Signez la pétition pour la réintégration de Salah Lamrani à son poste : http://www.tlaxcala-int.org/campagne.asp?reference=43
Ecrivez des courriels de protestation à Isabelle CHAZAL, DRH du Rectorat de Créteil (isabelle.chazal@ac-creteil.fr), et/ou envoyez vos témoignages à salah_lamrani [at] yahoo [point] frJeudi 31 mars était une journée particulièrement intéressante – et je ne dis pas « éprouvante » à dessein, car j’y ai trouvé mon compte à plus d’un titre. Malgré un réveil à 4h30 (j’avoue que le programme spirituel se double d’un petit déjeuner de gourmet, j’ai ressorti la centrifugeuse et je me fais de délicieux cocktails de jus de fruits), je n’avais pu arriver avant 7h59 à la gare RER de Vert-Galant du fait de la grève. Cette fois encore, je considère que je sers plus la cause des travailleurs en étant à mon poste devant le Collège Romain Rolland, mais je suis évidemment solidaire des grévistes, en particulier des lycéens qui prennent spontanément les devants et pallient l’insuffisance des syndicats, au sujet desquels j’aurais beaucoup de choses à dire le moment venu.
Je me suis rendu à pied à Anjou, poursuivant ma tractation sur le chemin, et j’ai été ému de voir une de mes élèves de 5e quitter sa position (la mienne) en me voyant arriver : bravo la direction, vous êtes parvenus à terroriser des enfants de 12 ans (mais malgré le rapport de forces écrasant contre les enfants, le nombre d’élèves qui me parle prouve que vous êtes vraiment des minables). Je précise tout de suite qu’au soir, je l’ai revue, et elle est venue me demander ce que je m’étais fait au genou. J’ai commencé ma fable du Abdelkader SAOUDI me cassant la figure, mais elle a ri en disant qu’elle savait bien que c’était en jouant au foot, qu’ils avaient tous vu les photos – les élèves m’ont donc pris en photo et celles-ci ont circulé, très bien. C’était donc seulement un prétexte pour me parler – réduire mes propres élèves à chercher des prétextes pour m’aborder, quelle pitié. Mais au moins cela s’est-il fait assez naturellement, ce qui est rassurant : l’enfance reste l’enfance, au cœur léger, et tout sera bientôt oublié – toutes les souffrances et tiraillements, pas les belles choses et les leçons à en tirer. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que tout finisse bien, et qu’ils perçoivent toute cette histoire comme un conte de fées – ou plutôt un roman de chevalerie, c’est ce que nous devrions être en train d’étudier.
Il a plu à verse toute la journée, et j’étais vraiment gelé & trempé jusqu’aux os, au point qu’il m’a fallu plusieurs fois changer de chaussettes tout au long de la journée. Je n’avais rien prévu, mais la Providence a pourvu via l’un de mes hôtes du voisinage ; finalement, voyant que mes chaussures prenaient l’eau et que les nouvelles chaussettes s’imbibaient sans cesse, j’ai enrobé mes pieds de sacs plastique pour ne pas abuser de la générosité de mon hôte, mais je ne sais pas si ça a servi à grand-chose. Avec le sac poubelle recouvrant mon jean, ça faisait un beau spectacle ! Mais toujours avec le sourire !
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A 9h, j’ai été salué par des élèves, notamment des 4e, et un en particulier qui ne m’a presque jamais salué, mais qui est venu s’exclamer « Pourquoi vous êtes là ? Il pleut ! », noble élan du cœur. J’ai répondu que ça ne changeait rien pour moi, et que j’étais bien mieux à mon poste que les collègues dans la pestilence de la salle des Professeurs. Et bien sûr, bien que leur manque de solidarité envers moi soit absolument inqualifiable, il est bien pâle comparé à leur indifférence face à la violence des pressions, menaces et mesures de rétorsion imposées aux élèves qui, contrairement à la plupart d’entre les personnels, osent me parler. Absolument honteux. Et ça prétend former l’avenir de la Nation. Si c’est pour les tailler dans la même pâte que vous, très peu pour nous.
Tout au long de la matinée, j’ai été salué par des élèves depuis les fenêtres (hall du 1erétage et salles de classe), certainement touchés par le spectacle de M. Lamrani sous la pluie – mais j’étais radieux tant de visage que de cœur, même si avec le froid je n’ai pu m’asseoir longtemps. Par contre, pas moins de 8 enseignants et 2 surveillants ont ignoré mes salutations (Léandre a répondu), mais je précise qu’avec la pluie et ma double capuche (manteau et k-way prêté gracieusement par mon hôte), il est possible qu’une ou deux réponses timorées m’aient échappé. J’ai cru entendre une exclamation hostile de la part d’un douteux collègue du CA, qui ressemblait à un « Faut arrêter, là » (je lui ai demandé de répéter, en vain), et bien sûr, comme à mon habitude, je gratifie les personnels enseignants (surtout les hommes, je suis plus soft avec les femmes, sauf les pestes) de commentaires acerbes lorsqu’ils ne daignent pas me répondre – je n’ai rien dit au douteux par précaution, au cas où j’aurais mal entendu. La fumeuse-devant-les-élèves a eu ainsi droit à un « Tu éclaires ce jour radieux par ta courtoisie », l’hypocrite-du-SNES à un « Montre-nous donc ton beau visage empreint de dignité » (il était emmitouflé dans la capuche de son k-way, et seul son nez de faux-jeton pointait) et le Prof-de-gym du CA à un « Tout dans les bras, rien dans la tête » (j’aurais dû dire le cœur ou même le foie). Mais j’ai eu le plaisir d’être salué par le contractuel, qui n’hésite toujours pas à venir me serrer la main (c’est bien le seul), et par mon voisin de Kabylie, ce qui m’a fait grand plaisir. Ilha ya ghma ! Mon amie-illusoire & la CPE ont quant à elles répondu à mes salutations – bravo ! Dire qu’il suffirait de répondre un simple « bonjour » pour faire tarir mes sarcasmes…
J’ai notamment appris qu’un de mes 5e« fidèles » avait été renvoyé deux jours suite à une dénonciation de ma chère Mme DENISE que j’ai beaucoup de mal à croire véridique, ce qui, conjugué au fait que ladite Mme DENISE punit surtout les plus assidus à mes côtés, et au fait que l’un des plus proéminents 3eà mes côtés a été renvoyé définitivement, indique assez clairement que la direction met ses menaces aussi illégales qu’infâmes à exécution, comptant à raison sur l’inaction et même la complicité des enseignants. Mme DENISE, te vengerais-tu de mes écrits sur mes élèves ? Ce serait particulièrement indigne, et si tu persistes à filer ce mauvais coton, je serai obligé de te traiter comme la direction, présentement et dans le futur (car ça peut aller bien au-delà de juillet si tu le souhaites, tu seras mon nouveau METAUX). Il ne faut pas toucher aux élèves. Encore une fois, je suis moi-même assez sévère, aucun problème avec l’équanimité, mais toute injustice, toute persécution, toute rétorsion se paieront, parole.
J’en profite notamment pour féliciter le singe hurleur Stéphanie DOSSOU, qui déploie ses talents d’hypocrite de haute voltige avec les élèves même, les flattant impudemment de face, et les plantant dans le dos ou dans les moments décisifs, comme lors d’un Conseil de classe ou de discipline. C’est bien, la parfaite vipère, mordant indistinctement l’innocence de 7 à 77 ans pour satisfaire ses bas instincts et la KaBot. On arrive à ton portrait à la Maupassant, un peu de patience ô vile mercenaire.
J’ai pu poursuivre ma campagne de tractation pendant les temps morts, grâce à la prévoyance d’un frère qui m’avait suggéré, dès ce week-end, des pochettes plastiques pour que les documents ne soient pas mouillés par la pluie. Ce qui est une excellente idée, même quand il ne pleut pas, car les gens font plus attention à des documents contenus dans une pochette, qu’on ne trouve jamais dans les boîtes aux lettres. Bien sûr, tant l’agrafage que « l’emballage » constituent un travail très long & fastidieux, mais j’ai pu compter sur l’aide dévouée de 3 frères qui n’avaient pu m’accompagner pendant le tractage mais ont participé à cette phase. Et quand il ne pleuvra pas, je pourrai le faire pendant ma faction. J’ai eu plusieurs preuves que les gens remarquaient ces documents atypiques, en les voyant les lire durant des circuits retour, et lorsque quelqu’un m’a demandé, après que je lui ai remis le document en mains propres, si je voulais récupérer la pochette, me souhaitant ensuite bon courage après que j’aie poliment décliné : on dépense sans compter pour la Cause de Dieu (j’ai reçu et continue à recevoir des dons pour mes « frais de guerre », signe que je suis sur la bonne voie), et on n’est pas à une pochette près !
Durant ma faction, une maman inconnue est venue me saluer, me faisant part de son soutien et de celui de ses enfants qui ne sont pas mes élèves, mais lui ont dit beaucoup de bien de moi. Elle m’a informé qu’elle avait bien reçu les documents FCPE dans sa boîte aux lettres, mais n’y avait pas prêté attention, croyant qu’ils venaient de l’ennemi ; mais quand je lui ai dit que c’est moi qui les distribuais, elle a affirmé qu’elle les lirait attentivement. Durant notre échange, elle m’a notamment informé que des élèves que je ne regardais pas de l’autre côté de la rue me saluaient par signes, et j’ai pu lui expliquer la politique de la maison : plutôt manquer des salutations qu’exercer la moindre pression sur les enfants en les regardant ou en les devançant. Elle est partie en me promettant un témoignage au Rectorat, ce qui reste un des moyens les plus efficaces de contribuer à préserver les enfants des représailles de cette direction fanatique et me réintégrer dans mon poste, pour leur bien et pour leur édification.
A midi, j’ai été salué massivement par les élèves de la navette, mais pas par les surveillants qui l’accompagnaient, ou alors je n’ai pas entendu. Je me dois, à regret, de dénoncer une attitude générale et une attitude particulière chez eux. L’attitude générale consiste à se réfugier derrière le fait que je « balancerais » tout sur tout le monde, et que je les calomnierais en interprétant le fait qu’ils ne me saluent plus comme de la lâcheté (rappelons qu’avant les vacances de février, ils venaient discuter avec moi, m’apportaient des cafés, etc.). Au-delà du fait que c’est contradictoire, car je tiens de diverses sources sûres que certains d’entre eux ont peur pour leur contrat, précaire et dont le renouvellement est à la merci de la KaBot (et ils ont eux-mêmes pu louer mon courage), je tiens à souligner qu’il est particulièrement indigne de chercher à s’en prendre à une personne dans ma situation, et que quand bien même je me tromperais ponctuellement (ce dont je doute fort), il y aurait toujours 100 raisons de passer outre pour 1 raison de m’en vouloir, pour des vrais « bonhommes » en tout cas. Un surveillant avait notamment sous-entendu que le fait même que je dise tout dans mes articles était un obstacle à ce qu’on me salue ou me parle, mais je rappelle que quiconque me parle peut exprimer le souhait que je ne mentionne pas tel ou tel fait, ou que je ne rapporte même pas le fait que nous ayons échangé, ce que je respecterai scrupuleusement (mais comme le fidèle Léandre veille et rapporte tout, en fier « rebelle », ça ne sert pas à grand-chose). Et entre parenthèses, si je voyais quelqu’un dans une situation où il est seul contre tous, même s’il insultait ma mère, je me sentirais honteux de m’en prendre à lui sur le moment, ni physiquement, ni moralement, car ce serait comme s’en prendre à un handicapé (indépendamment du fait que j’ai des béquilles) : il n’y a rien de plus méprisable que de se liguer contre quelqu’un d’accablé, qui ne peut pas se défendre, rien de pire qu’une meute contre un individu seul (je parler au niveau numérique, parce qu’autrement, j’ai la main haute). Les histoires qu’on peut se raconter pour refuser de regarder la réalité en face sont assez pathétiques, même pour des contrats précaires, car l’humanité et la dignité doivent primer sur toute considération, d’autant plus que nous avons la culture des cités / arabo-musulmane en commun et que celle-ci place la justice au-dessus de tout. Rares sont ceux qui semblent y adhérer.
L’attitude particulière que je dois dénoncer est celle de la surveillante que j’ai « assistée » durant une procédure disciplinaire, et qui affirme maintenant à qui veut l’entendre que je serais un « menteur » (moi ? quel affront ! le pire qui soit !) car en fait, je ne l’aurais pas assistée. Résumons succinctement les faits. En octobre, mademoiselle S., tu es venue me voir en me présentant ta convocation par courrier recommandé dans laquelle des faits très graves t’étaient reprochés, et tu m’as demandé de t’assister durant ton entretien avec la BOT et le SAOUDI qui déciderait de ton sort. Tu n’avais personne, et le Hafid MENZEL même avait courageusement refusé de t’assister.Pour ma part, je t’ai directement dit oui, sans problème. J’ai informé le SAOUDI que je t’assisterais peu après. Immédiatement après cette annonce, le problème a été réglé entre vous, et tu m’as dit que tu n’avais plus besoin que je t’assiste par ma présence, et je ne l’ai donc pas fait. Donc oui, techniquement, je ne t’ai pas assisté durant l’entretien (a-t-il seulement été maintenu ?), mais je t’ai bien « assisté » en me proposant pour être à tes côtés, ouvertement, et la direction, voyant que tu ne serais pas seule, a dû faire marche arrière. Donc dire que je suis un « menteur » en prétendant t’avoir assistée (et ainsi m’être attiré les foudres de cette direction mussolinienne) est vraiment honteux, vil, méprisable, et tu devrais aller te cacher dans un sac poubellepour oser dire des choses pareilles.
N’as-tu pas gardé ton poste, sans sanction aucune que je sache ? Ne sais-tu pas que c’est un grand discrédit pour la direction que de faire un courrier si grave, synonyme de procédure disciplinaire, et que cela ne mène à rien ? Ne vois-tu pas que si tu avais été seule, tu te serais fait manger, et que c’est parce que je me suis proposé que les choses se sont arrangées, la direction sachant à qui elle avait affaire ? Le fait que j’aie accepté de t’aider alors que je ne te devais absolument rien, prenant le risque de me faire mal voir de la direction (je m’en moquais, car j’agis par devoir, non par calcul, craignant Dieu et non les hommes), et n’avais absolument rien à attendre de toi (je t’assure, au cas où tu te serait fait des idées, tu ne peux même pas m’intéresser en rêve) ne serait-il pas suffisant pour m’assurer ta reconnaissance ou du moins ta neutralité – car j’ai compris qu’on est dans un endroit où l’honneur et le devoir sont assez décriés, et où le mieux qu’on puisse attendre est de ne pas se faire attaquer ? Et tu vas maintenant me planter dans mon dos, dans cette situation, pour justifier ta lâcheté, parce que tu ne me salues pas, pour regagner les faveurs de la direction ? Quelle honte, wallah, je ne sais pas comment on fait pour vivre dans une telle crasse, loin de toute moralité, de toute dignité. Tout ça pour un contrat précaire ? Oh, même si c’était le contrat du siècle, seul un serpent se permettrait de mordre la main qui l’a protégé, de falsifier si honteusement les faits. Et après ça, quand j’ai commencé à avoir mes problèmes et que je t’ai demandé si tu serais disposée à témoigner, tu as osé dire que ça ne serait pas correct vis-à-vis de la direction parce que le problème était réglé... Tu cherches à être correcte avec ceux qui ont voulu t’écraser, et tu renies et poignardes celui qui t’a sauvée ? Vraiment, c’est à vomir. Réveille-toi de ta déchéance morale. Wallah, tu ne me fais ni ne peux me faire aucun mal,mais c’est toi qui t’humilies et t’avilis. Fais honneur à tes parents, à ta famille, à tes origines. Tu me ferais honte d’être Algérien. Lave-toi de ces souillures et retrouve un visage authentiquement humain. Quoi qu’il en soit, si tu persistes à me calomnier, je vais devoir te tailler davantage et même devant les élèves, à qui je n’ai jamais révélé ton identité – et Dieu sait qu’ils ont demandé.
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A midi, je n’avais plus de tracts à distribuer (ça part vite malgré la béquille) et je me suis donc rendu chez mon hôte pour attendre 13h15. Il m’a invité à sa table, mais je jeûnais et je n’ai donc pas pu accepter – il y a bien un moyen de rompre les jeûnes facultatifs en en conservant la récompense, mais je préfère être en état de jeûne physique, c’est mieux pour le combat. J’ai notamment pu voir BFM (je n’ai pas la TV donc c’est rare) présentant nombre de manifestants comme des casseurs venant, par provocation, chatouiller les matraques des agents de police, qui, en légitime défense, devaient riposter (comme les buldozzers israéliens, assaillis par des maisons palestiniennes kamikazes). Plus tard, lorsque j’ai appris qu’un lycéen s’était fait tabasser par des policiers, j’étais sûr qu’une enquête de l’IGPN serait diligentée, non pas parce que les chiens de garde ont mordu, ce qui est leur rôle, mais parce qu’ils sont dressés à neutraliser les caméras au préalable. Si BFM venait à Romain Rolland, ils feraient un reportage qui ferait pâmer la KaBot d’aise. Je le vois d’ici : « Un terroriste islamiste assiège un collège depuis des semaines, déverse des tombereaux d’anathèmes sur une direction maghrébine et musulmane jugée trop modérée / laïque, menace les collègues d’égorgement s’ils ne respectent pas la charia, endoctrine les enfants, met des colis piégés dans les boîtes aux lettres, etc. » C’est vraiment dangereux cette saleté de TV, ça devrait être interdit aux non-doctorants pour risque de lobotomisation par les ondes.
J’ai encore deux scènes à raconter et je pourrai conclure, car j’ai encore été trop long. L’après-midi, une maman sensible à ma condition dans le froid et sous la pluie m’a donné des gants (de travail) et une serviette, ce qui était très gentil. Et plus tard, alors que j’étais au téléphone avec le cabinet de mon avocat (ça avance, mais le dossier étant volumineux et augmentant sans cesse, et plusieurs procédures étant menées, il faut un peu de temps… on fait les choses comme il faut), j’ai vu un parent venir à moi avec son fils, un grand gaillard, et je me suis immédiatement dit que c’était quelqu’un de la FCPE qui n’avait pas apprécié que son nom soit distribué dans toute la ville en des milliers d’exemplaires, et qui venait en découdre.
Je m’y attendais depuis le week-end, et j’avais donné pour consigne spécifiques aux tracteurs de ne répondre à aucune provocation, verbale ou même physique – heureusement, nous sommes disciplinés et nous n’avons rien prouver. Ca pourrait venir en particulier les sales p*** à la Samir BOUJENANE qui pourraient vouloir faire les bonhommes pour sauver la face – viens donc mon gars, tu seras bien reçu, verbalement devant le collège, et si tu veux aller plus loin, même avec ma béquille, je saurais te calmer si tu veux faire le chaud, sans commettre aucune faute.
C’était bien un parent FCPE, qui venait se plaindre, mais de manière très courtoise et très compréhensive, se dissociant des courriers et actions honteuses de la FCPE, et me faisant part de sa solidarité. J’en étais très content, car mon but est bien de dissocier le bon grain de l’ivraie – et même avec l’ivraie, si elle n’est pas trop pourrie, on pourra faire quelque chose, je ne suis pas rancunier et ne veux que la justice, la paix et la concorde perpétuelles. Et avant de partir, le parent m’a donné un magnifique parapluie. Voilà le genre de rencontres qui me confirme que je fais ce qu’il faut faire, malgré les réserves que je peux rencontrer du côté de mes alliés même– j’en ai la certitude théorique, mais la confirmation pratique, qui peut venir tôt ou tard, est toujours bienvenue. Seuls les personnels sont avares en sollicitude.
J’ai dû partir peu après 15h30 pour un cas de force majeure – j’avais initialement prévu de rester jusqu’à 17h45. Cela m’a incidemment permis de récupérer de nouveaux tracts auprès de l’imprimeur (je n’en avais plus), mais ce n’était pas la cause de mon départ et je n’y ai pensé qu’après avoir accompli une tâche impérieuse qui m’incombait.
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Pour conclure, je tiens à souligner que j'ai été touché par la sollicitude des usagers du métro, qui, du fait de ma béquille, me laissent m’asseoir, m’aident à porter mon sac, etc., car on en oublierait presque que l'humanité existe après une journée à Roman Rolland (et avec les collègues en particulier). Cela me fait à la fois prendre conscience de ma propre faiblesse (il n’y a de volonté et de puissance qu’en Dieu), et de la bonté naturelle des individus, même si, souvent, elle est celée sous un fatras d’immondices. Pourquoi céder aux pressions, à la peur, à la lâcheté, à l’égoïsme, par des calculs non seulement indignes mais absolument absurdes sur le moyen terme & le long terme ? Les collègues ont beaucoup de chemin à parcourir pour retrouver un semblant de dignité, et les larbins même se rendront compte, avec la nouvelle direction, qu’ils ont été perdants et se condamnent à une servitude permanente car ils perdront leurs privilèges et/ou s’aviliront pour être en bonnes grâces. Je me tourne présentement vers les parents : beaucoup d’entre eux ont témoigné auprès d’Isabelle CHAZAL et continuent à le faire, me mettant en copie, signent la pétition, me font part de leur solidarité, etc., mais par rapport aux centaines de parents de mes élèves et de l’ensemble du collège, ça reste très minoritaire. De quoi avez-vous peur, puisque vous pouvez demander que votre nom ne soit pas connu de la direction ? Et de toute façon, ne doit-on pas être attaché avant tout au droit et à la dignité, n’est-ce pas ce qu’on doit inculquer prioritairement aux enfants ? Ou bien veut-on qu’ils obtiennent un Bac plus 5, mais soient tellement terrorisés qu’il n’oseront pas répondre au salut d’un collègue en conflit avec la direction ? Il faut lever la tête et agir conformément au devoir, dénoncer ce harcèlement institutionnel contre vos propres enfants par une action forte, ou alors accepter pour soi et pour ses enfants les brimades perpétuelles.
Allez, on se quitte avec un extrait d’un film culte, Back to the Future, nouvelle vidéo d’endoctrinement djihadiste sous-titrée par mes soins (on devait travailler sur la bande-annonce avec mes 4e). Soyons des George Mc Fly version 2, pas version 1, c’est tout notre avenir qui se joue !
Salah Lamrani