République Islamique d'Iran... Voilà où en sont les Arabes aujourd'hui, les dirigeants arabes.

Eh bien... Quels choix restent aux Palestiniens ? Tout cela n'incite pas à désespérer, en aucune façon. 

Je veux dire au peuple palestinien en cette commémoration de ces dirigeants (martyrs du Hezbollah) qui ont profondément aimé et chéri la Palestine. Tel était Sayed Abbas (al-Musawi), tel était le Cheikh Ragheb (Harb), tel était le Hajj Imad (Mughnieh). Ils étaient plus Palestiniens que Libanais. Sayed Abbas était plus Palestinien que Libanais, et les Palestiniens le savent. Le Hajj Imad était comme ça, Cheikh Ragheb était comme ça. En ce jour de commémoration des dirigeants de la Résistance, pour qui la Palestine était l'aimée, la chérie, la convoitée, la cause (par excellence) et l'espoir, je dis au peuple palestinien : cela ne doit pas inciter au désespoir.

Le fait que les masques tombent est très important (positif). « Sils étaient sortis (pour combattre) à vos côtés, ils n'auraient fait qu'ajouter à votre trouble [et semer, par leurs manœuvres, la discorde dans vos rangs]. » (Coran, 9, 47) Le fait que les masques tombent, que les hypocrites se révèlent après vous avoir menti durant des dizaines d'années en prétendant qu'ils soutenaient la Palestine, le peuple palestinien et la cause palestinienne, quelle est son importance ? Cela clarifie les choses, et purifie et consolide les rangs. Seuls les gens sérieux restent. Les lâches, les traîtres, les agents de l'ennemi, les espions et les opportunistes sont écartés. 

Et cela dit au peuple palestinien et aux peuples de la région : ceux qui restent (à vos côtés), c’est la quintessence de toutes ces épreuves et de toutes ces difficultés, et ce sont eux qui vont libérer la Palestine et façonner la victoire.

Au contraire, cela doit être une source d'espérance et non une cause de désespoir, le fait que ces rangs se purifient. Qu'ils s'en aillent ! Ca suffit ! Oh, ils n'ont fait que mentir aux peuples arabes, à leurs peuples et au peuple palestinien. Ils déclarent qu'ils ont accepté Israël, qu'ils normalisent leurs relations avec Israël, qu'ils sont les alliés d'Israël, qu'Israël n'est pas un ennemi. Oh mon frère, que l'un d'entre eux réponde donc à Netanyahu ! S'il leur restait une once d'honneur, de fierté, de dignité ! Que ces rois, ces émirs et ces Présidents arabes disent à Netanyahu « Non, tu mens, tu es toujours notre ennemi, tu n'es pas devenu un allié. » Mais ils n'osent pas. 

Ne m'en veuillez pas, je me suis laissé aller à parler en dialecte (libanais), le vocabulaire qu'on use quand on parle entre nous, à la maison.

Cela ne doit pas inciter au désespoir mais à l'espérance. 

Ensuite, le peuple palestinien ne doit pas se rendre, jamais ! Le refus de la reddition, la poursuite de la résistance, la foi en la résistance, persister dans la résistance, la confiance dans le choix de la résistance, dans le fait qu'elle façonne les victoires. La résistance a libéré le Liban, elle a libéré Gaza, et les expériences de l'histoire pour la résistance populaire durant notre époque et à travers les siècles (le prouvent). Ce n'est qu'une question de temps, de persévérance, d'endurance et de fermeté. L'expérience du peuple palestinien en la matière est très grande.

Parmi les formes de résistance les plus importantes qui se produisent actuellement en Palestine, il y a l'Intifada d'Al-Quds (Jérusalem), qui doit se poursuivre. Ces opérations individuelles sont une des formes les plus importantes de la résistance. Une des formes les plus importantes et les plus grandes. Car il s'agit d'un individu seul, qui n'appartient à aucun groupe, aucune organisation… Quoi qu'il en soit, lorsque l'individu décide lui-même de son action, de son opération, de son plan, il fixe l'objectif et l'accomplit, il accomplit l'opération, qui pourra bien l'en empêcher ? Toute opération (israélienne) de prévention est impossible. Lorsque cela s'étend à tous – jeune homme, jeune femme, agriculteur, étudiant, enseignant, etc., issus de différents milieux sociaux –, voilà ce qui terrifie l'ennemi et ébranle toute son entité comme un tremblement de terre.

Vous (Palestiniens) possédez cette foi, cet esprit de résistance, cet enthousiasme formidables, qu'ont manifestés jusqu'à présent les jeunes hommes et les jeunes femmes de la Palestine dans l'Intifada d'Al-Quds (Jérusalem).

Et en dernier point, je tiens également à assurer à notre peuple palestinien que la région ne restera pas comme elle est actuellement. Et le monde ne restera pas tel qu'il est aujourd'hui. L'Amérique de Trump n'est plus l'Amérique de George Bush, et l'armée américaine n'est plus celle qui est venue nous envahir il y a des dizaines d'années, et toute cette région a changé. Les projets s'évaporent et s'effondrent, et du cœur des épreuves, des séditions et des complots, naissent des générations, des générations et des générations de moudjahidines (combattants), de résistants et de croyants, qui façonneront la victoire décisive, comme ils la façonnent chaque jour, et elles changeront la face de la région.

L'horizon est radieux, l'avenir est prometteur. Et tout ce qui se passe autour de nous n'est absolument pas la liquidation de la cause palestinienne, jamais ! Il s'agit de la liquidation des hypocrites, qui ont menti au peuple palestinien. Quant à la cause palestinienne, personne ne peut la liquider, et personne ne peut y mettre fin. 

Que votre confiance en Dieu soit forte, et votre confiance en vous, en vos jeunes hommes et jeunes femmes soit grande, et que cette résistance, ces opérations, cette endurance, cette persévérance soient accomplies sincèrement pour Dieu, dans la voie de Dieu, sous Son regard. Et Dieu, Très-Haut et Exalté, ne manque pas à Ses promesses. Il a promis la victoire à tous les sincères, patients et endurants, et Il a toujours tenu Ses promesses.
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